Troudair Revolutions

Fil d'info en continu sur les conséquences de la fin du monde qui a eu lieu le 15 décembre 1999.

11 avril 2008

tommytommy

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08 avril 2008

Leçon n°1 : Haïr la Chine

Voilà tout ce que m'inspire le passage de la flamme olympique à Paris.
Mais pour ceux qui n'auraient pas compris, je vais essayer de résumer brièvement.

Depuis plusieurs années, il est évident que la Chine s'impose comme un adversaire commercial de poids, en compétition directe avec les forces occidentales telles que l'Angleterre, les États-Unis ou la France. Et dans le système capitaliste compétitif dans lequel nous vivons, un adversaire se doit d'être anéanti à court, moyen ou long terme. C'est exactement le plan qui se profile aujourd'hui, mûri dans les think-tanks américains les moins finaux, et qui, il y a sept ans, ont fait pression pour que Pékin obtienne les Jeux Olympiques.

L'idée est limpide : transformer la Chine en Irak, et tous les Chinois en Saddam Hussein, ce qui autorisera, à terme, une éventuelle intervention militaire sur le méchant Empire du Milieu.

Cette opération de communication sur plusieurs années passe par une diabolisation à tous les niveaux des Chinois et de leurs conditions de vie.

Première étape : on rappelle des jouets Mattel pour bien montrer que le géant du jouet est responsable et sérieux, alors que ces salopards de sous-traitants chinois sont vraiment des salauds.
Deuxième étape : on tente d'éteindre la flamme olympique en hurlant que le Tibet doit être libre et que ces salopards de Chinois sont vraiment des chiens anti-démocratiques.

Tout ça, soyons clairs, n'a aucun autre effet que celui d'attiser la haine du Chinois, et sûrement pas de défendre la démocratie. Car pour reprendre ces exemples, le premier n'est rien d'autre que la découverte d'un bouc émissaire bien pratique qui dédouane Mattel de ses responsabilités, alors que bon... cette multinationale n'a jamais eu rien d'autre en tête que de faire du profit sans jamais se soucier des conditions dans lesquelles étaient produits ses jouets. Ils rappellent leurs produits avant que quelques morts d'enfants les mettent sur la paille, mais de là à dire que ce sont de parfaits démocrates, n'exagérons rien...

Deuxième exemple, cette foutue flamme, bloquées aux cris de "Libérez le Tibet".
Bon, oui, vous êtes gentils, messieurs les manifestants, mais
1 - la liberté du Tibet, on la réclame depuis bien longtemps et tout le monde s'en branle. Et je parie que dans un ou deux ans, une fois que les Jeux seront passés, on s'en branlera tout autant. Beh oui... ça fera plus passer à la télé...
2- l'indépendance du Tibet n'est plus vraiment le problème à l'heure actuelle en Chine, maintenant que la situation démographique ne permet plus une indépendance totale. Vous comptez faire quoi des Chinois qui vivent au Tibet depuis 40 ans ? Les foutre dehors ?

Bref, le problème du Tibet est, à mon avis, un problème annexe, entièrement lié à l'instauration d'une démocratie en Chine. Que la Chine devienne une vraie démocratie, et le problème du Tibet n'en sera plus un.

Dans une vraie démocratie, en effet, le Tibet deviendra, soit une province chinoise conservant son identité culturelle à l'instar de nos Ch'tis ou de nos Bretons, soit une province autonome comme nos Alsaciens ou nos Corses. Imaginer aujourd'hui que le Tibet puisse être un état indépendant est aussi illusoire que se dire que la Palestine puisse être aujourd'hui un pays uni, sans tenir jamais compte des Israéliens présents sur place.

Là où je veux en venir, c'est que je suis proprement écœuré par les manifestations actuelles contre la flamme olympique. D'abord parce que de mon point de vue, cette putain de flamme devrait être éteinte à tout jamais, plutôt que de promouvoir les valeurs poisseuses de l'olympisme : compétition, sponsors, gloire du corps parfait et de l'État et des sociétés qu'il représente. Ensuite parce que la machine à l'œuvre actuellement n'est rien d'autre qu'une manipulation de masse destinée à nous faire haïr la Chine et le Chinois pour mieux justifier les horreurs que nous allons leur faire subir dans un avenir proche.

Au jour d'aujourd'hui, les Chinois sont en train de mettre commercialement la main sur la totalité des matières premières de cette planète. C'est ça, et uniquement ça qui inquiète les marchands occidentaux. Rien d'autre, et sûrement pas la démocratie, qu'eux-mêmes ont du mal à mettre en œuvre, et qui au fond, n'est rien d'autre qu'un obstacle au marché.

En commençant à prendre conscience que dans 50 ans, ceux qui sont aujourd'hui les rois du pétrole ne seront plus rien, car il n'y aura plus de pétrole, ces futurs ex-maîtres du monde avancent déjà leurs pions, et cette campagne anti-chinoise, précédant de peu la campagne anti-indienne à venir, n'est rien d'autre que le premier pas vers les opérations armées qui décideront de la suprématie des matières premières de cette planète.

Nous sommes dans une guerre commerciale et déjà militaire. Elle a commencé. Et en guise de message à tous les mous du genou qui aujourd'hui s'indignent qu'un athlète sponsorisé par Nike saute plus loin que celui sponsorisé par Reebok, en Chine ou ailleurs, je n'aurais qu'une chose à dire : manifestez pour que la guerre du commerce cesse de tuer, dans des proportions bien plus importantes, chaque jour et pas seulement une fois tous les quatre ans.

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07 avril 2008

Work in progress : le papier

Plus j'avance dans la rédaction des "Travaillants", et plus se pose un problème auquel je pensais avoir répondu depuis longtemps, et qui est celui de l'édition.

Parce que d'ordinaire, la question ne se pose pas.
Adepte des formats courts, mes diffusions en .pdf sont parfaitement appropriées aux types de textes que j'écris. Soit très courts, donc lisibles sur écran, soit moyennement courts, donc facilement imprimables sur quelques pages A4 de la photocopieuse du bureau, mes textes, jusqu'à présent, n'avaient aucunement besoin de la technique, relationnelle et artisanale, d'une quelconque maison d'édition.

Pourtant cette fois, "Les Travaillants" prend de l'ampleur, et du volume, et l'hypothèse de le diffuser uniquement en .pdf sur ce site m'apparaît de plus en plus comme l'équivalent de le jeter purement et simplement par la fenêtre.
Qui ira imprimer les quelques 300 000 signes (disons environ 150 pages sous Word) de ce texte ? Et pour commencer, qui a imprimé et lu la totalité de "Monochrome IKB n°3" déjà présenté en .pdf ici même, et de volume, disons, moyen ?
A ma connaissance, strictement personne.

Faire le mariole avec la diffusion en ligne, c'est bien mignon, mais encore faut-il que les textes soient adaptés à cette diffusion. Et si le propos exige qu'un texte dépasse le seuil de tolérance de lecture sur écran, il faut fatalement y trouver des aleternatives acceptables d'un point de vue éthique.

Car je suis en train d'écrire cette histoire, et par conséquent, je souhaite qu'on en prenne connaissance, si possible, dès qu'elle sera achevée. Je n'écris pas pour écrire, j'écris pour dire quelque chose qui me paraît important, et urgent. En tant que tels, "Les Travaillants" doivent donc, de mon point de vue, être diffusés le plus largement possible, le plus librement possible et offrir un moyen de les lire le plus confortable possible.

C'est une catastrophe éthique, en ce qui me concerne, et à laquelle je m'efforcerai de remédier dans mes textes à venir, en faisant en sorte qu'ils n'aient plus besoin de passer par cette case, mais cette catastrophe est inévitable et doit être affrontée ouvertement, et non pas niée. Je sais aujourd'hui, à ce stade d'écriture (un peu plus de la moitié du projet), que Les Travaillants devront faire l'objet d'une édition papier, un travail que je ne peux décemment pas demander à mes lecteurs. Et "édition papier" signifie toutes sortes de concessions aux intermédiaires qui mèneront à bien cette édition, à commencer par l'abominable aveu d'impuissance, le lamentable parcours rampant qu'est celui de la recherche d'un éditeur.

Je reste traumatisé par ce genre d'expériences, vécues dans une autre vie, à cette époque où armé de scénarios de courts ou longs métrages, je courais les boites de production pour mendier quelques francs qui me permettent de réaliser n'importe lequel de ces films. Ecoeuré, humilié, recouvert de dizaines de lettres de refus, et de dizaines d'entretiens négatifs, je me suis alors rendu compte qu'écrire un scénario n'était au fond qu'écrire sur le vent, et que tout le travail accompli n'était rien si le film n'était jamais réalisé.

C'est réellement ce qui m'a poussé, d'un côté à faire de la vidéo, c'est à dire des films, tout seul, sans l'aide de personne, et de l'autre à écrire des textes qui, de par eux même, pouvaient être diffusés et compris.

Cette attitude et cette politique artistique autonome, je l'ai depuis maintenant plus de 10 ans, sans jamais envoyer un manuscrit à une maison d'édition, ni une vidéo à quelconque festival, et le simple fait de m'imaginer que dans quelques mois, quand les Travaillants sera un texte achevé, j'aurais à démarcher pour le faire éditer, à me vendre, à mendier, à tendre ma petite main rachitique devant le regard d'éditeurs blasés voyant chaque jour des centaines de penauds comme moi, cette simple idée déjà me révulse et m'écoeure.

Et au fond, la seule consolation que je peux trouver dans cette perspective inévitable, c'est l'idée que le seul texte pour lequel j'aurais à me traîner sur le sol devant les lois du marché, ses apôtres et ses prêtres, c'est le texte qui, le plus profondément de tous ceux que j'ai écrit, parle de cette horreur qu'est la compétition commerciale entre les intimités des hommes, le jugement péremptoire du mieux sur le bon, du médiocre sur le mauvais, et enfin le désespoir profond et le nihilisme le plus sublime qui nous habite tous.

Peut-être que pour ça, la souillure en vaudra la peine.

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03 avril 2008

Stalin, Lenin, Lapin...



"Bunnies running over Lenin and Stalin's corpses"

Nouvelle oeuvre à base de YouTube.
Je pense que là, je tiens quelque chose...

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