Ne faites pas attention
Ce projet date d'il y a tellement longtemps qu'il fallait bien finir par le sortir des cartons.
Je ne me souviens plus exactement quand j'ai commencé à écrire ces textes. Dans mon gros carnet de notes, il se situe un peu avant les textes préparatoires de "Ici vécut et fut arrêté XXX", c'est à dire autour de 2000 / 2001.
A l'origine, il s'agissait de paroles de chansons, un concept album sur le monde du travail, mais qui est vite tombé dans l'oubli pour laisser place à l'idée de resistance développée dans "Ici vécut...". Peut-être que la campagne présidentielle de 2002 y était pour quelque chose dans ce changement de cap...
Néanmoins, j'avais enregistré l'un des titres, "Eloge du béton", a capella, probablement en prévision d'une version instrumentale dans l'album à venir. Ce titre figurait d'ailleurs dans "Ici vécut", comme le teaser caché de la production qui aurait dû suivre.
Seulement aujourd'hui, devant la masse de textes et mes pauvres possibilités d'enregistrement, j'ai renoncé à faire de "Ne faites pas attention" un album "studio". J'ai certes bien essayé, mais ce projet est tellement littéraire qu'un mauvais micro pouvait facilement tout foutre en l'air. L'idée, c'était vraiment de concevoir quelque chose qui soit à mille lieues de ce qu'on considère aujourd'hui comme de la chanson, c'est à dire des paroles les plus débiles possibles et une ritournelle sympathique qui fait danser Mémé. J'avais vraiment envie de dire quelque chose avec ce texte copieux, quelque chose sur le travail et ceux qui travaillent, quelque chose sur la douleur du quotidien. L'hypothèse de sortir un album de près de 90 minutes où les textes seraient à peine audibles était donc à écarter.
Ceci étant dit, il n'est pourtant pas impossible que je prépare ces chansons pour des versions "live" à venir. Certaines d'entre elles sont d'ailleurs déjà calées, mais à moins que je passe un temps fou dans un vrai studio pour enregistrer proprement ma voix, vous ne les trouverez pas sur ce site comme mes autres productions.
Pour que malgré tout, ces textes soient lisibles, j'ai tout de même décidé de les publier ici.
Sans musique, ils fonctionnent comme des poèmes à rythme variable, et si leur aspect grossièrement lyrique peut rebuter, je suis quand même assez content de leur cohérence.
Vous trouverez tout sur cette page, et pour les plus acharnés, j'ai même fait un petit .pdf qui regroupe l'ensemble des textes ici.
Enfin, je voudrais terminer ce long post sur un extrait de la chanson "Outrage du progrès", qui, je m'en aperçois maintenant, préfigure une autre de mes idées en cours d'élaboration en ce moment.
Les journaux nous promettent
un avenir automatique,
blanc et désinfecté.
Un monde qui pourra tourner sans nous,
où il faudra s’occuper autrement
qu’en comptabilisant nos dépressions
nos RTT et nos T.S.
Nous n’aurons rien d’autre à faire
que contempler la blancheur
des rues parallèles qui brilleront
plus que nous.
Tout ça pour dire que si ce blog n'est pas très actif, ça n'est pas parce que je suis mort, ni parce que je n'ai rien à dire, mais bien parce que mes projets sont un peu plus imposants que d'ordinaire. Restez branchés.un avenir automatique,
blanc et désinfecté.
Un monde qui pourra tourner sans nous,
où il faudra s’occuper autrement
qu’en comptabilisant nos dépressions
nos RTT et nos T.S.
Nous n’aurons rien d’autre à faire
que contempler la blancheur
des rues parallèles qui brilleront
plus que nous.
Ce "monde qui pourra tourner sans nous", je suis en train de le décrire plus en détails dans un petit roman qui sera, je l'espère, terminé dans le courant de 2008.
Libellés : egosystème, vent