J'ai eu beaucoup moins de courage pour écrire sur ce blog ce dernières semaines.
Descendre dans mon bureau, allumer mon PC, lancer Blogger. Aussi simple que cela puisse paraître, cette suite de tâches n'a pas trouvé sa place dans mon emploi du temps de frais nouveau père.
Du papierEt petit à petit, un autre rythme s'est mis en place, à base de vrai papier celui-ci. Deux ou trois carnets que je traîne partout avec moi. A chacun sa fonction, mais avec tous la même nomenclature bloggesque : chaque paragraphe y est daté. Non pas que j'ai voulu conserver à tout prix l'apparence "blog", mais surtout par souci de m'y retrouver plus tard. Je retrouve trop de notes dans mes vieux papiers que je suis parfaitement incapable de dater. Et j'aimerais bien savoir, le plus souvent, d'où a surgi une idée, où j'étais quand j'ai écrit tel paragraphe. Donc désormais je date.
Du publicC'est étrange, et sûrement dû à la faible fréquentation de ce blog, mais pendant tout ce temps, je n'ai pas ressenti de différence majeure dans le procédé, comme si derrière mon épaule, un public invisible, auquel je m'adressais, pouvait lire les billets qui s'accumulaient sur ces carnets. Notre public est dans notre tête. On écrit pour lui, masse floue qui repère nos erreurs et exige de nous une rigueur dans l'énonciation. Ne pas écrire n'importe quoi. Ne pas l'écrire n'importe comment. Rien à voir avec la pensée, ou le langage quotidien. Être juste, construire, même à l'endroit le plus anarchique de notre réflexion.
Du théâtrePendant ces quelques semaines donc, j'ai avancé sur plusieurs projets, tous théâtraux, même si dans mes notes, des idées pouvaient naître concernant d'autres secteurs de ma production (le serpent de mer "précis de botanique" a eu sa copieuse part).
Je reviendrai dans le billet suivant sur la concrétisation d'un de mes textes de théâtre, qui aura lieu à l'automne et dont toutes les dates de représentation sont désormais fixées. Mais dans l'immédiat, voici ce qui s'est construit et que je diffuserai prochainement, d'une manière ou d'une autre :
MédosMédos est le dernier fils de la magicienne Médée, célèbre mère infanticide de la mythologie grecque. Il est le fils d'après, celui qui naît après tous les crimes de sa mère, et avec qui elle parcourt,
selon l'une des nombreuses versions de cette histoire, une partie de l'Asie Mineure.
Il n'existe pas de texte dramatique antique qui traite de cette fin de vie de Médée (fin de vie par ailleurs théorique puisqu'on suppose la magicienne immortelle). Seules quelques fables témoignent de cet épisode de manière floue et contradictoire. Pour moi, c'était donc un terrain de jeu idéal. Ecrire ce qui n'était que suggéré, et en faire du théâtre "à l'ancienne".
Ma pièce "Médos" est donc un dialogue entre mère et fils, au pied d'une cité assiégée, que j'ai écrite afin qu'elle soit donnée à lire à une classe de terminale d'un lycée d'Auxerre. Au début de l'année scolaire, je leur transmettrai le texte fini et une rencontre sera organisée afin que je leur raconte comment et pourquoi j'ai travaillé sur ce thème.
Durant les 10 derniers jours, j'ai écrit intégralement la pièce, même si beaucoup de choses restent à affiner avant de la présenter officiellement. Comme de plus, j'ai pris de nombreuses notes durant la rédaction, je pense que je préparerai pour les élèves un texte explicatif qui pourra servir de base de réflexion et de travail. Le tout sera probablement publié ici.
Quelques gouttes et de nombreusesCela fait quelques mois que je suis le travail d'une compagnie de théâtre amateur, ici à Auxerre.
Et comme leur principal projet arrivait au bout de sa logique, je leur ai proposé de leur écrire un texte sur mesure. Le groupe étant constitué de cinq femmes et un homme, bien peu de textes pouvaient leur convenir, si bien qu'il était peut-être moins laborieux d'en créer un plutôt que de passer des mois à trouver celui qui pouvait convenir, avec tous les nécessaires aménagements qui ne manqueraient pas de s'imposer.
C'est comme ça qu'est née cette pièce, que j'essaie de concevoir comme une "comédie d'ambiance", c'est à dire sans véritable intrigue, mais en insistant sur la qualité et la compléxité des personnages.
L'écriture est encore en cours, mais si je devais résumer, je dirais qu'il s'agit d'une photographie du destin de cinq femmes qui gravitent toutes autour d'un des commerces les plus nécessaires de notre monde contemporain : la pharmacie. Sur-médication et dépressions nerveuses larvées forment donc la colonne vertébrale de cette "comédie".
A priori, tout sera fini dans le courant du mois de septembre.
La ValeurVieille pièce pour le coup, que je considère comme mineure, même si l'état d'avancement est tel que je me dis qu'il serait bête de la laisser en plan.
J'ai dû écrire les premières lignes il y a plus de deux ans, et il ne reste plus grand chose pour la conclure, donc je pense m'y atteler dans les semaines à venir.
Il s'agit d'un huis clos à l'intérieur d'une limousine, tandis qu'à l'extérieur éclate ce qui ressemble à une révolution.
A l'époque, j'imaginais entamer un cycle théâtral autour des "puissants" (pas nécessairement les "riches") et cette histoire devait en faire partie. J'ai finalement un peu laissé tomber cette idée mais "La Valeur" verra quand même le jour, en particulier parce que certaines répliques, prémonitoires à l'époque, au sujet de la réaction des populations face à une crise économique majeure, sont aujourd'hui d'autant plus intéressantes à exposer.
Au delà de ce côté anecdotique pourtant, je dois bien avouer que je n'accorde que peu de valeur à cette Valeur.
Pour conclureDu théâtre donc, des mots pour des voix. Voilà ce à quoi j'occupe mon temps pendant ce qui me reste de vacances. J'aurais pu parler aussi de mon travail de traduction dramatique, mais n'étant pas encore parfaitement à l'aise avec ça, je préfère attendre d'avoir conclu mon premier texte officiel (c'est à dire avec l'autorisation de l'auteur, et tout) pour développer plus longuement.
Je me souviens, il y a quelques années, je me disais que je n'écrirai plus jamais de théâtre, parce que devant le désintérêt des compagnies pour mon travail, je ne concevais, de fait, que des textes morts-nés, ce que sont tous les textes dramatiques que personne ne joue jamais.
Alors je profite de ce message pour remercier tous les metteurs en scène et comédiens qui se sont emparés de mes mots pour les monter sur scène. Car sans eux, aucun doute que tous les projets ci-dessus n'auraient jamais vu le jour et que j'aurais peut-être passé mes vacances à boire des bières sous un parasol.
Ou pas.
Libellés : chair, egosystème