Troudair Revolutions

Fil d'info en continu sur les conséquences de la fin du monde qui a eu lieu le 15 décembre 1999.

30 août 2006

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28 août 2006

De la faillite du court terme

Il y a une phrase que j'aime beaucoup dans "Le Seigneur des Anneaux".
Bon, il y a plus d'une phrase, c'est vrai, mais une en particulier que je trouve assez adaptée à ce que je suis en train de faire (et qui provoque au passage des grognements de la part des quelques lecteurs de ce blog, lesquels s'inquiètent de le voir laissé à l'abandon, désolé).
Cette phrase est prononcée par l'Ent Sylvebarbe, pour décrire sa langue, le vieil "entien".
Ca dit exactement :
"C'est une très belle langue, mais il faut très longtemps pour dire quoi que ce soit, quand on l'emploie, parce que nous ne nous en servons que pour parler de choses qui valent une longue narration et une longue écoute."



Voilà donc une définition appropriée à mon projet "WKL", dont je termine à peine la phase préparatoire.
Comment le définir ?
Car s'il s'agit bien d'un texte, d'une somme de textes en tout cas, ça n'est sûrement pas un livre, rien en tout cas qui puisse être publié sous forme de pages reliées dont j'aurais préalablement défini l'ordre.
C'est une fiction évidemment, mais là non plus, ça ne veut pas dire grand chose, car nous sommes nombreux à avoir depuis bien longtemps le pressentiment que toute chose écrite est une fiction... pour ne pas dire toute chose tout court.

Peut-être simplement commencer par le début : c'est un outil. Un outil très simple.
L'oeil néophyte pourrait même penser que ça ressemble à un blog et ça ne sera pas totalement faux, car le principe du "post" horodaté, inclus dans une base de données, et qui resurgit au gré des recherches du visiteur n'est pas loin. Sauf que dans ce cas, on ne trouvera pas seulement mes pensées, opinions ou fiches de lecture, mais aussi des histoires, des uchronies superposées dans un nombre de dimensions encore non-défini.
Un feuilleton oui, avec une belle histoire de dimanche soir, mais pas seulement. Parce qu'il se passe des choses dans l'histoire, mais beaucoup d'autres aussi dans mon histoire à moi, et encore plus dans d'autres temps, d'autres lieux et d'autres mondes.
Toutes ces bribes de réalités alternatives, je compte donc les réunir, les amasser dans cet outil qui permettra d'en comprendre les relations, parfois évidentes, d'autres fois invisibles, que j'aurais décidé le plus souvent, mais j'espère aussi parfois incongruës, parfois inattendues, d'autres fois désolantes, je ne sais pas.
Pour que tout ça prenne vie, il faut néanmoins un long travail de préparation, un long travail d'écriture préalable afin de rendre un peu signifiant les premières parties mises en ligne.

Qu'est-ce que tout ça veut dire, au fond ?
Peut-être que mon emploi du temps risque d'être très chargé à l'avenir, et que toute chose aura théoriquement une place dans ce nouvel outil, ce qui relèguera (et relègue déjà) au dernier plan tout autre projet, y compris ce blog.

Et maintenant que j'y pense, je me souviens aussi de ce texte, écrit peu avant mon anniversaire, et dans lequel vraiment je me posais la question de ce qui devait se passer après l'âge supposé fatidique de 27 ans.
Je n'ai fait le rapprochement que récemment, entre ce post de janvier 2006 et mes résolutions récentes, mais je crois deviner que c'est la réponse que je me suis trouvée, comme si je venais en fait de saisir que j'avais passé vraiment beaucoup de temps, trop de temps sûrement, à tenter de faire correspondre mes productions à des formes pré-existantes. La forme "film", la forme "théâtre", la forme "livre", etc.
Tout ça au fond n'était qu'un désir économique et affectif.
Puisque faire correspondre ses créations à une forme, c'est finalement courir après l'éventualité qu'on la juge en comparaison à d'autres produits obéissant à la même forme. C'est "se mesurer", s'entendre dire "c'est mieux" ou "c'est pire", et obtenir dans le désert stérile de l'auto-appréciation, un indicateur, un réconfort sûrement, et l'opportunité aussi d'intégrer un réseau de distribution de la forme en question.

Il faudrait vraiment que je sois un faux-cul pour prétendre que l'écriture de pièces de théâtre à laquelle je me suis consacré n'avait pas pour but la création des pièces en question sur une scène de théâtre à un moment donné. Même chose pour les textes et autres scénarii. J'ai pu tenter de briser quelques règles, bien sûr, de bousculer quelques formats, mais rien vraiment qui m'éloigne de la possibilité hypothétique d'intégrer telle ou telle famille existante.

Cette pensée sous-jacente, je crois pouvoir la définir comme la pensée du "court terme". A court terme donc, je désirais secrètement que ces activités artistiques soient "mesurées", et puisqu'elles venaient de moi, que JE sois mesuré du même coup.
Je ne sais pas si ce mouvement était "bon" ou "mauvais" - il est même très probable que cette morale n'ait rien à faire là-dedans - mais c'était ce que je faisais, alors qu'aujourd'hui, il me semble avoir un peu ouvert les yeux, et tourné le dos à ces mirages.
Ce "long terme" auquel je me consacre, donc, est un cousin du désespoir, et c'est comme ça que pourrait l'appeler bon nombre de gens, car c'est du déspespoir, en effet, mais du beau désespoir.

[Je me souviens, je venais de sortir des fameux "3 jours", ceux que tous les garçons plus vieux que moi ont redouté : les 3 jours de l'armée.
Je venais de me faire réformer et forcément, je sautais de joie.
Avec mes camarades de fortune, nous nous étions donc réunis dans un bar en face de la caserne pour boire des bières et fêter ça. Sauf que l'un d'entre nous n'était pas heureux du tout. Aussi bizarre que cela puisse paraître, ce type rêvait de faire l'armée depuis tout petit et venait de se faire recaler comme nous tous. Ca le plongeait dans un malheur infini.]

Ca pourrait être ça que j'appelle le "beau désespoir", un désespoir qui n'est en fait que la déception d'un espoir médiocre. Et même si sur le coup, on est abattu, et impuissant, et désemparé, on regarde rétrospectivement ce malheur avec une réelle désinvolture tellement il semble désormais hors de propos.
Tout ça pour dire que je me sens bien, que l'absence de post sur ce blog ne veut pas dire que je ne pense plus rien, que ça se rapprocherait même plutôt du contraire, et que pour le moment, je peux pas dire grand chose de mon nouvel outil parce que, vous savez, "je ne m'en sers que pour parler de choses qui valent une longue narration et une longue écoute."

A bientôt.

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14 août 2006

tommytommy

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