Troudair Revolutions

Fil d'info en continu sur les conséquences de la fin du monde qui a eu lieu le 15 décembre 1999.

02 octobre 2009

Les Travaillants en librairie

C'est désormais officiel.
Le livre "Les Travaillants" vient de sortir aux Éditions Presque Lune.

Quatrième de couverture :
Ici, nous sommes dans le royaume du travailler plus, mais à une époque située dans un futur post apocalyptique où les êtres humains en sont réduits à vivre dans des bureaux cloisonnés dans de grandes tours de verre d'un autre siècle. Ce ne sont plus des êtres humains mais des travaillants.
Dans leur box, prostrés sur leur écran, ces travaillants ne peuvent se défaire de la paranoïa qui les tenaille à longueur de journée, celle qui les maintient dans la crainte d'un système occulte qui peut à tout moment et au moindre écart les affecter à la rue, châtiment bien plus terrible que la mort.
Enfermés dehors, ce ne sont plus des travaillants mais des chats.
Une métaphore acérée du monde du travail qui se vide de son humanité, un monde que dépeint l'auteur avec un cynisme rigoureux et parfois chirurgical particulièrement dérangeant.

Comment se procurer le livre ?
- Le meilleur moyen reste de le demander à votre libraire, muni des références suivantes : "Les Travaillants" de Grégoire Courtois, éditions Presque Lune, ISBN : 978-2-917897-01-0
Non seulement, vous ferez marcher une librairie, mais en plus, vous ferez connaître une toute jeune maison d'édition à ce libraire.
- Si vraiment vous ne pouvez pas faire autrement, vous pouvez dès aujourd'hui commander le livre en ligne sur chapitre.com et très prochainement sur fnac.com, etc.

Note sur les différentes versions des Travaillants :
Ce texte a été diffusé en version pdf sur ce site en octobre 2008 et proposé en auto-édition. Cinq exemplaires ont été vendus par ce biais et le pdf a été téléchargé (pas toujours pour être lu) plus de 1000 fois.
La présente édition, disponible en librairie a fait l'objet de nombreuses modifications, y compris au niveau du récit. La fin du livre, en particulier, a été changée. Aujourd'hui, cette première version n'est plus disponible et c'est la version publiée par Presque Lune qui devient officielle.

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07 septembre 2009

Médos

En attendant la création d'une rubrique consacrée exclusivement au théâtre sur ce site, voici ma dernière pièce en date : Médos.

télécharger le pdf (94Ko)

Personnages : 1 homme / 1 femme

Résumé : Médos est le dernier fils de la magicienne Médée, célèbre mère infanticide de la mythologie grecque. Il est le fils d'après, celui qui naît après tous les crimes de sa mère, et avec qui elle parcourt, selon l'une des nombreuses versions de cette histoire, une partie de l'Asie Mineure.
Cette pièce est le dialogue d'une mère avec son fils au pied de la cité assiégée d'Ecbatane.

Note concernant la scène 14 (surligner pour lire - de préférence après la lecture de la pièce) :
La scène 14 est une scène vierge. Elle n'est pas une scène vide.
C'est le moment où tout se conclut et où il revient à chaque metteur en scène de déterminer comment.
Le texte apporte plusieurs pistes à explorer à cet endroit, plusieurs indices sur ce qui peut être évoqué ou montré.
On peut par exemple supposer qu'Asha et Médée se rencontrent dans le désert où elles sont toutes deux parties en pleine tempête pour cueillir les mêmes herbes. On peut aussi présenter le déjeuner de midi, et découvrir si Médos a tenté de tuer sa mère ou non. On peut, si on le souhaite, écrire une pièce à l'intérieur de la pièce, un moment muet aussi long que nécessaire. Enfin, on peut se contenter d'évoquer la tempête et l'obscurité, afin de laisser dans l'ombre tous ces événements probables mais incertains. Quelle que soit l'option choisie, ou d'autres encore auxquelles je n'ai pas pensé, la scène 14, je le répète, n'est pas une scène vide. C'est une page blanche qui attend d'être écrite.

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14 août 2009

Mots pour chairs

J'ai eu beaucoup moins de courage pour écrire sur ce blog ce dernières semaines.
Descendre dans mon bureau, allumer mon PC, lancer Blogger. Aussi simple que cela puisse paraître, cette suite de tâches n'a pas trouvé sa place dans mon emploi du temps de frais nouveau père.

Du papier
Et petit à petit, un autre rythme s'est mis en place, à base de vrai papier celui-ci. Deux ou trois carnets que je traîne partout avec moi. A chacun sa fonction, mais avec tous la même nomenclature bloggesque : chaque paragraphe y est daté. Non pas que j'ai voulu conserver à tout prix l'apparence "blog", mais surtout par souci de m'y retrouver plus tard. Je retrouve trop de notes dans mes vieux papiers que je suis parfaitement incapable de dater. Et j'aimerais bien savoir, le plus souvent, d'où a surgi une idée, où j'étais quand j'ai écrit tel paragraphe. Donc désormais je date.

Du public
C'est étrange, et sûrement dû à la faible fréquentation de ce blog, mais pendant tout ce temps, je n'ai pas ressenti de différence majeure dans le procédé, comme si derrière mon épaule, un public invisible, auquel je m'adressais, pouvait lire les billets qui s'accumulaient sur ces carnets. Notre public est dans notre tête. On écrit pour lui, masse floue qui repère nos erreurs et exige de nous une rigueur dans l'énonciation. Ne pas écrire n'importe quoi. Ne pas l'écrire n'importe comment. Rien à voir avec la pensée, ou le langage quotidien. Être juste, construire, même à l'endroit le plus anarchique de notre réflexion.

Du théâtre
Pendant ces quelques semaines donc, j'ai avancé sur plusieurs projets, tous théâtraux, même si dans mes notes, des idées pouvaient naître concernant d'autres secteurs de ma production (le serpent de mer "précis de botanique" a eu sa copieuse part).

Je reviendrai dans le billet suivant sur la concrétisation d'un de mes textes de théâtre, qui aura lieu à l'automne et dont toutes les dates de représentation sont désormais fixées. Mais dans l'immédiat, voici ce qui s'est construit et que je diffuserai prochainement, d'une manière ou d'une autre :

Médos
Médos est le dernier fils de la magicienne Médée, célèbre mère infanticide de la mythologie grecque. Il est le fils d'après, celui qui naît après tous les crimes de sa mère, et avec qui elle parcourt, selon l'une des nombreuses versions de cette histoire, une partie de l'Asie Mineure.
Il n'existe pas de texte dramatique antique qui traite de cette fin de vie de Médée (fin de vie par ailleurs théorique puisqu'on suppose la magicienne immortelle). Seules quelques fables témoignent de cet épisode de manière floue et contradictoire. Pour moi, c'était donc un terrain de jeu idéal. Ecrire ce qui n'était que suggéré, et en faire du théâtre "à l'ancienne".
Ma pièce "Médos" est donc un dialogue entre mère et fils, au pied d'une cité assiégée, que j'ai écrite afin qu'elle soit donnée à lire à une classe de terminale d'un lycée d'Auxerre. Au début de l'année scolaire, je leur transmettrai le texte fini et une rencontre sera organisée afin que je leur raconte comment et pourquoi j'ai travaillé sur ce thème.
Durant les 10 derniers jours, j'ai écrit intégralement la pièce, même si beaucoup de choses restent à affiner avant de la présenter officiellement. Comme de plus, j'ai pris de nombreuses notes durant la rédaction, je pense que je préparerai pour les élèves un texte explicatif qui pourra servir de base de réflexion et de travail. Le tout sera probablement publié ici.

Quelques gouttes et de nombreuses
Cela fait quelques mois que je suis le travail d'une compagnie de théâtre amateur, ici à Auxerre.
Et comme leur principal projet arrivait au bout de sa logique, je leur ai proposé de leur écrire un texte sur mesure. Le groupe étant constitué de cinq femmes et un homme, bien peu de textes pouvaient leur convenir, si bien qu'il était peut-être moins laborieux d'en créer un plutôt que de passer des mois à trouver celui qui pouvait convenir, avec tous les nécessaires aménagements qui ne manqueraient pas de s'imposer.
C'est comme ça qu'est née cette pièce, que j'essaie de concevoir comme une "comédie d'ambiance", c'est à dire sans véritable intrigue, mais en insistant sur la qualité et la compléxité des personnages.
L'écriture est encore en cours, mais si je devais résumer, je dirais qu'il s'agit d'une photographie du destin de cinq femmes qui gravitent toutes autour d'un des commerces les plus nécessaires de notre monde contemporain : la pharmacie. Sur-médication et dépressions nerveuses larvées forment donc la colonne vertébrale de cette "comédie".
A priori, tout sera fini dans le courant du mois de septembre.

La Valeur
Vieille pièce pour le coup, que je considère comme mineure, même si l'état d'avancement est tel que je me dis qu'il serait bête de la laisser en plan.
J'ai dû écrire les premières lignes il y a plus de deux ans, et il ne reste plus grand chose pour la conclure, donc je pense m'y atteler dans les semaines à venir.
Il s'agit d'un huis clos à l'intérieur d'une limousine, tandis qu'à l'extérieur éclate ce qui ressemble à une révolution.
A l'époque, j'imaginais entamer un cycle théâtral autour des "puissants" (pas nécessairement les "riches") et cette histoire devait en faire partie. J'ai finalement un peu laissé tomber cette idée mais "La Valeur" verra quand même le jour, en particulier parce que certaines répliques, prémonitoires à l'époque, au sujet de la réaction des populations face à une crise économique majeure, sont aujourd'hui d'autant plus intéressantes à exposer.
Au delà de ce côté anecdotique pourtant, je dois bien avouer que je n'accorde que peu de valeur à cette Valeur.

Pour conclure
Du théâtre donc, des mots pour des voix. Voilà ce à quoi j'occupe mon temps pendant ce qui me reste de vacances. J'aurais pu parler aussi de mon travail de traduction dramatique, mais n'étant pas encore parfaitement à l'aise avec ça, je préfère attendre d'avoir conclu mon premier texte officiel (c'est à dire avec l'autorisation de l'auteur, et tout) pour développer plus longuement.

Je me souviens, il y a quelques années, je me disais que je n'écrirai plus jamais de théâtre, parce que devant le désintérêt des compagnies pour mon travail, je ne concevais, de fait, que des textes morts-nés, ce que sont tous les textes dramatiques que personne ne joue jamais.
Alors je profite de ce message pour remercier tous les metteurs en scène et comédiens qui se sont emparés de mes mots pour les monter sur scène. Car sans eux, aucun doute que tous les projets ci-dessus n'auraient jamais vu le jour et que j'aurais peut-être passé mes vacances à boire des bières sous un parasol.
Ou pas.

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28 juillet 2009

Manifeste Mutantiste


On ne résume pas le mutantisme.
S'il faut l'expliquer, ce doit être en détails, et avec rigueur.
C'est pourquoi son manifeste vient d'être mis en ligne.

Afin de réunir sous un texte commun les individualités multiples qui le composent.

A vous de plonger dans la pensée grouillante et moite.
Bloc noir. Monolithe de poésie théorique.
Mutantisme 1.0
avant la prochaine mutation.

http://mutantisme.free.fr/

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24 juillet 2009

R>VIDEO>8>DU>BRUIT>



Le bulletin d'information du collectif Résistance Vidéo est en ligne.
Vidéo / 23 minutes.

http://rvideo.free.fr/8/

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19 juin 2009

Serai-je célèbre la semaine prochaine ?

Attention, ceci n'est pas une question à mon horoscope, mais une vraie question artistique.

Résumé des épisodes précédents

En 2004, je lance une expérience de dédoublement de personnalité en ligne. C'est l'expérience APTF.
Pendant 9 mois, sur 7 blogs différents, 7 entités s'expriment et partagent leurs idées, parfois radicalement différentes les unes des autres, mais toutes personnelles. A aucun moment pourtant, au cours de cette expérience, je ne cherche à faire de la fiction. Ces personnages, s'ils ont des noms différents du mien, n'en sont pas moins agités des mêmes pensées que moi, des mêmes opinions. La seule chose, finalement, qui les caractérise, c'est qu'ils sont plus ordonnés. anDre fait de la musique, Jan Kurse est un nihiliste dépressif, Maximilien Braque un jeune net-artiste engagé, etc.
Lorsque je rédige ces blogs, je ne cherche pas à inventer, ou à me "mettre dans la peau de". Toutes ces idées sont les miennes, ces sensations, ces émotions, ces jugements. Je me contente simplement de les dispatcher entre tous ces personnages.

5 ans pour devenir célèbre

Dans le cadre de ce projet, le jeune Maximilien Braque, en plus de rédiger son blog, crée des œuvres de net-art conceptuel.
Le 5 juin 2004, il lance le "5YEARSTOGETFAMOUS6TOGETRICH project" dont le postulat est on ne peut plus clair :



Ce screenshot a été pris il y a quelques minutes, et comme vous pouvez le constater, il reste un peu moins d'1 million de secondes avant la fin de ce projet qui aura duré 5 ans.
Donc, si l'œuvre est une réussite, Maximilien Braque (ou moi, mais c'est pareil) devrait devenir célèbre le 30 juin prochain approximativement, puis riche un an plus tard.

Alors comment faire pour boucler cette longue et belle aventure ?

L'expérience APTF étant achevée, Maximilien n'est plus là pour répondre à toutes les questions comme il l'avait promis, et en ce qui me concerne, j'avoue que j'aurais du mal à apporter un point final à ce projet.

Et voilà en fait la raison de ce message.
Tout simplement, il me fallait marquer le coup, parce qu'attendre 5 ans pour rien, c'était quand même bien idiot.
Mais ne sachant comment rendre hommage à cet artiste disparu et oublié, je me contente de raconter son histoire, et de reposer les questions de son message original :

Est-ce qu'on peut encore faire de l'art sur le net ?
Est-ce que l'expression "media-artist" a encore un sens ?
Est-ce que "être célèbre" signifie "être riche" ?
Est-ce que nous créons pour un public ou pour nous-même ?
Est-ce que "l'important c'est de participer" ?
Est-ce utile d'être reconnu après sa mort ?

Après 5 ans de réflexion, vous trouverez bien quelque chose à dire, non ?

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18 juin 2009

Katalin Molnár

Préface de "quant à je (Kantaje)" de Katalin Molnár. Editions P.O.L (1996)



Je reviendrai sur cette auteure un peu plus tard. Des projets en cours dont je ne suis pas certain qu'ils se réalisent, mais en attendant, cette douce préface fera office d'entrée en matière colorée.

PS : Terminées les dernières corrections sur les Travaillants, dont la sortie imminente aux éditions Presque Lune nécessitera quelques nombreux autres messages et communiqués.

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05 juin 2009

Underwater



UNDERWATER
YouTube mod, Grégoire Courtois, 2009
http://troudair.free.fr/underwater.html

La série YouTube Mods :
http://troudair.free.fr/notalone.html
http://troudair.free.fr/bunnies.html
http://troudair.free.fr/white.html

Edit : Et pour ceux qui en redemandent, allez faire un tour sur le blog de sumoto.iki. Entre autres remix brillants, des YouTube Mods dont le fantastique GOYA vs GOYA vs GOYA vs GOYA

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27 mai 2009

WJ Spot #1 Paris

J'étais invité aujourd'hui à parler de mon expérience du web dans le cadre de la manifestation WJ-Spots #1 à la Maison des Métallos.
Comme je ne peux pas m'y rendre, j'ai préparé une vidéo qui sera diffusée à 15 heures cet après-midi. Tout le dispositif sera visible en direct ici : http://www.selfworld.net/

Malheureusement, les interventions étant limitées à 15 minutes (de célébrité ?), j'ai été obligé de zapper ma réponse à la dernière question posée.

Voici donc la vidéo tronquée, pour le moment, en attendant que Dailymotion valide la vidéo intégrale (au delà de 20 minutes, la mise en ligne nécessite une validation...).



0///// Qui êtes-vous ? Pouvez-vous nous retracer votre parcours ?

Je suis Grégoire Courtois, mais beaucoup me connaissent surtout sous le pseudonyme de Troudair.
J'ai un parcours anarchique entre fac de cinéma, intermittent du spectacle, théâtre, littérature, musique. Aujourd'hui, je travaille à la diffusion de textes de théâtre contemporains à Auxerre. Il y a deux ans, j’ai aussi dirigé la programmation d’arts numériques à Evry, au sein de la scène nationale de l’Agora et pour le festival SIANA.
Mais pour ce qui nous concerne, j'ai créé mon premier site web en 1997... et j'ai acheté mon premier modem en 98. Oui... bizarrement, j'avais une telle fascination pour ce que présageait le web que j'ai commencé à manier le HTML avant même de surfer. Enfin... pas tout à fait, mais j'y reviendrai.
Sur le web donc, j'ai d'abord diffusé mes productions off-line (musique, photos, texte, etc) puis rapidement, j'ai commencé à m'amuser avec l'outil. Au travers des listes de discussion, des forums (ce qui était plus ou moins la même chose en fait), et un peu plus tard des jeux online.
Rapidement aussi, j'ai intégré l'équipe de Fluctuat.net comme une sorte de mercenaire avec carte blanche sur une série d'éditos, puis sur des articles qui parlaient à peu près de ce que je voulais.
Rétrospectivement, je m'aperçois que je ne peux pas citer une chose en particulier ou un secteur d'activité ou une œuvre qui pourrait résumer mon parcours. J'ai fait des tas de choses, rencontré des tas de gens fabuleux, mais tout ça s'est fait à un instant t. Aujourd'hui, je peux parler de mes réalisations, tommytommy, l'agent airhole, le lo-fi covering orchestra, arsonore.net, résistance vidéo, mais tout ça est bien loin. Le web, c'est le présent. On y commente rarement les archives. Tout ça pour dire... Ça fait bizarre de revenir sur le passé.


1 ///// Vous vous intéressez au réseau depuis des années. D’un point de vue artistique que s’est-il passé pour vous ces 15 années sur Internet? comment avez-vous perçu, vécu et traversé la naissance et l’adolescence du web ?

D'un point de vue artistique, ce sont pour moi 15 ans de liberté totale.
Dans ma vie, Internet arrive à une jonction importante qui est le passage de l'adolescence à l'âge adulte. A cet âge là, on pense beaucoup à son avenir, à son "orientation" dirait le monde enseignant. Et pour les personnes comme moi qui ont une fibre artistique, on se heurte à une réalité violente : pour être artiste (ou musicien, ou cinéaste), il va falloir passer par un système de validation. Tes ainés vont te juger, estimer ton potentiel et te donner un ticket. Soit tu seras admis, auquel cas tu auras ta chance de peut-être éventuellement essayer d'en faire un métier, soit tu seras refoulé, auquel cas tu peux tirer un trait sur cette partie de ta vie et transformer tes rêves en hobbie. Ce que nous montrent aujourd'hui les émissions de télé-réalité dites "artistiques", c'est exactement ça. Il n'y a rien de nouveau. Les auditions, les éliminations, ça a toujours existé. La différence, c'est que maintenant, cette grande mascarade subjective est publique et décomplexée. A cette époque donc, soit on obtenait un ticket bleu, et on avait le droit de rendre son travail public, soit un rouge, et sans demi-mesure, on ne montrait pas son travail, à part à Mémé le dimanche. En fait, on n'avait pas d'autre choix que d'exister par le biais d'un système ou de disparaitre.

Internet a permis, m'a permis, de me débarrasser du jour au lendemain de ces systèmes de validation. Et les gens que j'ai rencontrés à cette époque là en ligne étaient dans le même cas que moi. C'est à dire qu'il ne s'agissait pas de vieux artistes aigris qui venaient là en désespoir de cause, mais au contraire de gens qui, politiquement et artistiquement, ne voulaient pas s'embarrasser des systèmes de validation. Car ce qu'il faut avoir en tête aussi, c'est que ces systèmes de validation ont un énorme inconvénient, c'est qu'ils obligent les artistes à produire des œuvres qui soient plus ou moins en adéquation avec l'atmosphère ambiante. Dans ce genre de système artistique, c'est l'auto-censure qui règne, et personne ne risquera de proposer un travail qui soit radicalement différent de ce qui se fait déjà. L'avant-garde était donc le fait d'artistes déjà établis et reconnus. Cette désintégration des systèmes de validation a donc engendré (et je ne parle même pas de net.art) des œuvres en profusion de la part d'artistes qui se répondaient les uns aux autres, qui s'émulaient les uns les autres, et dont la production pouvait atteindre des degrés de radicalisme ou d'hermétisme (ou de légèreté outrancière aussi) qui n'auraient jamais passé ne serait-ce que le palier d'une galerie, d'une maison d'édition ou de disques. J'ai ressenti ça de manière très forte avec des blogs collectifs comme La Chambre des Demoiselles en tant que spectateur, et tourgueniev.com en tant que participant. Il s'est passé des choses sur ces sites tellement fortes que je ne vois vraiment pas comment j'aurais pu accéder à ce type d'émotions artistiques sans le web. Idem pour des listes de discussion où j'ai pu entrer en contact avec des idées, des opinions, des sensibilités qu'il m'auraient été impossible d'approcher autrement. La liste de discussion du GFIV par exemple, qui regroupait des gens comme Frédéric Madre, Bobig, Clément Thomas de pavu.com, Captain Pat, Vincent Marmitte, etc. Ça fait vraiment partie des moments puissants de ma vie, artistiquement et intellectuellement. Et ça s'est passé uniquement en ligne.

Deuxième point, tout aussi important, c'est le timing. Parce qu'en plus de supprimer les intermédiaires entre l'artiste et le public, le web a supprimé le délai qui séparait une œuvre de sa diffusion à grande échelle. Finies les démarches pour imprimer un livre, en faire la publicité, le distribuer. Idem pour les films, les photos, la musique. On avait entre les mains un outil d'une telle puissance qu'il permettait de montrer le soir au monde entier une œuvre dont on avait eu l'idée le matin même. On postait un message sur une liste de discussion, et on avait 200 ou 300 personnes qui regardaient notre travail, qui en parlaient parfois. Ils aimaient, ils trouvaient ça nul, peu importe. Ils avaient vu quelque chose qu'ils n'auraient jamais vu si le web n'avait pas existé.

En ce qui me concerne, la synthèse de tout ce que je viens de dire, je l'ai vécue avec Laurent Rollin, alias sumoto.iki, quand on a créé arsonore.net
Ce site a été pour moi la quintessence de cet état d'esprit. D'un côté, on avait une production massive, textuelle, musicale, graphique et de l'autre, tous les sujets qu'on traitait étaient en prise directe avec l'actualité. On sortait un album de 10 mp3 en réaction à une info qui était tombée deux ou trois jours plus tôt. Et tout ça était présenté dans un écrin de webdesign ultra-radical, hermétique et à mille lieues des tendances à la simplification intuitive du web. Sans compter les collaborations multiples, avec les artistes italiens sur le projet PACE(X)ROMANA ou français sur le projet 35h. C'est simple, ce qu'on a fait avec arsonore.net ne pouvait pas avoir lieu ailleurs. Et ça n'était même pas du net.art. C'était un art tout à fait conventionnel, musique, images, vidéos, textes, mais dont le fond et la forme ne pouvait exister que sur le web. Ailleurs, ça n'avait aucun sens.

2 ///// Quelle est pour vous la portée de la notion de réseau? d’un point de vue social, politique, artistique, philosophique comment le réseau a-t-il modifié notre rapport au monde, à l’espace et au temps, nos usages, nos pratiques, notre façon d’être, de travailler, de penser, de partager, d’échanger, de collaborer, de créer…

Puisqu'on est dans le passé, je vais remonter un peu loin pour être bien compris. En fait, dans mon parcours, le web n'arrive chronologiquement qu'en deuxième position dans mon expérience des réseaux. Peu de gens s'en souviennent, mais avant le web, il y avait le minitel. Ça peut paraitre ringard de parler de ça aujourd'hui, mais avant 95, le minitel, ça n'était pas seulement les pages jaunes et 3615 ULLA. Moyennant un peu d'équipement informatique et un peu (beaucoup) d'argent, on pouvait, à cette époque là, créer son propre serveur minitel. On appelait ça des serveurs RTC et ces serveurs offraient des services qui n'avaient rien à envier à Usenet à la même époque. Il y avait des forums, des chat-rooms, tout ça accessible par un numéro de téléphone fixe non-surtaxé.
J'étais au lycée quand avec un ami particulièrement riche, on a lancé notre propre serveur RTC. Déjà à l'époque, on était politiquement très marqués à l'extrême gauche, et l'objectif était ni plus ni moins une insurrection générale, au moins à l'échelle de notre établissement scolaire. Le serveur s'appelait "Pump up the volume", en référence à un film avec Christian Slater dans lequel le héros montait sa propre radio amateur et semait dans son école les graines de la révolte. Durant toute la durée du projet, on était anonymes bien entendu.
Rapidement, des tas d'élèves se sont connectés pour discuter, échanger, et nous, on profitait de tout ce monde pour monter des actions dans le lycée. Ce qu'on faisait il y a 15 ans, c'était ni plus ni moins que les flashmobs qu'on voit aujourd'hui, à la différence peut-être qu'elles étaient un peu plus engagées. On encourageait au vandalisme par exemple. Et pour rameuter encore plus de sympathisants, on faisait imprimer des autocollants avec le numéro de téléphone du serveur et on demandait à tout le monde d'en coller sur tous les murs et toutes les tables du lycée.
Bien sûr, tout ça n'a duré qu'un temps, parce que rapidement, la direction du lycée a porté plainte et la police n'a eu aucun mal à tracer le propriétaire de la ligne téléphonique. Moi, je suis passé entre les gouttes, car mon camarade ne m'a pas dénoncé, mais lui a été jugé et a écopé d'une amende pour dégradation de bien public. La jurisprudence de l'époque était encore très
floue concernant l'expression sur les réseaux et c'était tout ce qu'avait trouvé le juge pour l'incriminer. Au final, le lycée l'a embauché pour prendre en charge sa communication graphique...

Là où je veux en venir, c'est que le web, en ce qui me concerne, n'a été que la suite logique de cette première expérience des réseaux. Dès le début, ce que j'y ai vu, ça a été un outil qui me permettait premièrement de fédérer en dehors des réseaux traditionnels, deuxièmement d'agir à moindre frais et avec une économie d'énergie. Écrire, imprimer et diffuser un fanzine, c'était passionnant, mais extrêmement laborieux ! Pour moi, la chose la plus flagrante qu'a apporté le réseau global, au-delà de son aspect artistique, c'est sa capacité à produire de l'information dissidente.

Je ne crois pas que le réseau ait modifié notre rapport à l'espace, ni au temps. Je crois que sa réalité s'est ajoutée à ce qui existait déjà. Par exemple, je ne supporte pas quand la télé ou les instituts de sondage parlent des "internautes". Un internaute, ça n'existe pas. Il y a des gens, des citoyens, des individus, des plombiers, des artistes, et ces gens utilisent le réseau. Ça ne fait pas d'eux une catégorie à part. C'est un peu comme si on appelait les "téléphonautes" tous les gens qui ont un téléphone, et qu'ensuite, on dessinait des tendances sur ce qu'ils pensent, la manière dont ils agissent. Ça paraitrait complètement stupide, et pourtant, c'est largement admis par tout le monde quand on parle d'internet. On veut nous faire croire que l'internaute est une race à part pour mieux effacer le fait que tous les gens qui utilisent le web sont des citoyens dont la parole a autant de poids que celle de ceux qui ne l'utilisent pas.
Internet n'est pas un lieu où sont cachés des tordus qui n'ont pas d'autre vie qu'en ligne. Internet n'est pas un lieu du tout. C'est un moyen de diffusion (des idées, des œuvres) et de communication. Parler d'Internet comme d'un espace virtuel, c'est faire le jeu de tous ceux qui voudraient en réduire la portée. J'ai des tas d'amis avec qui j'ai toujours discuté en ligne et que je n'ai jamais rencontrés, mais à aucun moment je ne considère que ces gens sont virtuels, que la relation que j'ai avec eux est un jeu, ou a moins d'importance que celles que je pourrais avoir avec un type à la terrasse d'un café. En ce qui me concerne, ce qu'Internet a changé dans mon rapport au monde, c'est la possibilité de toucher et de rencontrer un plus grand nombre de personnes plus facilement, et de fait, d'être en contact avec une variété de pensées et de sensibilités plus large. Mais au fond, le processus est le même sans le web. Je fais exactement la même chose sans clavier. Je le fais juste avec le lourd handicap que sont les structures sociales, les codes comportementaux et la pénibilité des distances.

3 ///// Dans le futur le web sera t-il encore un territoire intéressant à explorer, pensez vous qu’il sera un terrain fertile pour la création, pensez-vous qu’il génèrera ou produira des formes hybrides où le monde physique et le monde virtuel fusionnent, se frottent et se télescopent?

En fait, je suis assez pessimiste sur l'avenir de la création sur le web. Bon, ça fait dix ans qu'on dit que le net.art est mort, et c'est une telle tarte à la crème que j'hésite un peu à le répéter. Mais intimement, j'ai quand même la sensation qu'un virus a pénétré le réseau. Comme je l'ai expliqué, il m'a semblé que pendant toutes ces années, on a essayé de créer et d'échanger en dehors des codes traditionnels. Avec l'avènement du web 2.0 et de ce qu'on appelle les réseaux sociaux, quelque chose de très important s'est perdu, d'après moi, et cette chose, c'est le surf.

Autrefois, on surfait. On voguait de liens en liens jusqu'à atteindre des informations ou des créations qu'aucun moteur de recherche ne nous aurait jamais pondu. Aujourd'hui, à part les blogsrolls qui bien souvent tournent en rond, on trouve de moins en moins de pages de liens sur les sites perso. Bien entendu, il y a aussi de moins en moins de sites perso. Facebook et Myspace ont gobé et lissé toute créativité, si bien que bon nombre de gosses aujourd'hui n'imaginent même pas qu'il puisse y avoir autre chose que les sites institutionnels sur le web. Ils se connectent, branchent MSN, écrivent leur skyblog, publie leurs vidéos sur Youtube, rejoignent un groupe sur Facebook, écoutent de la musique sur Myspace, point final. Je n'ai rien contre les systèmes qui simplifient la vie aux gens qui ne s'y connaissent pas trop, mais là où le bât blesse, c'est quand ces systèmes n'ouvrent pas de portes et se contentent de reproduire à l'identique les aliénations qui existaient sans le web. Voilà. Le web 2.0, largement dominant aujourd'hui dans les usages des jeunes, c'est le contraire de la création, c'est la reproduction à l'identique. On reproduit des tribus, des communautés, des groupes sociaux, des ghettos en fait, dont l'interpénétration est très très limitée, voire inexistante.

Et quand on parle de l'avenir de la création sur le web, on ne parle pas de nous, mais des gamins qui auront 18 ans dans 5 ou 10 ans. A ce moment de l'histoire du web, je pense vraiment que tout sera tellement aplani et aseptisé par les systèmes simplificateurs style Blogger et consorts que tout restera possible, mais que plus aucun gosse de passera du temps à chercher. On pourra toujours prendre un Javascript et faire crasher le navigateur de la personne qui visite votre site, mais plus personne ne le fera et si quelqu'un le fait, personne ne visitera ce site. Je ne suis même pas sûr que dans 5 ou 10 ans, de nouveaux sites perso se créeront. Il ne restera plus que nous, les vieux fossiles qui tapent du HTML dans Notepad.

Mais attention, je ne suis pas en train de dire que ça m'attriste, ou que c'est regrettable. Je trouve même ça plutôt bien que le web cesse d'être le web et qu'il devienne aussi naturel qu'un coup de fil ou qu'un interrupteur. Ça voudrait dire que la frontière virtuelle n'existe plus. Que les luttes en ligne auront la même valeur que les autres, que la parole publiée en numérique aura le même poids que celle publiée sur du papier et qu'il n'y aura plus un ghetto de net-artistes, mais juste des artistes. Allez savoir, peut-être même, enfin, qu'on ne parlera plus des "internautes" dans les médias, mais juste de citoyens, tout simplement. Plus de l'outil qu'ils utilisent pour s'exprimer, mais juste de ce qu'ils ont à dire.

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15 février 2009

Ces lieux où j'aimais me rendre - récit aléatoire

Mise en ligne de mon dernier projet, à base de texte, de braise et de PHP, les uns fonctionnant difficilement sans les autres.

C'est un récit fragmenté. C'est la pensée brûlée d'un pyromane.
C'est une expérience de la langue et de la lecture.
C'est ce qui reste après combustion.

Ces lieux où j'aimais me rendre

J'en parlerai probablement plus en détails dans les jours à venir. Mais dans l'immédiat, pour le lecteur, la confrontation avec le texte est ma seule invitation.
Et pour les plus curieux, rendez-vous sur la postface complète.
Bonne lecture.

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22 décembre 2008

Flux tendu

Petite information pour ceux que ça intéresse.
Je serai le prochain invité du projet InstantS, publié par panoplie.org
Sur une demande d'Annie Abrahams, que je remercie ici publiquement, après l'avoir fait en privé, je vais donc occuper la page d'accueil de Panoplie pendant un mois.

Le principe d'InstantS est simple.
Une petite fenêtre, un espace de liberté, approvisionné en temps réel par l'invité. Texte only.
A l'aide d'un ordinateur ou de mon téléphone, je vais donc envoyer des phrases, des textes, je sais pas trop quoi encore, et mes élucubrations seront diffusées immédiatement à la vue de tous les visiteurs du site qui n'avaient pourtant rien demandé.

Plusieurs de mes amis sont déjà passés par là, et vous pouvez lire leurs interventions, si bien que je me demande bien comment je vais pouvoir faire différent dans ce long sillage...

Tel que j'envisage cette proposition, je pense que ce sera simplement le prolongement direct de mes réflexions actuelles, ce qui tombe plutôt bien puisque ce que j'écris en ce moment est de facture assez lapidaire, elliptique et fragmentée. Ce système de diffusion s'avère donc parfaitement approprié.

Bien entendu, une fois ce mois passé, mon intervention sera lisible, comme les autres, sur le site.
En illustration, j'ai d'ailleurs mis celle de mon camarade Jacques Perconte, parce que le bougre est bien le seul à avoir réussi à faire quelque chose de graphique avec du texte...

[Mise à jour : pour une consultation plus rapide du flux, voici le lien RSS]

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16 décembre 2008

La tentation du connu

Dans la somme de projets d'écriture que j'ai sous le coude, un certain nombre concerne, sous une forme ou une autre, des adaptations.
Élucubration biographique sur un personnage célèbre, transposition dramaturgique d'un film ou d'un livre, variations sur un fait divers, voire même nouvelle traduction d'ouvrages.

Les idées sont à chaque fois plaisantes, l'impact assuré, et c'est justement ce qui me fait douter.

Parce qu'au moment, par exemple, où Bernard-Marie Koltès écrit "Le jour des meurtres dans l'histoire d'Hamlet", en 1974, la situation médiatique n'est pas celle d'aujourd'hui. Le name-dropping n'existe pas, l'émission Big Brother est inconcevable, et seuls quelques visionnaires comme Warhol comprennent que bientôt, n'importe qui pourra devenir riche et célèbre pour peu qu'il se trouve dans le bon vortex au bon moment, sans que cela n'ait aucun rapport avec son "talent" ou sa "valeur" éventuelle.



S'attaquer, à l'époque, à la réécriture d'un classique, ou à l'utilisation d'un fait divers contemporain pour en faire un matériau d'écriture (comme par exemple avec "Roberto Zucco", toujours de Koltès - quoique cette pièce, à mon sens, représente la limite temporelle au delà de laquelle tout changea), n'est pas directement pris comme un "coup médiatique", mais d'abord pour ce que c'est : l'utilisation non-voilée du réel culturel collectif comme matériau, au contraire d'un réel biographique personnel, base de travail traditionnelle de l'artiste.

A cette époque aussi, même si les combats des ayants-droits en tout genre font déjà rage, la sur-protection du droit d'auteur reste malgré tout dans des limites relativement acceptables, en particulier parce que l'industrie culturelle ne brasse pas les milliards d'aujourd'hui et qu'un nom (d'auteur, d'œuvre) n'est pas encore une (trade-)marque dont la seule utilisation garantit un revenu minimum.

On produit moins, mais de manière plus variée, et les ventes d'un produit culturel, quel qu'il soit, sont circonscrites dans des limites géographiques assez strictes. Seules quelques exceptions parviennent à devenir des succès planétaires, mais pour que cela se produise, il faut une adhésion publique et critique unanime très rapide, sans que le marketing et l'argent investi soient des données représentatives dans l'équation de ce succès. La mondialisation est embryonnaire, les cultures spécifiques à chaque pays puissantes et diverses, et il ne suffit donc pas d'une artillerie médiatique pour plaire au monde entier, surtout qu'à ce moment, l'artillerie en question est beaucoup moins efficace et rodée qu'aujourd'hui.



Ainsi, les pratiques telles que la fabrication de produits dérivés ou le sponsoring sont marginales et si elles permettent de (faire) vendre, ne sont pas considérées comme des poules aux œufs d'or.

Dans ce contexte donc, s'il prend à un jeune auteur d'utiliser comme base de travail une œuvre déjà existante, celui-ci ne sera jamais suspecté de vol ou de malhonnêteté. D'abord parce que les auteurs ainsi repris, ou leurs ayant-droits, trouveront logiquement le geste flatteur, ensuite parce que cette utilisation ne sera à aucun moment un gage de succès commercial, et si tant est que ce soit le cas, on parlera alors de montants bien ridicules.
C'est pour ça qu'on n'a pas dit au jeune Orson Welles adaptant "La Guerre des Mondes" à la radio qu'il s'était servi de HG Wells et l'avait spolié. Pas plus qu'on n'a dit à Leonard Bernstein et Arthur Laurentz que "West Side Story" ne valait rien car l'histoire s'inspirait de "Roméo et Juliette" dans les grandes largeurs.

En revanche, si aujourd'hui, j'écris une pièce de théâtre sur l'histoire vraie d'un Poilu de 14-18, vous pouvez être sûrs que sa famille foncera direct chez ses avocats pour évaluer combien ils pourront me soutirer. Encore pire si je décide, au hasard, d'adapter Harry Potter à la scène. Là, ce ne sont pas des avocats qui vont débouler chez moi, c'est carrément le GIGN...

Et au-delà de l'aspect purement administratif du droit d'auteur, il y a aussi fort à parier que mon œuvre elle-même sera d'emblée dépréciée, car jugée non comme une œuvre, mais en premier lieu comme une opération commerciale.

Aujourd'hui, s'emparer d'une œuvre pour l'adapter et en donner sa vision, est automatiquement suspect. Car l'aura médiatique est désormais quantifiable en dollars et citer une marque (auteur, œuvre, célébrité quelconque), c'est s'approprier d'un peu de cet aura, d'un peu de ce pouvoir d'attraction du public, et donc, au bout de la chaîne, d'un peu de son argent.

Il y a des mots, des noms propres, qui aujourd'hui sont des artefacts puissants.
Manier "Star Wars" ou "Paris Hilton" revient à manier des épées mythiques capables de tuer des armées aussi bien que leur porteur.

Et c'est pour ça que malgré mes nombreuses idées, j'hésite toujours à me lancer dans un projet d'adaptation. Non pas parce que je crains de la manquer, mais parce que je crains que mon geste soit vain car qualifié d'emblée comme malhonnête. Et en premier lieu des choses qui m'importent quand je débute un projet, c'est le fait que sa réception soit la plus pure et la plus fluide possible, de l'émetteur vers le récepteur.

Alors je résiste à cette tentation, et j'attends d'être riche et célèbre. Car médiatiquement parlant, la seule parade contre ce jugement a priori - cette accusation de vol - c'est de n'avoir pas besoin de voler. Et si Spielberg veut réaliser le dernier film d'Harry Potter, personne ne lui dira que c'est pour se faire du fric, ou pour profiter du succès du petit sorcier. On se dira juste alors qu'il avait quelque chose à dire, cinématographiquement parlant, sur cette œuvre.

Tous les autres, d'emblée, n'ont pas ce droit.

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03 décembre 2008

Post de l'avent

Je sors d'une période de travail ultra-intense qui m'a un peu éloignée de ce blog.
Enfin, quand je dis "je sors", je suis gentil... Disons que ça se calme, tout en restant bien soutenu, si bien que je pense pouvoir vraiment souffler le soir de Noël... et encore ! (on y reviendra)

Bref, pour ceux qui n'ont pas encore vu la vidéo de la performance "Assis ! Debout ! Couché !", sachez qu'elle a été sélectionnée pour la version web du numéro 68 de la revue Chimères, dont le thème est "Figures de Don Quichotte".

Bon, j'avoue que je suis un peu déçu que le texte n'ait pas été retenu pour la version papier, car mes malheureuses photocopies distribuées à l'issue de la représentation à Paris avaient certes leur charme, mais bon... un vrai livre en papier qui pouvait garder mémoire de ce texte aurait été aussi sympathique.

Pour ce qui est de l'actualisation de mes projets, plusieurs choses sont en cours :
- "Le Précis de Botanique" est une tâche tellement énorme qu'elle me permet de ne pas culpabiliser quand je ne m'y consacre pas.
- Comme ça, sans prévenir, une idée m'est venue, j'ai commencé à écrire et très rapidement je pense, je mettrai en ligne un texte très personnel qui me tient vraiment à cœur. Ça raconte l'histoire d'un autre, et en même temps la mienne. Enfin, comme d'habitude, quoi...
- Écrire, écrire, et encore écrire, tout ça commence à me poser de sérieuses questions sur ce que cela signifie... Est-ce qu'après des années d'hésitations, je serais en train de choisir l'écriture comme mode d'expression exclusif ?
- Mais non voyons ! Puisque mon projet de nouvel album avance lui aussi. Et pour le prouver, voici les paroles d'une nouvelle chanson bâclée (pas encore eu le temps de l'enregistrer) :

Croissants au beurre
A côté des croissants de l'hôtel Kyriad
y'a marqué "croissants au beurre",
mais on arrive pas à sentir l'odeur
derrière les effluves de grillades
de la veille.

Croissants aux beurre (bis)

Emprisonnés dans la pâte, y'a comme des petits points noirs
on dirait que c'est des raisins
alors on s'en convainc,
pour pas y penser trop longtemps
c'est mieux.

Croissants aux beurre (bis)

On avale un café qui nous fait regretter
d'avoir ouvert les yeux ce matin
et de ne pas être mort
paisiblement dans son sommeil
comme une vieille.

Croissants aux beurre (bis)

C'est vrai que c'est dommage.
Y'a tellement de morts possibles
on aurait pu y rester, suite à un accident, un empoisonnement, une rupture d'anévrisme, ou même un autre truc que personne aurait pu expliquer
Mais non, on a survécu et maintenant on doit le boire jusqu'au bout,
notre café,
et ne pas laisser
une miette de notre...

Croissant aux beurre (ad lib)

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11 novembre 2008

Tout seul

Amis de la poésie, du bon goût et de la bienséance, bonjour.
Comme je l'annonçais il y a quelques semaines, je me suis mis à travailler sur un nouveau projet musical.
Le grand cycle des "chansons bâclées" débute donc aujourd'hui avec un premier bootleg enregistré en condition live dans mon studio secret.

Ca s'appelle "Tout seul", et c'est extrait de l'album à paraître bientôt intitulé "Hôtel Kyriad".

Dans cet album introspectif et ténébreux, je raconte mon expérience des hôtels bas de gamme que j'ai eu l'occasion de fréquenter autrefois.

Je rappelle à ceux qui ne connaissent pas le principe que les chansons bâclées doivent répondre à deux critères précis :
- avoir des paroles écrites en moins de 10 minutes
- avoir une musique écrite en moins de 10 minutes

Sans plus attendre donc, voici "Tout seul" au format mp3
et les paroles, bien sûr :

Tout seul
Je sors du boulot, enfin, c'est pas trop tôt !
Mes collègues habitent à 50 bornes alors ils traînent pas.
Et puis au fond j'avais vraiment pas envie de les voir,
alors c'est pas plus mal !
Je vais à Carrefour faire des courses,
parce que si tu veux manger dans ta chambre d'hôtel
t'as intérêt d'y penser à l'avance
ou alors c'est le resto, mais ça va pas non ?
Un pack de bière et des sandwichs mous, ça fera bien l'affaire.
En plus ça évite d'acheter des couverts.
Je traîne dans les rayons, y'a pas un dvd à 2 euros ?
Si y'a rien à la télé, ça passera le temps.
Pas besoin de me presser,
de toute manière, personne ne m'attend.

Tout seul à l'hôtel
on est à la fois content
et à la fois pas content.
Tout seul à l'hôtel
on est à la fois heureux,
et à la fois malheureux.


A 19 heures dans ta chambre, tu fais quoi ?
Obligé de regarder des trucs débiles à la télé
et boire des bières dans 3 mètres carré.
Au milieu d'une zone industrielle fermée
pas vraiment d'endroit où aller s'amuser.
Le temps passe lentement et le wifi est en rade
alors il reste plus qu'à envoyer des sms
auxquels personne ne répondra,
mais c'est ça la liberté, tu sais ?
Pas de compte à rendre ou de vaisselle à faire,
si tu veux être bourré à 9 heures et avoir envie de vomir
en regardant "Aliens contre Predators",
personne te le reprochera.

Tout seul à l'hôtel
on est à la fois content
et à la fois pas content.
Tout seul à l'hôtel
on est à la fois heureux,
et à la fois malheureux.


Résultat il est 2 heures du mat, et tu regardes un film érotique sur M6
et t'as beau être bourré, cette fille qui s'agite, elle est vraiment pas crédible.
Tu te demandes si pendant le tournage ils font des gros plans de pénétration
et ensuite au montage ils font deux versions, une pour M6 et une pour Canal +.
Tu pourrais penser à des trucs plus intelligents, c'est sûr,
ou écrire des chansons sur ton expérience des hôtels,
mais à ce moment-là, tu n'y penses pas,
et tu remets ton film en gueulant encore plus fort
pour encourager les Aliens qui vont mettre la pâté
à ces lopettes de Predators.

Tout seul à l'hôtel
on est à la fois content
et à la fois pas content.
Tout seul à l'hôtel
on est à la fois heureux,
et à la fois malheureux.

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26 septembre 2008

Vieillerie

Ca date de quelques années maintenant, mais je n'avais jamais eu l'occasion de transférer cette vidéo sur Dailymotion.
C'est maintenant chose faite.
Il s'agit du 7e bulletin du collectif fictif R>VIDEO> et ça s'appelle DES>OMBRES>



Tous les autres bulletins toujours disponibles sur http://rvideo.free.fr/

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15 septembre 2008

Un point sur la fin de l'année

Quelques mots d'information pour expliquer que les sorties se sont faites plus rares ici et que les dates initialement annoncées ont été reportées.

- D'abord, j'ai repris le boulot au Théâtre, et ça démarre fort... Du coup, mon emploi du temps semble rétrécir, mais je vais quand même essayer d'avancer sur les tâches ci-dessous avant la fin de l'année. [Edit : j'ai oublié de dire que j'ai aussi repris mon post quotidien sur AEIOU, et ça, mine de rien, c'est aussi carrément du boulot.]

- Les Travaillants : Il ne manque plus grand chose. Quelques pages à corriger pour ne pas livrer un texte avec des fautes grosses comme moi, et la sortie .pdf devrait arriver fin septembre, début octobre. A ce propos, tous les éditeurs que j'ai contacté ont refusé ce texte. J'attends encore une réponse, mais sans grand espoir, ce qui finalement, m'enlève un poids. Jusqu'à présent, je ne m'étais jamais posé ce genre de questions (c'est bien ? c'est pas bien ? à quel public ça plaira ? blablabla), et je ne m'en portais pas plus mal. Est-ce un bon texte, est-ce mauvais ? Au fond, ça ne me concerne pas. Le fait est que moi, j'aime beaucoup (c'est pas si fréquent), alors ça devrait suffire.

- Assis ! Debout ! Couché ! Suite à la performance de dimanche dernier, une vidéo a été enregistrée (par Igor "The Tiger" Tourgueniev). Plutôt que de livrer ce matériau brut de décoffrage, j'ai préféré retravailler un peu. Résultat, j'incruste le texte sur la vidéo et cette petite plaisanterie prend un temps fou. Au lieu de simplement ajouter générique et remerciements (5 minutes de travail), je me retrouve donc avec plusieurs heures de calage du texte sur la bande-son. Mais ça avance.

- Les autres sorties probables : tout ça, c'est bien beau, mais la vie continue. En stock, et pour bientôt, j'ai donc plusieurs choses sur le feu. D'abord, le "Précis de botanique" qui avance. J'ai une structure pas mal, une idée du style à adopter et des tas d'idées. Il ne s'agit pas d'un petit projet, donc j'envisage une publication pour 2009, sans plus de précision. Enfin, une idée qui m'avait traversé l'esprit cet été. Facile à mettre en pratique, facile à diffuser, ce sont "les chansons bâclées". Un premier album, provisoirement intitulé "Hôtel Kyriad" sortira avant la fin de l'année, je pense. Le concept : écrire entre 10 et 15 chansons. Chaque chanson doit être écrite en moins de 5 minutes et la musique trouvée aussi vite. Le résultat, pour l'instant, me fait rire. Autrement dit : rendez-vous à Bercy !

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30 août 2008

Assis ! Debout ! Couché ! (trois monologues)

Comme je l'évoquais en juin dernier, je viens de préparer une sorte de performance littéraire.

Celle-ci aura lieu le dimanche 7 septembre à 17 heures à la galerie Mycroft.

J'utilise ce terme un peu bizarre de "performance littéraire" puisque "Assis ! Debout ! Couché !" n'est ni vraiment une lecture, ni vraiment un concert, ni vraiment du théâtre. Disons que c'est un peu entre les trois.

Idéalement, j'aurais même dû apprendre le texte complet, afin d'être débarrassé de mon encombrant pupitre, mais puisque cette représentation semble bien être la seule, je dois avouer que ma motivation d'apprendre ce pavé pour un one-shot m'a légèrement refroidi.
Je me souviens encore de la frustration ressentie lors des nombreuses occasions où je me suis livré à cet exercice. Des mois de travail, une heure de texte... et plus rien. Je ne crois pas être actuellement dans un état sacrificiel suffisant pour exécuter ce genre de performance pour la gloire, toute relative...

Au mieux, je vais donc essayer de conserver un maximum d'archives de cette performance. Faire une vidéo, par exemple, parce que mine de rien, j'ai dû donner des dizaines de lectures, concerts ou performances, et quasiment aucune trace de tout ça n'a été conservée.

Bref, mesdames et messieurs, je vous donne donc rendez-vous dimanche prochain pour ce one-shot de rentrée.
Ca s'appelle "Assis ! Debout ! Couché !". Ca dure environ 45 minutes. On boira un coup après, et j'offrirai le texte à qui le voudra.

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25 août 2008

Une aire

Suite et fin de mes photos de vacances.
C'était sur le chemin du retour, et on s'est arrêté pour se dégourdir les jambes.
Moi, je suis resté sur le parking en fumant une clope.
Assis au même endroit, pendant une dizaine de minutes, j'ai pris une cinquantaine de photos. "Une aire" en est une sélection.

Une aire

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17 août 2008

Visions d'une plage

Variation à base de texte et d'images réalisée durant les quelques semaines que je viens de passer dans le sud.
Cela faisait plusieurs années que je n'étais pas retourné, en bon touriste, sur une plage où s'amassent les populations avides de chaleur et de cancers de la peau.
Le résultat, vous le remarquerez, n'est pas subtile, ni brillant. Le résultat, c'est la démission de la pensée. Le résultat, c'est le néant.

Visions d'une plage

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24 juillet 2008

White

Nouvelle modification pour YouTube, après "Not Alone" (temporairement amputé) et "Bunnies running over Stalin and Lenin's corpses".

Ca s'appelle "White", et c'est tellement beau...

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28 juin 2008

Assis ! Debout ! Couché !

Parfois, il m'arrive d'être pris de panique face au temps qui passe.
Enfant du monde moderne, éduqué aux cadences infernales et à la peur de l'oisiveté, je regarde où j'en suis dans mes projets, et je désespère de ne pas aller plus vite, voire pire, de ne rien avoir à faire.
Théoriquement, vous le savez, je passe mon temps à combattre cette idéologie du travail et l'aliénation qui y est associée, mais concernant mes activités personnelles, artistiques ou autre, j'ai encore beaucoup de mal à rester là à ne rien faire, et simplement savourer le temps qui s'écoule.

Le fait qu'il faille attendre des mois pour avoir une réponse concernant l'édition peu probable des Travaillants me plonge donc dans une torpeur assez désagréable, si bien que je me suis spontanément mis à l'écriture d'autre chose. Tout naturellement, il ne fallait pas que ce "quelque chose" soit un roman ou un projet collectif. Trop long à mettre en place, et donc à rendre public. Et sans vraiment y réfléchir, j'ai commencé un texte inspiré par l'un de ces mails publicitaires qu'on reçoit, et qui proposent des formations de coaching. Celui-ci en particulier s'appelait "Réussir sa prise de parole en public", et ce titre m'a paru porter en lui un univers tout entier.

J'ai donc écrit, assez vite, un monologue intitulé "Debout !", destiné à être joué très vite devant un public. Attention, il ne s'agit pas de parodie de conférence, mais bien d'un texte "littéraire" assené sur scène. Mon idée, par ailleurs, était d'utiliser pour ma voix la fameuse pédale de Loop avec laquelle je m'amuse depuis quelques mois.
Le résultat m'est apparu assez convainquant, si bien que j'ai rapidement ajouté à ce monologue central deux autres censés l'encadrer (comme on encadre une photo).

Au final, j'ai donc matière à une performance d'une quarantaine de minutes intitulée "Assis ! Debout ! Couché !" et que je présenterai début septembre prochain à Paris, puis je l'espère, ailleurs en France.

Je vous tiendrai au courant ultérieurement des dates et lieux exacts, mais en attendant, si vous connaissez, près de chez vous, un lieu de diffusion alternatif que ce type de performance peut intéresser, n'hésitez pas à me mettre en contact.
J'ai trop été frustré de mes précédentes expériences de ce type où des mois de travail et de répétitions aboutissaient à une seule date de présentation. Cette fois-ci, je compte bien produire ce texte plus d'une fois.

Et de mon côté, j'ai deux mois pour apprendre tout ça... Vive les vacances.

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01 juin 2008

Aurores de la matière morte (version longue)

Comme promis, voici la version longue de mon article "Aurores de la matière morte", écrit pour la revue Chimères.

Deux versions disponibles :

version web
version .pdf (346Ko)



Ce qui me fait très plaisir, et qui m'emplit aussi de fierté, c'est que toutes les thèses que j'avance dans cet article, écrit en janvier dernier, sont confirmées par le dernier film de Georges Romero, "Diary of the Dead", qui sortira le 25 juin prochain sur les écrans français. L'axe moral que j'ai exploité, "peut-on tuer le mort ?", et qui constitue la colonne vertébrale de cet article, est à mon sens celui utilisé par Romero dans ce cinquième volet de la saga des morts-vivants. L'image finale en particulier, que je ne dévoilerai pas pour ceux qui compte découvrir cet excellent film, pose la seule et unique question qui obsède le réalisateur depuis 1968.

Bonne lecture donc.

Note : Que ceci ne vous empêche pas d'acheter la revue, car je suis loin d'être le seul à avoir écrit et les autres articles sont particulièrement passionnants.

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28 mai 2008

Chimères (suite)

Comme je le disais plus bas, j'ai écrit un papier pour le numéro 66/67 de la revue Chimères.
Pour fêter la sortie de ce numéro (et les 20 ans de la revue), une petite fête/rencontre est organisée à la librairie Résistances (17e) à Paris, le jeudi 5 juin prochain à 19h30.
J'y serai, ainsi que beaucoup d'autres gens qui ont participé.
Toutes les infos ici.

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19 mai 2008

Matière morte et revue vivante

Initialement, si je n'avais pas traîné des pieds depuis des semaines, j'aurais dû travailler à la mise en page d'un article intitulé "Aurores de la matière morte" en vue de sa mise en ligne sur ce site.
Mais Travaillants et autres problèmes techniques (saloperie d'ordi) m'ont fait prendre un retard fou, si bien que Chimères m'a devancé. Sur le blog de cette revue, on peut donc déjà trouver des extraits agrémentés de vidéos de mon article qui sera publié dans le numéro 66/67, "Morts ou vifs", à paraître en juin prochain.

Pour résumer brièvement, puisque le petit article le fait déjà très bien, il s'agit d'un article comparatif des deux films "Dawn of the Dead", réalisés respectivement par Romero en 1978 et Zack Snyder en 2004. J'y aborde la figure du zombie d'un point de vue essentiellement moral.

J'en profite pour remercier les membres de la revue Chimères pour avoir accepté ce texte, ainsi que Mathias Richard, de Caméras Animales, pour m'avoir invité à participer.

Je mettrai en ligne, dès que ce sera prêt, une version longue et illustrée de cet article, dont il a été nécessaire, papier oblige, d'amputer... une bonne moitié.

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01 mai 2008

Hibernation

Peu de commentaires ou d'interventions sur ce blog ces derniers temps...
Je dois avouer que j'ai un peu tout laissé tomber pour me consacrer entièrement aux Travaillants.
Le peu de temps libre que j'ai, je le consacre donc à la rédaction, et comme je le disais il y a quelques semaines, le projet est définitivement lourd.
Mais complètement plongé dans ce monde d'anticipation, je reconnais être incapable de faire ou de réfléchir à autre chose.
La bonne nouvelle, c'est que la troisième partie avance bien, et que si mes calculs sont bons, une version achevée devrait faire son apparition en ligne d'ici la fin du mois.
Faites donc chauffer vos imprimantes, pendant que moi, je consulte en ligne les dernières collections automne/hiver pour savoir comment je m'habillerai pour recevoir les nombreux prix littéraires qui m'attendent.

[Note orthographique : j'ai découvert hier que le terme "travaillant" était très utilisé au Québec. Une série documentaire a même été réalisée dans les années 80 avec le même titre que le mien. Espérons que je ne sois pas obligé de changer de titre uniquement pour de bêtes questions de droit. Parce que ce titre, il est quand même très classe. L'autre problème, c'est qu'un lecteur québécois ne pourra donc pas avoir la même impression de variation de sens qu'un lecteur français, pour qui "travaillant" est seulement un participe présent... Dans tous les cas, vu l'avancement du projet, il est clair que je ne toucherai pas à une donnée aussi cruciale du récit. Alea jacta est.]

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07 avril 2008

Work in progress : le papier

Plus j'avance dans la rédaction des "Travaillants", et plus se pose un problème auquel je pensais avoir répondu depuis longtemps, et qui est celui de l'édition.

Parce que d'ordinaire, la question ne se pose pas.
Adepte des formats courts, mes diffusions en .pdf sont parfaitement appropriées aux types de textes que j'écris. Soit très courts, donc lisibles sur écran, soit moyennement courts, donc facilement imprimables sur quelques pages A4 de la photocopieuse du bureau, mes textes, jusqu'à présent, n'avaient aucunement besoin de la technique, relationnelle et artisanale, d'une quelconque maison d'édition.

Pourtant cette fois, "Les Travaillants" prend de l'ampleur, et du volume, et l'hypothèse de le diffuser uniquement en .pdf sur ce site m'apparaît de plus en plus comme l'équivalent de le jeter purement et simplement par la fenêtre.
Qui ira imprimer les quelques 300 000 signes (disons environ 150 pages sous Word) de ce texte ? Et pour commencer, qui a imprimé et lu la totalité de "Monochrome IKB n°3" déjà présenté en .pdf ici même, et de volume, disons, moyen ?
A ma connaissance, strictement personne.

Faire le mariole avec la diffusion en ligne, c'est bien mignon, mais encore faut-il que les textes soient adaptés à cette diffusion. Et si le propos exige qu'un texte dépasse le seuil de tolérance de lecture sur écran, il faut fatalement y trouver des aleternatives acceptables d'un point de vue éthique.

Car je suis en train d'écrire cette histoire, et par conséquent, je souhaite qu'on en prenne connaissance, si possible, dès qu'elle sera achevée. Je n'écris pas pour écrire, j'écris pour dire quelque chose qui me paraît important, et urgent. En tant que tels, "Les Travaillants" doivent donc, de mon point de vue, être diffusés le plus largement possible, le plus librement possible et offrir un moyen de les lire le plus confortable possible.

C'est une catastrophe éthique, en ce qui me concerne, et à laquelle je m'efforcerai de remédier dans mes textes à venir, en faisant en sorte qu'ils n'aient plus besoin de passer par cette case, mais cette catastrophe est inévitable et doit être affrontée ouvertement, et non pas niée. Je sais aujourd'hui, à ce stade d'écriture (un peu plus de la moitié du projet), que Les Travaillants devront faire l'objet d'une édition papier, un travail que je ne peux décemment pas demander à mes lecteurs. Et "édition papier" signifie toutes sortes de concessions aux intermédiaires qui mèneront à bien cette édition, à commencer par l'abominable aveu d'impuissance, le lamentable parcours rampant qu'est celui de la recherche d'un éditeur.

Je reste traumatisé par ce genre d'expériences, vécues dans une autre vie, à cette époque où armé de scénarios de courts ou longs métrages, je courais les boites de production pour mendier quelques francs qui me permettent de réaliser n'importe lequel de ces films. Ecoeuré, humilié, recouvert de dizaines de lettres de refus, et de dizaines d'entretiens négatifs, je me suis alors rendu compte qu'écrire un scénario n'était au fond qu'écrire sur le vent, et que tout le travail accompli n'était rien si le film n'était jamais réalisé.

C'est réellement ce qui m'a poussé, d'un côté à faire de la vidéo, c'est à dire des films, tout seul, sans l'aide de personne, et de l'autre à écrire des textes qui, de par eux même, pouvaient être diffusés et compris.

Cette attitude et cette politique artistique autonome, je l'ai depuis maintenant plus de 10 ans, sans jamais envoyer un manuscrit à une maison d'édition, ni une vidéo à quelconque festival, et le simple fait de m'imaginer que dans quelques mois, quand les Travaillants sera un texte achevé, j'aurais à démarcher pour le faire éditer, à me vendre, à mendier, à tendre ma petite main rachitique devant le regard d'éditeurs blasés voyant chaque jour des centaines de penauds comme moi, cette simple idée déjà me révulse et m'écoeure.

Et au fond, la seule consolation que je peux trouver dans cette perspective inévitable, c'est l'idée que le seul texte pour lequel j'aurais à me traîner sur le sol devant les lois du marché, ses apôtres et ses prêtres, c'est le texte qui, le plus profondément de tous ceux que j'ai écrit, parle de cette horreur qu'est la compétition commerciale entre les intimités des hommes, le jugement péremptoire du mieux sur le bon, du médiocre sur le mauvais, et enfin le désespoir profond et le nihilisme le plus sublime qui nous habite tous.

Peut-être que pour ça, la souillure en vaudra la peine.

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27 mars 2008

Décroissons


C'est le printemps, et après avoir dormi tout l'hiver, mes textes se mettent enfin à fleurir.
A lire donc, dans le journal "La Décroissance", dans les kiosques demain 28 mars, mon papier intitulé "Comment l'économie se met à bio-carburer", soit une petite réflexion sur le développement actuel du bio-business.
Mais au-delà de l'auto-promo, ne vous privez pas non plus pour vous abonner à ce journal, parce que des gens qui écrivent en Une "Merde au pouvoir d'achat" ne peuvent être que dignes de confiance.

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24 février 2008

Ni dieu ni maître

Troudair - Ni Dieu Ni Maître
Vidéo envoyée par Troudair

Reprise du "Ni dieu ni maître" de Léo Ferré dans mon bureau.
Pour les esthètes : je confirme que je ne sais pas jouer de la guitare, inutile de me le dire en commentaire.
Pour les techniciens : j'utilise une pédale Behringer Ultra Distorsion, une pédale Boss Loop Station RC-20XL et une guitare... bah... Yamaha SJ 550 HR... la meilleure quoi...

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15 février 2008

Debriefing lancinant

Lancinant parce que la route était longue, et brumeuse, et qu'après une lecture, on aime fermer les yeux et se remémorer, au moins quelques minutes, ce qui vient de se passer, ces quelques instants partagés entre un texte qu'on porte et sa découverte par un public consentant.
Et l'autoroute encourage le procédé. Rien d'autre à faire que laisser appuyé son pied sur une pédale et bouger subtilement le volant pour épouser les courbes lentes de la route.

Alors le retour était dur, et lancinant, à mi-chemin entre la rêverie confortable et la peur de vraiment s'endormir pour finir encastré dans le pare-choc arrière d'un 38 tonnes espagnol dont la seule inquiétude au moment du crash aurait été la crainte d'arriver en retard.

Et ce matin, le jour est froid, même si le thermomètre dit le contraire, et brumeux, et lancinant lui-aussi, à cause de cette fatigue accumulée et de la perspective de reprendre la route ce soir pour une autre lecture.

D'hier, il ne reste que des bribes réjouissantes. Des images et des idées.
Les images, ce sont celles de tous les autres lecteurs, leur courage face au public, leur assurance et leur confiance en ce qu'ils disaient, parce qu'une fois dépouillés de leur trac, il restait cette immense prise de risque qu'on voyait se manifester dans les regards passionnés qu'ils nous jetaient parfois, et qui chacuns voulaient dire "croyez-moi ! Il faut me croire !". Et ça a marché. On les a cru. Et on a plongé avec eux dans l'intimité de ces textes pour la plupart inédits, rédigés dans la solitude de leur bureau, comme postés par dessus leur épaule au moment de leur conception.

Les idées, c'étaient les paysages baroques des Mutants Anachroniques, en roue libre et en mode "guide touristique d'un monde décrépi et sublime", la voix unique de Nina qui avait le même timbre quand elle devenait Catherine [et ça, c'était tellement évident qu'on n'aurait jamais pu le sentir aussi clairement en le lisant sur du papier], le ton sombre et juste de Clément qui n'était plus la même personne que celle que j'avais croisée, tremblante, juste avant la lecture, comme s'il s'était changé entre-temps, laissant au vestiaire son habit de peur et d'incertitude pour enfiler une longue tunique de tact suprême. Les idées enfin, c'était les mains de Nicolas, qui rythmaient ses mots comme s'ils n'avaient pas pu sortir sans l'ordre d'un chef d'orchestre, qui seraient restés en coulisse de peur de gâcher la symphonie en arrivant au mauvais moment, mais qui sont arrivés pile où il fallait, et dans l'ordre qu'il fallait.

Et puis pour finir, il y avait les regards du public pendant que je le lisais, spectateurs assis par terre un sourire aux lèvres, si bien que parfois, je me suis un peu senti comme un instituteur qui lisait une histoire à des élèves curieux de connaître la fin.

Et ça c'était bien, parce que le choix de ce texte (j'ai lu trois chapitres des Travaillants) avait deux objectifs. Le premier, c'était de confronter cette écriture à des juges, pour savoir si ce truc dans lequel je m'embarque vaut le coup, tout simplement. Il y a tellement de choses qui ne font rire que moi...
Et le second objectif, c'était me donner une bonne raison de continuer. Parce que les habitués de ce blog, et de mon travail en général, savent bien que j'ai mis en chantier un nombre incalculable de projets, depuis toutes ces années, et que bien peu ont été menés à terme...
Pour les Travaillants, il ne fait aucun doute que dans un futur proche, avant même la fin de la rédaction, quelqu'un d'autre, ailleurs, aura eu la même idée, et l'aura publié, et que je l'aurais vu s'en expliquer sur un plateau de télé. Et que, de dépit, j'aurais rangé tout ça dans un tiroir numérique pour passer à une autre idée dont la probabilité qu'elle aboutisse à quelque chose sera tout aussi faible.

Mais maintenant que j'ai lu ces quelques chapitres des Travaillants, publiquement, c'est la force de la politesse qui devrait me guider. Parce qu'on ne donne pas un teaser à des gens pour ensuite faire étalage de son abandon. Et cette espèce de somnolence qui me saisit quand j'arrive à la moitié d'un texte, bien blotti dans le confort d'être arrivé jusque là, sur la route brumeuse, dans le souvenir des mots accumulés idéalement, cette somnolence doit être contrée.

C'est à ça que m'a servi cette lecture d'hier, et je remercie chaleureusement Chloé pour ça, pour m'avoir pincé à ce moment de l'écriture où la route devenait floue, le chemin lancinant, et qu'à tout moment je risquais de bel et bien fermer les yeux... pour finir encastré dans le pare-choc arrière d'un 38 tonnes espagnol qui lui non plus, comme le reste du monde, n'en aurait eu définitivement rien à foutre.

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10 février 2008

Lecture à Mycroft

Aaaaah, la Saint Valentin !
Ses bouquets de roses d'un rouge incandescent, ses soirées aux chandelles dans des restaurants bondés, ses déclarations enflammées, l'oeil tremblant, entre la poire et le fromage... tout un imaginaire bétonné par des générations d'amoureux transis de désir et de peur.

Mais la Saint Valentin, ce sont aussi des expériences artistiques ultimes, et pour moi le souvenir, il y a quatre ans, d'un lovE.shoW superbe, illuminé des performances du gratin du lumpen-ground artistique français.

Alors c'est pas fait exprès, mais cette année, on remet ça, à Paris cette fois.
Ce sera juste un peu plus studieux, mais l'esprit est là.

Dans le cadre du cycle "J'invite qui je veux chez Mycroft", Chloé Delaume donne cette fois-ci carte blanche à des auteurs pas édités.

Au programme : Nina Yargekov, Nicolas Jalageas, Clément Ribes, fm + emd et moi-même.

Quinze minutes de lecture chacun, et surtout une bonne occasion de découvrir des textes et des auteurs inédits au lieu de se battre pour avoir une table dans un resto japonais complet depuis trois mois.

Je ne sais pas encore ce que je vais lire, mais pour le moment, j'hésite entre des extraits de "Peu de risques d'inondation ce printemps au Manitoba" et le début des "Travaillants".
En fait, très clairement, j'hésite entre le passé que je maitrise (je connais des passages de "Manitoba" par choeur pour l'avoir joué sur scène plusieurs fois) et le futur dont je ne suis pas sûr ("Les Travaillants" est un texte même pas terminé).

Réponse à ce dilemme, ce jeudi 14 février à 19H30 à la galerie Mycroft, 13 rue Ternaux, Paris 11e.

Pour rappel à ceux qui sont passés à côté, allez savoir pourquoi, tous mes textes au format .pdf sont téléchargeables ici : http://troudair.free.fr/txt.html

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05 janvier 2008

Trois premières pistes

Comme je le disais plus bas, je ne suis pas vraiment satisfait de l'enregistrement de la voix, sur les essais de "Ne faites pas attention".
Néanmoins, comme j'ai déjà les trois premières pistes enregistrées, et qu'il n'y aura vraissemblablement pas de suite, je mets quand même en ligne le travail à ce stade.
Notez que l'idée de cet album était de ne faire qu'une seule et longue piste, au cours de laquelle la musique ne s'arrêtait jamais, et les mélodies se répondaient d'une piste à l'autre. C'est pourquoi vous ne trouverez ci-dessous qu'un seul mp3 qui contient les trois premières pistes : "Entre semelle et boue", "Demain notre enfance (1)" et "Supplique du héros".

Ne faites pas attention - 3 premières pistes / mp3 (11Mo / 12'24)

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Voeux 2008

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01 janvier 2008

Plan de travail 2008

J'ai remarqué que plus je rends publiques mes projets, plus j'ai tendance à les mener à bien.
Bon... Ca marche pas à tous les coups, mais c'est quand même un bon coup d'accélérateur.
Donc histoire de me mettre la pression, voici mes chantiers 2008 :

1- Les Travaillants
Court roman sur le monde du travail. Récit de science-social-fiction dans la lignée de "1984" d'Orwell ou du "Meilleur des mondes" de Huxley. Parce qu'il est temps remettre au goût du jour l'art de l'anticipation allégorique.
[Texte rédigé au tiers environ, donc probabilité d'achèvement élevé.]

2- Hugo
Toujours sur le tapis, bien que laissé de côté pendant quelques mois. Hugo, c'est l'histoire d'un enfant qui catalyse tous les problèmes du monde. Un bouc émissaire universel âgé de 5 ans.
[Texte bien entamé, mais qui promet d'être plus long et complexe, donc pas de certitude sur la sortie en 2008.]

3- Précis de botanique (titre provisoire)
Un projet qui s'est matérialisé il y a peu, depuis que je me suis mis à la culture des plantes (carnivores) et des arbres, et que j'ai commencé à écrire ce que tout ça m'inspirait. Comment les règles de la nature sont comparables à nos moteurs psychologiques et sociaux. Comment nous poussons dans des directions que nous ne décidons pas.
[Texte commencé, mais pas ma priorité. Peut-être qu'il fera l'objet d'une publication au fur et à mesure sur ce blog, en section botanique, pour ensuite tout regrouper.]

4- Ne faites pas attention
Les paroles existent. La musique est en cours d'élaboration. Il suffit maintenant de trouver une ou plusieurs dates pour jouer cette longue plainte travaillante.
[Projet achevé à 80%. Probabilités de concerts qui ne dépendent que de ma lutte interne entre l'envie de jouer et le dégoût de demander quoi que ce soit à quiconque.]

5- La route
Gros projet, dont rien encore n'existe, seulement l'idée. Ce sera un cycle protéiforme incluant tout ce que je maîtrise. Du texte d'abord, mais aussi de la musique, de la photo et de la vidéo. Avec pourquoi pas des collaborations diverses avec d'autres artistes intervenant dans ces domaines. Le fil conducteur sera une série de performances publiques (texte + ?).
L'idée de base, c'était d'adapter à la scène (entre autres) plusieurs romans et films qui me tiennent à coeur : "Mad Max 2" de Miller, "Marche ou crève" de Stephen King, et "Christine", du même Stephen King. Le cycle comprendrait aussi une pièce de théâtre (ou pièce radiophonique), dont j'ai commencé l'écriture, et qui s'appelle "Limousine".
[Pas ou peu de choses pour le moment, donc en 2008 si je parviens à mener à bien les premières priorités ci-dessus, ou bien si je m'en lasse prématurément.]

6- Nouvelles
J'ai des dizaines de carnets de notes, sur lesquels traînent des centaines d'idées. J'ai regroupé certaines d'entre elles, qui pourraient faire l'objet de textes courts. Ces nouvelles feront donc peut-être leur apparition au cours de l'année, si une ou deux semaines de vacances me laissent un horizon de liberté acceptable.
[Probabilité de publication faible. Mais allez savoir.]

7- Hollywood
Ma série pour le podcast Radiolist continue, après une petite pause. J'ai déjà une liste de films assez copieuse. Ne reste plus qu'à déblatérer sur leur prétendue malfaisance, ce qui ne devrait pas être trop dur.

Et voilà. Plusieurs occasions de ne pas trouver le temps de m'ennuyer en 2008, de rester le nez dans le guidon, afin de peut-être ne pas penser au fait que je vais avoir 30 ans...

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28 décembre 2007

Ne faites pas attention

Ce projet date d'il y a tellement longtemps qu'il fallait bien finir par le sortir des cartons.
Je ne me souviens plus exactement quand j'ai commencé à écrire ces textes. Dans mon gros carnet de notes, il se situe un peu avant les textes préparatoires de "Ici vécut et fut arrêté XXX", c'est à dire autour de 2000 / 2001.
A l'origine, il s'agissait de paroles de chansons, un concept album sur le monde du travail, mais qui est vite tombé dans l'oubli pour laisser place à l'idée de resistance développée dans "Ici vécut...". Peut-être que la campagne présidentielle de 2002 y était pour quelque chose dans ce changement de cap...
Néanmoins, j'avais enregistré l'un des titres, "Eloge du béton", a capella, probablement en prévision d'une version instrumentale dans l'album à venir. Ce titre figurait d'ailleurs dans "Ici vécut", comme le teaser caché de la production qui aurait dû suivre.

Seulement aujourd'hui, devant la masse de textes et mes pauvres possibilités d'enregistrement, j'ai renoncé à faire de "Ne faites pas attention" un album "studio". J'ai certes bien essayé, mais ce projet est tellement littéraire qu'un mauvais micro pouvait facilement tout foutre en l'air. L'idée, c'était vraiment de concevoir quelque chose qui soit à mille lieues de ce qu'on considère aujourd'hui comme de la chanson, c'est à dire des paroles les plus débiles possibles et une ritournelle sympathique qui fait danser Mémé. J'avais vraiment envie de dire quelque chose avec ce texte copieux, quelque chose sur le travail et ceux qui travaillent, quelque chose sur la douleur du quotidien. L'hypothèse de sortir un album de près de 90 minutes où les textes seraient à peine audibles était donc à écarter.

Ceci étant dit, il n'est pourtant pas impossible que je prépare ces chansons pour des versions "live" à venir. Certaines d'entre elles sont d'ailleurs déjà calées, mais à moins que je passe un temps fou dans un vrai studio pour enregistrer proprement ma voix, vous ne les trouverez pas sur ce site comme mes autres productions.

Pour que malgré tout, ces textes soient lisibles, j'ai tout de même décidé de les publier ici.
Sans musique, ils fonctionnent comme des poèmes à rythme variable, et si leur aspect grossièrement lyrique peut rebuter, je suis quand même assez content de leur cohérence.
Vous trouverez tout sur cette page, et pour les plus acharnés, j'ai même fait un petit .pdf qui regroupe l'ensemble des textes ici.

Enfin, je voudrais terminer ce long post sur un extrait de la chanson "Outrage du progrès", qui, je m'en aperçois maintenant, préfigure une autre de mes idées en cours d'élaboration en ce moment.

Les journaux nous promettent
un avenir automatique,
blanc et désinfecté.
Un monde qui pourra tourner sans nous,
où il faudra s’occuper autrement
qu’en comptabilisant nos dépressions
nos RTT et nos T.S.
Nous n’aurons rien d’autre à faire
que contempler la blancheur
des rues parallèles qui brilleront
plus que nous.

Ce "monde qui pourra tourner sans nous", je suis en train de le décrire plus en détails dans un petit roman qui sera, je l'espère, terminé dans le courant de 2008.
Tout ça pour dire que si ce blog n'est pas très actif, ça n'est pas parce que je suis mort, ni parce que je n'ai rien à dire, mais bien parce que mes projets sont un peu plus imposants que d'ordinaire. Restez branchés.

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27 octobre 2007

Note de rédaction

Quelques lignes pour signaler que j'ai repris du service pour www.fluctuat.net
Mon emploi du temps étant beaucoup plus zen depuis la rentrée, je peux donc écrire à nouveau sur tout un tas de choses. Ca se passe sur le blog AEIOU et à raison d'un post par jour environ, je raconte tout un tas de truc sur l'actualité de l'art numérique, du web, ou de la technologie en générale.
Si le rythme de publication est un peu trop maigre à votre goût ici, n'hésitez donc pas à me rendre visite là-bas.

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26 août 2007

Troudair live in Laroche-Migennes


Troudair - Live in Laroche-Migennes
Nous sommes le 22 juillet 2007, et il est environ 4h30 du matin.

La foule est chaude comme une braise sous un sèche-cheveux et l'artiste s'avançe sur scène, son foie digérant péniblement les 8 litres de champagne qu'il vient d'ingurgiter sous la lumière blafarde des néons de la salle des fêtes de Laroche Saint Cydroine.

Du récital de chansons d'amour donné ce matin-là, seules quelques images furent prises, les nombreux photographes présents étant eux-mêmes dans l'état second caractéristique des victimes du syndrôme de Korsakoff.

Et d'un concert désormais culte, seule une vidéo subsistera, témoin hagard errant sur la frise tordue de l'Histoire de la chanson française.

En exclusivité pour les lecteurs de ce blog, voici donc "Je t'aime" de Lara Fabian, interprété par votre serviteur (Note : la qualité de la vidéo ne permet de voir que les projectiles les plus gros jetés en direction du chanteur, mais un peu d'imagination vous fera entrevoir l'ambiance électrique de ce concert).

Et en bonus, voici l'intégralité de la setlist du concert :
- On va s'aimer (Gilbert Montagné)
- Je t'aime (Lara Fabian)
- Que je t'aime (Johnny Halliday)
- J'te l'dis quand même (Patrick Bruel)
- L'hymne à l'amour (Edith Piaf)
- Quand on n'a que l'amour (Jacques Brel)

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22 août 2007

Hollywood #3 - Winchester '73

Troisième épisode - Winchester '73
Parce que c'est un film-patron qui invente un genre, un moyen de rémunérer ses acteurs, un système financier, et finalement, un pays.

"Winchester '73 est de loin l'un des meilleurs films de l'histoire du cinéma.
Winchester '73 est un film de mort, sur la mort,
qui a répandu la mort et continuera de la répandre."


Texte intégral

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07 juillet 2007

Ici vécut et fut arrêté XXX

Je ne sais même pas si j'avais un blog à l'époque où est sorti cet album. La première édition, sortie à 24 exemplaires sur CD-R et parallèlement sur le web, a donc été plutôt confidentielle. Et pourtant, quelques inconnus sont tombés sur les fichiers et mieux... les ont écoutés ! Ca m'a valu un (seul) très beau commentaire sur le blog Fingers in the nose qui me remplit encore aujourd'hui de fierté.

Bref, comme aujourd'hui, en ce XXIe siècle galopant, l'espace disque n'est plus vraiment un problème, je peux me permettre de ressortir ces MP3 sur une page dédiée un peu moins planquée dans le deep web que la précédente et que même Google n'avait plus le courage d'indexer.

Cet album est composé de 11 chansons, écrites et enregistrées pendant l'hiver 2001-2002 dans mon petit appartement auxerrois de l'époque, et au bas duquel était fixée la fameuse plaque qui a servi de pochette au CD (sans les XXX bien sûr).

Bonne écoute, pour ceux qui découvriront cette partie de mon travail.

Ici vécut et fut arrêté XXX,
résistant fusillé par
les nazis à XXX le XXX 42

(11 mp3 libres de droit - 2002)

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17 juin 2007

Hollywood #2 Last Days

Deuxième épisode : Last Days de Gus Van Sant.
Parce que c'est un film terminal, pas un blockbuster, le contraire même, mais un film de mort pourtant, qui se réclame en tout cas d'une mort utile, d'une mort finie, d'un grand stratagème de stratège nihiliste qui l'est finalement moins que n'importe quel discours législatif.

Texte intégral en ligne sur mon site.

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17 mai 2007

Hollywood #1 La Guerre des Mondes

"Hollywood" est ma nouvelle série sonore.
Elle parle de cinéma américain, d'images, de sons et d'idées que les multiplex nous vendent très cher en nous faisant croire que nous en avons besoin.
Et peut-être en avons-nous besoin.

Hollywood n'est donc pas une réponse, mais une question, car les films que j'étudie, comme vous, je les aime, et j'y ai trouvé du ravissement, du divertissement, ou des réflexions.
Le projet de cette série est d'aller plus loin, au fond des images, mais sans les images.

Hollywood est donc constitué de la bande-son d'un film, sur laquelle ma voix vient apporter un contre-point théorique et poétique.

Cela faisait quelques temps que je devais concevoir quelque chose pour la plate-forme sonore Radiolist.org, mais mon emploi du temps et surtout l'impression étrange que je ne pouvais plus, techniquement, concevoir de projet sonore, m'avait écarté de cette idée.
Cette série, puisqu'elle n'implique aucun travail de création musicale, mais seulement un long mixage de sources brutes, était donc le compromis idéal qui pouvait me rapprocher de l'art des fréquences.

En plus de ma page dédiée, Hollywood sera ainsi diffusée sur Radiolist.

Premier épisode : La Guerre des Mondes de Steven Spielberg.
Parce que c'est un film radical mais hors de prix, désespéré mais pas suicidaire, sinistre mais fondamentalement conservateur, un film-oxymore qui me paraissait la meilleure introduction aux épisodes à venir.

Comme d'habitude, le texte intégral de cet épisode est en ligne sur mon site.

Et pour finir, je remercie chaleureusement Xavier Cahen et Sumoto.iki, le premier pour m'avoir invité à travailler pour Radiolist, et le second pour avoir accéléré la mise en ligne et ainsi faire en sorte que Hollywood soit en ligne le jour de l'ouverture du festival de Cannes, un synchronisme qui me ravit au plus haut point.

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