Troudair Revolutions

Fil d'info en continu sur les conséquences de la fin du monde qui a eu lieu le 15 décembre 1999.

08 novembre 2009

Mise à jour

Les éditions Presque Lune viennent de mettre à jour leur liste de librairies, et miracle, vous pouvez désormais acheter les Travaillants à Paris, à la librairie du 104 (19e) et à la Fnac Saint-Lazare (9e).

Listes complètes zone nord et zone sud.

Si malgré tout, ça fait trop loin pour vous, je rappelle qu'on peut commander directement sur le site de l'éditeur, ce qui est le plus rapide et le plus avantageux pour tout le monde.

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02 octobre 2009

Les Travaillants en librairie

C'est désormais officiel.
Le livre "Les Travaillants" vient de sortir aux Éditions Presque Lune.

Quatrième de couverture :
Ici, nous sommes dans le royaume du travailler plus, mais à une époque située dans un futur post apocalyptique où les êtres humains en sont réduits à vivre dans des bureaux cloisonnés dans de grandes tours de verre d'un autre siècle. Ce ne sont plus des êtres humains mais des travaillants.
Dans leur box, prostrés sur leur écran, ces travaillants ne peuvent se défaire de la paranoïa qui les tenaille à longueur de journée, celle qui les maintient dans la crainte d'un système occulte qui peut à tout moment et au moindre écart les affecter à la rue, châtiment bien plus terrible que la mort.
Enfermés dehors, ce ne sont plus des travaillants mais des chats.
Une métaphore acérée du monde du travail qui se vide de son humanité, un monde que dépeint l'auteur avec un cynisme rigoureux et parfois chirurgical particulièrement dérangeant.

Comment se procurer le livre ?
- Le meilleur moyen reste de le demander à votre libraire, muni des références suivantes : "Les Travaillants" de Grégoire Courtois, éditions Presque Lune, ISBN : 978-2-917897-01-0
Non seulement, vous ferez marcher une librairie, mais en plus, vous ferez connaître une toute jeune maison d'édition à ce libraire.
- Si vraiment vous ne pouvez pas faire autrement, vous pouvez dès aujourd'hui commander le livre en ligne sur chapitre.com et très prochainement sur fnac.com, etc.

Note sur les différentes versions des Travaillants :
Ce texte a été diffusé en version pdf sur ce site en octobre 2008 et proposé en auto-édition. Cinq exemplaires ont été vendus par ce biais et le pdf a été téléchargé (pas toujours pour être lu) plus de 1000 fois.
La présente édition, disponible en librairie a fait l'objet de nombreuses modifications, y compris au niveau du récit. La fin du livre, en particulier, a été changée. Aujourd'hui, cette première version n'est plus disponible et c'est la version publiée par Presque Lune qui devient officielle.

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02 avril 2009

Les Travaillants sur papier

Petite mise à jour sur la page consacrée aux Travaillants.
Il ne vous est plus possible, désormais, de commander un exemplaire papier via le site lulu.com
La raison en est très simple : le texte intégral, dans une version légèrement remaniée, paraîtra dans le courant 2009 aux Éditions Presque Lune.

Copyright Move Lachine
[Vue de Hong Kong par Move Lachine]

Et je profite de ce petit passage sur ce blog pour préciser que je suis quelque peu absent ces temps-ci, que la plupart de mes projets sont en pause, mais que j'ai une bonne excuse, puisque dans quelques jours maintenant, je ferai la connaissance de quelqu'un qui m'appellera "Papa" (enfin... dès qu'elle saura parler).

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07 avril 2008

Work in progress : le papier

Plus j'avance dans la rédaction des "Travaillants", et plus se pose un problème auquel je pensais avoir répondu depuis longtemps, et qui est celui de l'édition.

Parce que d'ordinaire, la question ne se pose pas.
Adepte des formats courts, mes diffusions en .pdf sont parfaitement appropriées aux types de textes que j'écris. Soit très courts, donc lisibles sur écran, soit moyennement courts, donc facilement imprimables sur quelques pages A4 de la photocopieuse du bureau, mes textes, jusqu'à présent, n'avaient aucunement besoin de la technique, relationnelle et artisanale, d'une quelconque maison d'édition.

Pourtant cette fois, "Les Travaillants" prend de l'ampleur, et du volume, et l'hypothèse de le diffuser uniquement en .pdf sur ce site m'apparaît de plus en plus comme l'équivalent de le jeter purement et simplement par la fenêtre.
Qui ira imprimer les quelques 300 000 signes (disons environ 150 pages sous Word) de ce texte ? Et pour commencer, qui a imprimé et lu la totalité de "Monochrome IKB n°3" déjà présenté en .pdf ici même, et de volume, disons, moyen ?
A ma connaissance, strictement personne.

Faire le mariole avec la diffusion en ligne, c'est bien mignon, mais encore faut-il que les textes soient adaptés à cette diffusion. Et si le propos exige qu'un texte dépasse le seuil de tolérance de lecture sur écran, il faut fatalement y trouver des aleternatives acceptables d'un point de vue éthique.

Car je suis en train d'écrire cette histoire, et par conséquent, je souhaite qu'on en prenne connaissance, si possible, dès qu'elle sera achevée. Je n'écris pas pour écrire, j'écris pour dire quelque chose qui me paraît important, et urgent. En tant que tels, "Les Travaillants" doivent donc, de mon point de vue, être diffusés le plus largement possible, le plus librement possible et offrir un moyen de les lire le plus confortable possible.

C'est une catastrophe éthique, en ce qui me concerne, et à laquelle je m'efforcerai de remédier dans mes textes à venir, en faisant en sorte qu'ils n'aient plus besoin de passer par cette case, mais cette catastrophe est inévitable et doit être affrontée ouvertement, et non pas niée. Je sais aujourd'hui, à ce stade d'écriture (un peu plus de la moitié du projet), que Les Travaillants devront faire l'objet d'une édition papier, un travail que je ne peux décemment pas demander à mes lecteurs. Et "édition papier" signifie toutes sortes de concessions aux intermédiaires qui mèneront à bien cette édition, à commencer par l'abominable aveu d'impuissance, le lamentable parcours rampant qu'est celui de la recherche d'un éditeur.

Je reste traumatisé par ce genre d'expériences, vécues dans une autre vie, à cette époque où armé de scénarios de courts ou longs métrages, je courais les boites de production pour mendier quelques francs qui me permettent de réaliser n'importe lequel de ces films. Ecoeuré, humilié, recouvert de dizaines de lettres de refus, et de dizaines d'entretiens négatifs, je me suis alors rendu compte qu'écrire un scénario n'était au fond qu'écrire sur le vent, et que tout le travail accompli n'était rien si le film n'était jamais réalisé.

C'est réellement ce qui m'a poussé, d'un côté à faire de la vidéo, c'est à dire des films, tout seul, sans l'aide de personne, et de l'autre à écrire des textes qui, de par eux même, pouvaient être diffusés et compris.

Cette attitude et cette politique artistique autonome, je l'ai depuis maintenant plus de 10 ans, sans jamais envoyer un manuscrit à une maison d'édition, ni une vidéo à quelconque festival, et le simple fait de m'imaginer que dans quelques mois, quand les Travaillants sera un texte achevé, j'aurais à démarcher pour le faire éditer, à me vendre, à mendier, à tendre ma petite main rachitique devant le regard d'éditeurs blasés voyant chaque jour des centaines de penauds comme moi, cette simple idée déjà me révulse et m'écoeure.

Et au fond, la seule consolation que je peux trouver dans cette perspective inévitable, c'est l'idée que le seul texte pour lequel j'aurais à me traîner sur le sol devant les lois du marché, ses apôtres et ses prêtres, c'est le texte qui, le plus profondément de tous ceux que j'ai écrit, parle de cette horreur qu'est la compétition commerciale entre les intimités des hommes, le jugement péremptoire du mieux sur le bon, du médiocre sur le mauvais, et enfin le désespoir profond et le nihilisme le plus sublime qui nous habite tous.

Peut-être que pour ça, la souillure en vaudra la peine.

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27 août 2007

Salopes - Dennis Cooper

Comme souvent pendant les vacances, le temps, les ombres et les corps s'allongent, la chaleur empêche tout mouvement, et l'absence d'impératif me permet de lire pas mal.
J'avais prévu de faire des petits compte-rendus de tout ce que j'ai lu cet été, mais comme du temps est passé, et que très peu de choses, finalement, ont passé l'épreuve, je vais tout simplement zapper les trucs de merde (le dernier Dantec, entre autre) et aller directement dans le vif du sujet, à savoir le roman magistral que je me suis enfilé en quelques heures : "Salopes" de Dennis Cooper.

J'ai découvert Dennis Cooper avec "Guide", en 2000 je crois, et déjà à l'époque, j'avais été assez scotché par le brio de ce type. Premièrement par son écriture, d'une limpidité démoniaque, et deuxièmement par les thématiques abordées, tellement violentes (pédophilie, sexe extrême, soumission, etc.) qu'elles portaient en elles une autre grande question : la frontière entre fantasme et réalité en littérature. Parce qu'on n'est peut-être que des petits bourgeois propres sur nous, mais lire un bouquin où des gosses de 10 ans font le tapin et parlent comme s'ils avaient vécu 5 vies de plus que nous, on a franchement du mal à trouver ça crédible.

"Guide" était donc cet objet curieux, entre lard et extrême cochon, dont on n'osait pas vraiment s'avouer qu'il était carrément réaliste.
Et si je n'ai pas lu tous les bouquins que Cooper a écrit entre temps, il faut pourtant croire que son projet artistique intégrait déjà totalement cette idée, puisque le dernier en date, "Salopes" ("The sluts" en VO), est une immense réflexion posée sur cette frontière.

Imaginez que vous tombez, au hasard de votre surf, sur un forum de discussion, et qu'au fur et à mesure de votre lecture, une histoire se met en place, vous vous prenez de passsion pour elle, et vous commencer à réagir à votre tour, donner votre avis, émettre vos hypothèses, jusqu'à parfois oublier que vous êtes sur internet, et que tout ce qui se raconte pourrait n'être qu'un gros flan. Ajouter à ça le fait que la scène se déroule sur un forum de discussion dédié aux "escort-boy" de la côte ouest des USA, et vous obtenez en plus la grosse dose de fantasme sexuel qui aurait pu manquer à un forum traditionnel.

"Salopes" est un roman épistolaire du 21e siècle, où Merteuil et Valmont sont tous les deux des mecs aux penchants sado-maso poussés à l'extrême, et où le lecteur, paumé entre le vrai et le faux, lutte contre sa propre morale pour se protéger des horreurs qui sont peut-être en train de se passser sous ses yeux.

Alors évidement, tout comme les intervenants incrédules du forum, nous qui lisons ces lignes sommes aussi sujets à ce grave trouble voyeuriste, ce sentiment mêlant l'interdit et la honte refoulée, bien protégés (pour nous) derrière l'épaisseur du papier ou (pour les protagonistes) derrière un écran d'ordinateur.

Et "Salopes" continue son entreprise de perversion, dépeignant un monde sans pitié, sans amour et baigné dans d'insondables profondeurs pathétiques, où tout est marchandise, à commencer par les hommes et leur cul.

Je ne vous raconterai pas en détails toutes les ramifications de l'histoire car au-delà du concept, très bien maîtrisé, il est très facile de vite se prendre de passion pour le récit, comme un bon feuilleton dont on attend avec impatience le prochain épisode, tout en espérant et redoutant à la fois qu'il sera encore plus dégueulasse que le précédent.

Au final, "Salopes" est un roman qui répond à toutes ses promesses, et quand on traite de fantasme, de sexualité, de perversion et d'internet, il offre la solution la plus juste qu'on pouvait trouver à l'intersection de ces problématiques : l'incertitude et le malaise le plus absolu.

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Now playing: Molasses - Saint Christopher's blues
via FoxyTunes

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17 juin 2007

Spin - Robert Charles Wilson

Trouver aujourd'hui un dispositif apocalyptique original n'est déjà pas donné à tout le monde, mais faire en sorte que celui-ci se révèle être la brillante analogie de notre époque livrée au néant des siècles, harcelée de la connaissance de ceux-ci et pétrifiée devant les dangers que recèlent ceux à venir, relève carrément de l'exploit littéraire qui vaut à lui-seul la lecture de Spin.

Partant d'une situation extraordinaire (une nuit, les étoiles disparaissent), Robert Charles Wilson trouve les ressources et le souffle nécessaire pour nous conter l'histoire de trois enfants traversant une vie où l'espoir s'est changé en une bête mystérieuse, floue et rachitique, un écran noir et impalpable qui fait tomber les satellites et laisse l'Humanité face à sa propre vacuité.

Là où, de mon point de vue, Gibson avait échoué à se mettre au diapason du 21e siècle avec son "Identification des schémas", Wilson frappe juste, sans jamais perdre de vue sa famille littéraire, la science-fiction, se permettant même de développer quelques belles anticipations scientifiques.

Spin est ainsi un roman de genre, dans la plus pure lignée des anciens (Asimov ou K. Dick), mais cette forme traditionnelle, au détour d'un système solaire, aura croisé le nihilisme, la désespérance et aussi le fanatisme qui sont les valeurs dominantes de notre époque.

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17 mai 2007

Hollywood #1 La Guerre des Mondes

"Hollywood" est ma nouvelle série sonore.
Elle parle de cinéma américain, d'images, de sons et d'idées que les multiplex nous vendent très cher en nous faisant croire que nous en avons besoin.
Et peut-être en avons-nous besoin.

Hollywood n'est donc pas une réponse, mais une question, car les films que j'étudie, comme vous, je les aime, et j'y ai trouvé du ravissement, du divertissement, ou des réflexions.
Le projet de cette série est d'aller plus loin, au fond des images, mais sans les images.

Hollywood est donc constitué de la bande-son d'un film, sur laquelle ma voix vient apporter un contre-point théorique et poétique.

Cela faisait quelques temps que je devais concevoir quelque chose pour la plate-forme sonore Radiolist.org, mais mon emploi du temps et surtout l'impression étrange que je ne pouvais plus, techniquement, concevoir de projet sonore, m'avait écarté de cette idée.
Cette série, puisqu'elle n'implique aucun travail de création musicale, mais seulement un long mixage de sources brutes, était donc le compromis idéal qui pouvait me rapprocher de l'art des fréquences.

En plus de ma page dédiée, Hollywood sera ainsi diffusée sur Radiolist.

Premier épisode : La Guerre des Mondes de Steven Spielberg.
Parce que c'est un film radical mais hors de prix, désespéré mais pas suicidaire, sinistre mais fondamentalement conservateur, un film-oxymore qui me paraissait la meilleure introduction aux épisodes à venir.

Comme d'habitude, le texte intégral de cet épisode est en ligne sur mon site.

Et pour finir, je remercie chaleureusement Xavier Cahen et Sumoto.iki, le premier pour m'avoir invité à travailler pour Radiolist, et le second pour avoir accéléré la mise en ligne et ainsi faire en sorte que Hollywood soit en ligne le jour de l'ouverture du festival de Cannes, un synchronisme qui me ravit au plus haut point.

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10 mai 2007

Naked Lunch avec des images et du son

J'ai été hanté par le film de Cronenberg bien avant d'être passionné par le livre de Burroughs. Et hanté est un bien faible mot puisque ce sont des nuits cauchemardesques que j'ai vécues à l'époque après avoir été percuté de plein fouet par "Le Festin Nu" et sa galerie dégoulinante de monstres mous et de liquides hallucinogènes.

Ca n'est que plus tard que j'ai compris que ce film indescriptible était tiré d'un livre et que ce livre n'était qu'une pierre dans un édifice tordu, mouvant et démesuré s'élevant dans le ciel rouge des apocalypses permanentes.

J'ai donc souvent relu le livre, profitant de bibliothèques d'amis tombés eux aussi dans les vestiges de la ferveur beat, mais jamais je ne me l'étais procuré, et surtout, jamais je n'avais revu le film qui avait été à l'origine de mon entrée dans le monde vaporeux, gras et opaque de William Burroughs.

C'est aujourd'hui chose faite à la faveur d'une édition spéciale dans la collection "L'Imaginaire" de Gallimard.
Je vais faire mon VRP de bas étage, mais cette édition de Naked Lunch, contenant dans la couverture le DVD du film de Cronenberg pour seulement 12,5 €, avouez que c'est tentant...

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21 mars 2007

Airhole est aussi un ninja

Quelle satisfaction de voir que les grands esprits se rencontrent.
La société canadienne "Airhole" a eu en effet la bonne idée de se spécialiser dans le masque de ninja.
J'avoue ne pas avoir rêvé mieux pour l'utilisation ce nom...
They're Ninja Masks You Idiot !

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10 janvier 2007

24 saison 6 - Buzz contrôlé

Tout en précisant que c'est très illégal et pas bien du tout, les grands médias se sont jetés comme tout le monde sur les 4 premiers épisodes de la saison 6 de 24.
Théoriquement diffusés en exclusivité sur la FOX les 14 et 15 janvier prochains, ces épisodes se sont en effet retrouvés sur le net du fait de l'édition d'un DVD censé sortir, lui, le lendemain de la première télévisée. Les exemplaires délivrés à la presse n'ont donc pas attendu longtemps avant d'être rippés puis balancés en ligne sur les réseaux p2p habituels.
Ca, ce sont les faits.
Mais comme à chaque fois qu'on parle de faits, objectifs, neutres, les interprétations ne sont pas loin derrière. Ainsi, sur France Inter, hier, dans l'émission "Et pourtant elle tourne", on pouvait entendre une chroniqueuse parler des énormes pertes en terme de recettes publicitaires que cette diffusion prématurée aura pu entraîner. Légèrement résumé, ça disait "Oulala, le piratage, doux Jésus, c'est terrible pour les pauvres chaînes de télévision qui investissent des millions dans ces séries !". Bien entendu, le commentaire en question était assorti de la bande-son de la première minute du premier épisode en question. Bien sûr, il avait été piraté, bien sûr, tout France Inter l'avait déjà vu, tout en profitant (bien sûr) des sous-titres français concoctés par le vilain Travis de forom ou les vilains sous-titreurs de sub-way.
Buzz sur les médias nationaux (le site Ecrans, de Libé, y consacre aussi un article), furie de téléchargement de la part du dernier des benêts (forom.com n'y a pas survécu le premier soir), et au final, une quantité hallucinante de concessionnaires auto qui sont arrivés hier au boulot le sourire jusqu'aux oreilles, bombant le torse devant la secrétaire pas farouche parce que "tu comprends, les épisodes sont pas encore diffusés aux States, mais moi, j'ai réussi à me les procurer".

Alors la question qui se pose maintenant est la suivante : est-ce que sans cette diffusion exceptionnelle, autant de personnes se seraient intéressées à 24 saison 6 ?
Pour le savoir, il suffit de voir les épisodes. Bon, oui, je sais, c'est mal, mais soyons fous, osons braver l'interdit et traîner le pauvre Beaumarchais dans la bouillasse. Ce qui m'a frappé dans ces quatre épisodes, c'est qu'ils sont carrément mous du genou. A l'exception des 10 dernières minutes de l'épisode 4, tout est d'une banalité affligeante, le scénario construit comme un épisode de "Oui-oui", à tel point que je me suis emmerdé ferme devant ce spectacle contrastant étonnament avec le début "boulet de canon" de la saison 5.
Et devant cette constatation, une question continue à me tarauder l'esprit.
Puisque la FOX connaissait très exactement ces 4 épisodes, et leur potentiel plutôt faiblard avant ces fameuses 10 dernières minutes de l'épisode 4, serait-il si aberrant de les voir eux-même créer un gros buzz médiatique mondial afin de faire passer cette pilule plus vite et motiver le téléspectateur à attendre avec impatience le désormais mythique épisode 5 ?

Pour moi, c'est une évidence : la diffusion prématurée sur le web de ces 4 épisodes est dûe à la FOX et à la FOX seule, laquelle se réjouit maintenant 1- de la couverture publicitaire pour pas un rond à l'échelle mondiale et 2- du buzz américain ainsi provoqué et qui poussera une foule de téléspectateurs à se jeter sur l'épisode 6x05 le 22 janvier prochain.
On est face, ni plus ni moins, à une technique de manque/offre bien connue des dealers de crack. Et croyez-moi, cet épisode 5 est bien gardé dans son coffre et n'en sortira pas avant que des millions d'américains l'aient vu sur la FOX... avec les pubs qui vont avec bien sûr.

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21 octobre 2006

Dexter

Il m'a fallu un peu de temps pour me faire une réelle opinion, mais maintenant, c'est sûr. La meilleure série télé US de la rentrée, c'est sur le cable qu'il faut aller la chercher. Ca s'appelle Dexter, et ça passe sur Showtime.
Déjà il y a l'histoire, basée sur un roman de Jeff Lindsay. Pour faire vite, il s'agit de la vie de Dexter Morgan, spécialiste du sang à la police de Miami (si je me souviens bien), mais là où on sort complètement du registre "CSI : Les Experts", c'est que ce brave Dexter occupe aussi son temps libre en tant que serial-killer.
Plastiquement, la série est vraiment superbe et la profondeur des personnages, à commencer par le héros, est d'une qualité irreprochable.
Après seulement 3 épisodes, je suis totalement fan et si ça continue comme ça, on tient un gros gros événement télévisuel, dans la lignée des Profit et autres Twin Peaks. [A voir tous les dimanche soirs sur Showtime.]

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16 septembre 2006

We can be heroes

J'évoquais, il y a quelques jours, à propos de la série Heroes, le "questionnement égocentrique de l'homme moderne", sa soif de voir autour de lui des héros et son infini désir de s'aperçevoir qu'il en est un.
C'est ce même processus qui guide la totalité du film "United 93" (Vol 93 en français), réalisé par Paul Greengrass.
Et si les mots de Bertold Brecht "Malheureux le pays qui a besoin de héros" s'avèrent justes, alors on ne peut que déplorer à la vision de ce film à quel point le malheur le plus total s'est abattu sur nos nations occidentales.



Ce qui est présenté comme un film "de reconstitution" des 90 dernières minutes du vol United Airlines 93 le 11 septembre 2001 me pose en effet plusieurs problèmes. Car si dans sa précédente tentative de docu-fiction, "Bloody Sunday", Greengrass réussissait à transcender totalement son sujet par une retranscription fidèle des événements du dimanche 30 janvier 1972 à Derry, cette approche du sujet se trouve à l'inverse parfaitement disqualifiée dans "United 93" du fait du manque flagrant et avoué de traces tangibles de vérité.

"Dead men don't talk" disaient les brigands du Far West, laissant un seul survivant dans leurs tueries afin que celui-ci puisse raconter l'horreur qu'il venait de vivre et répandre dans le pays la légende. Dans le vol 93, il n'y eu aucun survivant, et les seuls documents concrets sur lesquels Greengrass et ses collaborateurs ont pu s'appuyer ne furent que les conversations enregistrées par les aiguilleurs du ciel, les appels passés par les passagers à leurs proches à partir des lignes internes de l'avion et les enregistrements des conversations à l'intérieur du cockpit stockées dans la boite noire.
C'est peu. Beaucoup trop peu pour décider de traiter cet événement de la même manière que la manifestation pacifique du 30 janvier 1972 pour laquelle, au contraire, de nombreux témoignages directs ont permis de rétablir une vérité d'une grande fidélité, presque minute par minute. Et soudain, ce procédé qui dans un film apparaissait comme la tentative de faire éclater une vérité connue mais non-médiatisée, se transforme en instrument de mensonge, ou du moins de malhonnêteté.



Absolument rien ne nous dit qu'il n'y eu qu'une seule victime parmi les passagers avant que l'avion ne se crashe.
Absolument rien ne nous dit que les terroristes ont tous résisté jusqu'au bout, et que, par exemple, l'un d'eux ne s'est pas retourné contre ses compagnons.
Absolument rien ne nous dit que les passagers ont découvert qu'un pilote de tourisme était parmi eux, motivant l'espoir de reprendre le contrôle de l'avion.
Personne enfin, et c'est là où je voulais en venir, ne peut prouver qu'un véritable élan d'héroïsme a soudainement frappé tous les passagers qui se sont rués à l'assaut du cockpit comme un seul homme.
Tout ceci, 90% de ce qui est montré comme étant "la vérité", n'est que spéculation prenant pour base les professions et personnalités des passagers et la preuve que ce vol s'est effectivement crashé à la suite d'une lutte dans le cockpit.
Aucun avertissement au début du film ne nous renseigne de cet état de fait et le mode documentaire vient au contraire assoir l'impression de vérité, ou plutôt devrais-je dire, vient assoir le mensonge.



Le faux documentaire est un genre à part entière, que j'adore soit dit en passant, et ma collection de films de Peter Watkins peut en attester.
Mais Paul Greengrass n'est pas Peter Watkins et à aucun moment, le film ne permet au spectateur d'avoir le recul nécessaire à la compréhension du procédé.
"United 93" n'interroge pas sa méthode. C'est au contraire une machine extrêmement bien huilée, conçue dans le seul but de "rendre hommage" à ces passagers "courageux" et "héroïques", mais qui met malheureusement en branle exactement le même attirail médiatique que toute la couverture journalistique du 11-septembre.
Watkins, lorsqu'il conçoit l'un de ses films, n'a qu'une idée en tête, avant même le traitement de son sujet, c'est le traitement du média lui-même, et les moyens de faire comprendre à son public que la méfiance est de rigueur dès lors qu'on présente un événement comme "vrai". Greengrass évacue volontairement ce recul nécessaire, sans même, par exemple, montrer à la fin de son film les visages des véritables passagers du vol 93.
Même Spielberg, dans sa pourtant contestée "Liste de Schindler", avait eu le respect de s'acquiter de cette tâche. Dans cette scène finale du film aux 5 Oscars, le retour à la "réalité" permettait une compréhension du film comme oeuvre de fiction, et non comme exacte retranscription. J'ai même envie de dire que Spielberg n'était pas obligé de passer par là, étant donné que son film, plastiquement, de part l'utilisation du noir et blanc, la construction des plans, et la mise en scène elle-même, ne laissait aucun doute sur la nature fictionnelle de l'oeuvre.
Alors évidemment, on ne doute pas, dans "United 93", d'avoir devant les yeux des comédiens, mais en revanche, l'esthétique documentaire est là pour nous faire gober qu'il s'agit de réalité fidèlement retranscrite.
De mon point de vue, en 2006, à l'heure où les médias audiovisuels ont acquis cette telle puissance de persuasion, se servir de ces même procédés dans un but de célébration d'un événement "probable", n'est pas seulement une escroquerie... c'est purement et simplement de la propagande.

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09 septembre 2006

Séries US de l'automne

Je vous avais parlé cette semaine de Jericho, la nouvelle série de CBS, mais rapidement, un petit point sur les autres nouveautés de la rentrée à la télé US.
Pour être honnête, je n'ai pas été particulièrement emballé par la plupart d'entre elles, même si sur le papier, certaines promettaient vraiment. Néanmoins, nous n'en sommes qu'au début, et on peut toujours espérer que les choses s'arrangent au fur et à mesure des épisodes.

Heroes

On commence par la série qui semble avoir le plus budget de cette rentrée (j'ai pas les chiffres, mais j'imagine) mais qui malgré un pilote très bien foutu ne réussit pas pour le moment à me convaincre totalement.
Il faut dire que l'histoire sent le plagia à trois kilomètres et qu'il est bien difficile de ne pas faire la comparaison avec les X-men, ou plus récement, avec les 4400.
Jugez par vous-mêmes :
Aux quatre coins du monde, des gens tout à fait ordinaires découvrent presque simultanément qu'ils possèdent une capacité extraordinaire. Ca peut être le vol (dans les airs, pas à l'étalage), la régénération des tissus après une blessure, l'ubiquité, etc.
On arrive rapidement, grâce au sempiternel savant incompris et pourchassé par la méchante firme secrete, à l'explication qu'il s'agit là de mutations menant bien sûr au prochain stade de l'évolution humaine...
Bouef... Si ça c'est pas du foutage de gueule, je sais pas ce que c'est.
Il n'empêche que la réalisation du pilote est soignée, la bande-son pas dégueu (pour une fois) et que malgré tout, on est bien curieux de savoir comment les scénaristes vont réussir à ce tirer de ce guépier. Le pauvre créateur de la série, Tim Kring, avoue qu'il n'a jamais lu aucun X-men, et on le plaint, car si c'est vrai, comment fera-t-il pour nous proposer des enjeux dont toutes les coutures n'ont pas déjà été abordées par la géniale BD de Marvel ?
En plus de ça, le pilote insiste lourdement sur le fameux questionnement égocentrique de l'homme moderne que je pourrais résumer ainsi : dans un monde toujours plus multiple, toujours plus riche, mais dans lequel on nous rabache incessamment que nous sommes "spéciaux", qui n'a pas envie d'être vraiment extra-ordinaire, de sortir du lot, et gna gna gna ?
Franchement, ces considérations individualistes me gonflent et j'espère qu'il ne s'agit pas de l'axe central de la série, ou alors je risque de m'en désintéresser très rapidement. Bref, on verra bien comment ça se développe, mais pour l'instant, je ne peux que mettre ma belle mention "Doit faire ses preuves".
[Allez, va, un bon point quand même : cette série est l'occasion de retrouver avec plaisir le génialissime Adrian Pasdar, autrement dit Jim Profit, le héros de la série télé la plus glauque de tous les temps.]

Vanished

Sur le papier, je croyais que cette série allait être un remake maquillé de "Without a Trace" (FBI, Portés Disparus, pour les francophones). En fait, j'avais juste mal lu, car s'il y a bien un enlèvement (la femme d'un sénateur), toute la série tourne autour de cette seule affaire. Entre secrets de famille et mystères d'Etat, chaque épisode nous en apprend un peu plus sur les possibles raisons de cet enlèvement, tellement tout le monde semble avoir quelque chose à cacher dans l'histoire.
Je ne dirai pas que c'est la meilleure série de la rentrée, mais en tout cas, ça se laisse bien regarder et on s'intéresse rapidement aux liens qui unissent tous les protagonistes. Plus de mystères que de réponses dans les premiers épisodes que j'ai pu voir, mais assez de rebondissements pour me tenir éveillé.
En résumé, allez-y les yeux fermés. Vous ne deviendrez pas addict, mais ce sera un bon divertissement.

Justice

Et on finit avec la série la plus "conventionnelle" du paquet, une bonne vieille série d'avocats où chaque épisode est une affaire et qui peut donc se voir sans forcément respecter la continuité (comme ce devrait être le cas de n'importe quelle série, si on s'en tient à la définition exacte).
En plus de ses nombreuses qualités de mise en scène, un rythme effreiné et quelques idées vraiment bien trouvées, Justice nous permet de retrouver Victor Gaber, le papa de Sydney Bristow dans feu-Alias, dans un contre-emploi vraiment sympa. Violent, arrogant, malemenant ses clients pour leur bien, Gaber est tout à fait convaincant en avocat top-niveau manipulateur de médias.
Chaque épisode débute avec les secondes suivant le drame et se termine, idée géniale, par la révélation de ce qui s'est réellement passé. Autrement dit, on suit pendant 40 minutes la défense d'un client, de l'inculpation au verdict, et une fois qu'il a été acquité ou condamné, le spectateur découvre la vérité.
La description de l'élaboration du dossier de la défense est, à ma connaissance, la plus précise qu'on ait pu voir jusqu'à présent à la télé, décrivant brainstorming pour trouver la version qui marchera le mieux, choix des jurés, contre-expertises scientifiques et autre tests face à des jury fictifs, si bien que 40 minutes s'avèrent parfois un peu courtes pour suivre le raisonnement de ce cabinet d'avocats plein de fric.
L'aspect vraiment intéressant de cette série est donc de nous impliquer totalement dans la défense d'un gars dont on ignore (comme ses avocats) s'il est coupable ou non, et avec la certitude qu'on l'apprendra à la fin, quel que soit le verdict.
Mettre à mal notre impartialité et nous mettre en face de notre rapport aux médias et à la présentation d'un dossier, c'est ça la vraie bonne idée de cette série. Car malgré notre intime conviction, forgée au fur et à mesure des minutes, on ne peut que être du côté des héros, c'est à dire des avocats, et on ne peut que être heureux de l'acquitement, et triste de la condamnation. Les dernières secondes de la série sont là pour nous montrer à quel point on a pu être influencable.

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06 septembre 2006

Juste en passant

Le dernier Muse est démoniaque.
La bande-originale parfaite de nos vies gonflées d'aventures épiques.
Bon, bien sûr, faut pas avoir peur des paillettes.

Glaciers melting in the dead of night
And the superstars sucked into the 'supermassive'
Supermassive black hole
Supermassive black hole
Supermassive black hole

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05 septembre 2006

Un point sur la fin du monde

Le monde court à sa perte, nos jours sont comptés, inutile de trop réfléchir à des solutions qui pourraient aider nos enfants puisque de toute manière, tout est déjà foutu d'avance, etc., etc.
Bon, tout ça, on le sait.
Néanmoins, ce que nous ignorons, plongés que nous sommes au coeur du catastrophisme le plus désespéré depuis les grandes pandémies de grippe espagnole, c'est comment cette fameuse fin du monde annoncée va se produire.
Les plus fidèles d'entre vous savent que j'ai déjà commencé à recenser bon nombre de films apocalyptiques et que je suis un lecteur assidu d'Exit Mundi, le site ultime des fins du monde les plus (im)probables (le site est coupé aujourd'hui... étrange...). Tout ceci afin de comprendre, au travers de la fiction et de l'imaginaire collectif, ce qui fait encore peur à l'homme moderne, ce qui réellement éveille en lui la détresse et le nihilisme le plus total.
Voici donc deux nouvelles pierres à cet édifice de terreur sourde proposées par les cerveaux malades de nos amis américains.

The Plague

Belle découverte que ce petit film d'horreur co-produit par Clive Barker.
Un beau matin comme les autres, tous les parents du monde découvrent que leurs enfants sont plongés dans une sorte de catatonie persistante, yeux révulsés et bave aux lèvres. Tout bambin de moins de 9 ans est touché par ce mystérieux mal.
A ce moment-là, on s'attend à une explication extra-terrestre quelconque et à un nouveau remake du "Village des Damnés", mais pas du tout.
Là où le traitement de cette histoire devient proprement génial, c'est que rien n'est expliqué, et qu'on retrouve tout simplement ce même-monde... 10 ans plus tard. Les gosses sont toujours dans le cirage, les enfants naissent comateux et la dernière génération éveillée quitte le lycée qui ne sert désormais plus à rien. La description, pendant la première demi-heure, de ce monde sans enfant, peuplés de parents livides complètement paumés et parfaitement conscients qu'ils sont les derniers humains sur Terre est excellente et rattrappe à elle-seule la suite du film, qui passe vite en mode "survival" et peine à éviter quelques poncifs du genre.

Que laissons-nous à nos enfants ? Et si jamais ils se mettaient à nous défoncer la gueule à coup de pioche, n'auraient-ils pas au fond un peu raison ?
Je n'en dit pas plus pour ne pas vous gâcher la surprise, mais sachez simplement que les thèmes abordés par ce scénario en apparence anodins sont vraiment pertinents, à défaut d'être toujours bien traités.
Et puis franchement, découvrir James Van Der Beek, l'ancien héros de la série Dawson, mal rasé, la trentaine passée, sortant de tôle, quoi de plus symbolique pour un film sur la honte et la décrépitude de l'âge adulte...?
[Pas de sortie prévue en France, mais le DVD sera probablement dispo et surtout, les versions qui circulent sous le manteau possèdent des sous-titres FR impeccables.]

Jericho

Nouvelle série diffusée sur CBS à partir de la rentrée, je ne peux pas encore en dire grand chose pour le moment car seul le pilote est pour l'instant visible.
Néanmoins, on voit déjà un potentiel intéressant dans cette histoire nombriliste à souhait comme seuls les américains savent en inventer. Imaginez, un village paumé au milieu du Kansas, avec ses rednecks pouilleux, son institutrice gentille et son maire paternaliste. Tout pourrait bien se passer dans les jolies petites maisons dans la prairie sauf que tout à coup, les télés et les radios s'arrêtent, le téléphone est coupé, et tout le monde peut aperçevoir, au loin, la silhouette imposante d'un champignon atomique.
Par une très chouette subtilité de scénario, on apprend rapidement que l'événement n'est pas isolé mais qu'au moins deux villes américaines se sont prises une petite bombe H sur le coin du crâne.
Alors est-ce que ce sont les seules ? Qui attaque au juste ? Les Arabes ? Les Russes ? Les extra-terrestres (ce qui au fond, revient au même) ? Est-ce que Jericho (Kansas), est désormais la dernière ville du monde, après que Jericho (Cisjordanie) ait été la première ? Autant de questions auxquelles la série se devra de répondre, en plus de faire face à l'inévitable chaos et au retour à la sauvagerie que les habitants ne manqueront pas de découvrir. D'ailleurs, l'un des personnages, fraîchement immigré de Saint Louis après la dévastation de l'ouragan Katrina, est là pour bien nous faire comprendre que tout ça risque de partir en quenouille sous peu. Si vraiment c'est le cas, on tiendra là une excellente série politique à l'échelle microscopique, mais j'ai quand même le désagréable pressentiment que l'histoire risque de sombrer assez vite dans un traitement de surface pas du tout à la hauteur de son ambition. La réalisation écoeurante du pilote n'est d'ailleurs pas de très bonne augure pour la suite (comment on fait pour virer la musique d'une série ? Yark !).
Bref, série à suivre au début, mais sans garantie.
Anecdote amusante, M6 n'a visiblement pas les mêmes réserves que moi puisque, fait rarissime dans l'histoire de la TV, la chaîne a acheté les droits de diffusion française avant même la diffusion du pilote aux USA...
[Sur CBS les mercredi ou jeudi à partir du 20 septembre, et bientôt sur M6 donc.]

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24 juillet 2006

T'es OK, t'es BAT, t'es IN

C'est les vacances, hein, alors on m'épargnera la peine de développer. Mais malgré tout, mini-compte-rendu de mon séjour à Avignon.

Petite fille dans une fontaine sous le cagnard d'Avignon

Les Barbares (de Gorki, mes : Eric Lacascade)
Gorki peut être passionnant, drôle, radical et sublime. La cour d'honneur et Lacascade l'ont anesthésié. On s'est sauvé à l'entracte.

Chaise (d'Edward Bond, mes : Alain Françon)
Pièce implaccable, comme la plupart de celles de Bond. Françon, en spécialiste du genre, la retranscrit parfaitement. Je regrette peut-être ce rendu un peu trop fidèle justement, un peu trop propret, un peu trop trop, quoi. Mais en assurant le minimum syndical, restent le texte, des comédiens efficaces et la possibilité d'entrevoir dans ce pesant pessimisme quelques larmes d'espoir.

Les Marchands (de Joël Pommerat)
On me le conseillait depuis un moment mais je n'avais jamais rien vu de Pommerat. C'est chose faite et ça valait la peine. Superbe texte et mise en scène suprenante qui, de mon point de vue, est un vrai geste militant. Huit comédiens sur scène dont très peu disent du texte, le tout étant essentiellement retransmis par voix-off ou par procédé de sonorisation. Autrement dit, les comédiens ne sont là que pour être là, à mille lieux des considérations économiques que vit aujourd'hui le spectacle vivant. Comme justement, le sujet de la pièce est le travail, et les concessions et sacrifice que tout un chacun peut endurer pour conserver "la fierté d'être employé", l'adéquation forme-fond est vraiment parfaite. Je me gourre peut-être, mais j'ai vu dans ces "Marchands" un vrai coup de latte libertaire dans la fourmillière CGTiste qui voudrait qu'on se batte pour bosser. Sublime.

Akosh S. & Joëlle Léandre
Du jazz pour souffler un peu. Tout est dans le titre. La plus grande contrebassiste actuelle et le saxophoniste hongrois qui n'en finit plus d'être tendance. Un grand moment de symbiose dans la fournaise du Gymnase St Joseph, non-climatisé.

Bud Blumenthal
On passe dans le OFF et dans la danse. Je connaissais déjà Bud Blumenthal donc c'est pas du jeu, mais ces deux nouvelles pièces (Po's Vague et DoWhileLoop) méritent vraiment le détour. Dans la première, le solo du belgo-américain équipé d'un haut parleur sur le dos sur fond d'images de synthèse est proprement hallucinatoire. Dans la seconde, son duo avec Hayo David répétant à l'infini la même chorégraphie sur une musique différente est une réflexion sur le spectacle que j'ai rarement vu aussi bien traitée. Le tout baigne dans la grace et la précision du geste.

[Note : Je ne parle pas des spectacles que j'ai trouvé vraiment vraiment nuls. Puisque je vous dis que je suis en vacances...]

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23 mai 2006

Sectarisme 2.0

J'essaie autant que possible de mettre à l'essai toutes les nouvelles merveilles proposées par le web 2.0.
Ca va de Gmail à Google Calendar, en passant par del.icio.us, Flickr ou encore MyTube.

Dans cette grande et belle exploration du nouveau monde, je me sers assiduement et depuis un moment de Last.fm pour la musique.
Bref récapitulatif des fonctions de cet incroyable engin :
Vous vous enregistrez et téléchargez deux fichiers. Le premier est le lecteur de Last.fm, celui qui vous permettra d'écouter la musique présente sur leurs serveurs. Le second est un plugin qui ira se loger dans votre lecteur multimédia préféré (winamp, windows media player, etc.).

Pour résumer, plus vous écoutez de morceaux, plus votre base en ligne s'enrichit, et en fonction de vos goûts, le moteur de Last.fm vous propose d'écouter d'autres choses qui pourraient vous plaire.
C'est grâce au petit plugin préalablement installé que cette prouesse est possible, car lorsque vous écoutez un mp3 chez vous, winamp (par exemple) envoie à Last.fm les infos du morceau et aggrémente votre base de données personnelle, et ce, même si vous n'utilisez pas le player Last.fm.
Voilà donc ce que les concepteurs du site appellent la "social music revolution". En bref, une radio de millions de titres conçue spécialement pour vous en fonction de votre profil et qui s'affinera jour après jour, au fur et à mesure que vos playlist parviendront au site.
Comme rien ne vaut un bon exemple, vous pouvez voir en cliquant ici le registre et les statistiques de tout ce que j'écoute.

C'est mon profil.
Et en fonction de ce profil, Last.fm me propose des tas de choses à écouter.
Bon, ça n'est pas une nouvelle que le néo-capitalisme a depuis longtemps compris que pour envoyer un message efficace, il fallait que celui-ci soit adapté à la cible. Il est donc évident qu'affiner le profil de troudair de manière très précise permet de faire bouffer à troudair de la publicité qui n'en aura pas l'air, puisqu'en accord avec ses goûts. Au lieu d'être assimilées à du harcelement, les pochettes de disques proposées ressembleront donc à des "conseils".
On touche là au fondement-même du web 2.0 et à ses fonctions orientées vers la personnalisation. Sous des airs de service rendu au consommateur (ne vous imaginez pas être autre chose que ça pour les gens qui conçoivent ces sites), on crée des bases de données très précises permettant de 1- vous donnez des conseils d'achat pertinents et 2- vous épargner la perte de temps de messages publicitaires non-ciblés.

Bien entendu, vous l'avez compris, le problème avec la musique (et pas seulement), c'est que nos goûts à tous sont pour le moins variables. Le deuxième point évoqué ci-dessus, et qui en apparence est censé vous simplifier la vie, n'a d'autre but que de vous détourner des musiques "que vous n'aimez pas". Vous auriez pu les aimer si vous les aviez entendues ? Vous les aimez mais n'avez pas le loisir de les écouter souvent ? Last.fm s'en fout et vous les cache purement et simplement, reléguant dans les profondeurs de ses listes de propositions les choses dont il s'imaginent qu'elles ne vous plairont pas.

Il faut rappeler que le pire consommateur pour un spécialiste du marketing est un consommateur éclectique. Comment être certain en effet qu'un produit plaira à un type qui aime à la fois Mozart, Afex Twin, Lorie et Sunn o))) ? Et si on est pas certain, comment le dire aux annonceurs qui nous paient justement pour avoir une publicité efficace ?

Ainsi donc, loi de la statistique oblige, plus vous utilisez Last.fm et plus les choses que vous auriez pu découvrir vous sont cachées, tout en vous enfermant dans une case invariable qui s'auto-alimente jour après jour. Comme vous le voyez dans mon profil, je suis dans la case "Troudair", et cette case ne pourra bouger qu'à condition que je fasse moi-même l'effort d'en sortir, en cherchant par d'autres moyens que Last.fm des titres qui ne correspondent pas du tout aux musiques que j'ai l'habitude d'écouter. Sortir des sentiers battus, découvrir d'autres sensibilités, faire preuve de tolérance vis à vis des choses qu'on avait déjà jugées, réviser son jugement, ... Toutes ces actions, déjà difficiles à entreprendre, deviennent donc de moins en moins réalisables plus l'utilisateur d'internet se met à utiliser le web 2.0, et à "personnaliser son profil", sous prétexte de ne plus être l'esclave des "grands médias". Il devient ainsi l'esclave de lui-même et de son sectarisme naturel, sans oublier que dans le même mouvement, tous ces sites prônant l'individualisme personnalisé et la révolution sociale, n'auront qu'à appuyer sur un bouton pour décrocher des contrats monstrueux avec par exemple une maison de disques souhaitant placer ses nouveaux poulains sur le marché avec une efficacité optimale.
Bienvenue dans le Sectarisme 2.0 !

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26 avril 2006

j kiff tro cette tof

Et oui, les robots de Google n'ont pas attendu longtemps avant d'écrire eux aussi comme des mongoliens :

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25 avril 2006

Merci de la part des ploucs

Lundi soir, cérémonie des Molières 2006.
On récompense donc les meilleurs.
Comment sont choisis ces meilleurs ? Par un vote des professionnels de la profession (toute personne habilitée à programmer dans une structure de diffusion - environ 3000 personnes).
On reçoit donc par la poste un petit QCM à remplir et on met des croix dans les cases.
Ce jury "populaire" est donc restreint par un facteur majeur : il n'a pas pu tout voir.
En effet, rien de plus facile, quand on remet un César, ou un Oscar, de voir les films qu'on est censé juger - et encore, beaucoup peuvent passer entre les mailles du filet du fait du faible nombre de copies. Au théâtre, c'est beaucoup moins simple.
Ainsi, une première constatation mathématique s'impose : plus un spectacle a eu du public (programmateurs inclus donc), plus il a de chances de recueillir des suffrages.
L'affluence du public pour une pièce est-il gage de qualité ? Permet-il d'être consacré "le meilleur" ? Et bien aussi stupide que ça puisse paraître, oui.
C'est en tout cas ce que les organisateurs des Molières veulent nous faire croire par ce système de selection.

Deuxième constatation mathématique : si une pièce est jouée dans une grande ville (au hasard, Paris), elle a plus de chances de draîner des spectateurs et par là même, de recueillir des suffrages.
Un spectacle joué à Paris a-t-il plus de chance d'être (le) meilleur ? C'est encore ce que nous dit ce système de sélection.
Pour palier à cette hallucinante discrimination parigo-parisienne, on a vu il y a quelques temps la création du très charitable "Grand prix spécial du jury théâtre public en région". Un peu une sorte de Journée de la Femme, version Poquelin. Oué oué, vous êtes bien gentilles, on va vous filer une journée et une statuette les gamines, allez zou, file dans ta chambre.

A première vue donc, on pourrait penser que ce prix existe car les spectacles en région, vous comprenez, c'est une catégorie à part, du genre trois cracheurs de feu et un échassier qui gesticulent sous la pluie sur les pavés d'une ville à colombages.
Et quand on n'y connait rien au théâtre et qu'on regarde les Molières devant sa télé, c'est évidemment ce qu'on croit. Comment pourrait-on croire autre chose ? D'un côté, on a les spectacles parisiens nominés partout, avec en tête d'affiche des types qu'on a vu sur TF1 le dimanche depuis des années, et de l'autre d'obscurs compagnies pleines de gens à la tête bizarre, pas du tout photogéniques, assis dans la pénombre d'un gymnase anonyme.

Merci bien du cadeau. Par ce geste de charité bien aimable, les vaches sont bien gardées, le téléspectateur reste dans son idée ancestrale que le théâtre, c'est Jean Lefebvre qui fait le benêt dans un vaudeville foireux écrit par Sacha Guitry.
Autrement dit, tout le travail abattu par les structures de diffusion partout en France pour toucher ce fameux public décervelé par la télé est sapé le temps d'une soirée. Quelques heures de prime-time et tout est à refaire. Il va falloir à nouveau passer des jours et des semaines et des mois à amener progressivement le public vers l'idée qu'un bon spectacle n'a pas forcément de tête d'affiche, qu'un bon spectacle ne vient pas forcément de Paris, qu'un bon spectacle enfin, ne fait pas forcément salle comble.

Si j'en crois ce qui a été rabaché pendant cette cérémonie et ce qui a fait office de conclusion de la présentatrice, les Molières existent toujours afin d'inciter les gens à aller au théâtre.
Bon. D'accord.
Mais quel théâtre ?

PS: La soit-disant révélation de l'année, "la Symphonie du Hanneton", par James Thierree, a été programmée partout en France depuis 7 ans. A Auxerre, on l'a eu en octobre 2001. Oui mais voilà... à l'époque, on ne savait pas que c'était un bon spectacle. Merci de nous avoir éclairé, messieurs de l'Académie !

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29 mars 2006

Ca va pas être possible...

Jusqu'à aujourd'hui, je lisais chronicart.com de manière assez régulière.
Mais là, je sais pas si c'est moi qui suis vieux jeu, ou je sais pas quoi, mais la surenchère de bannières de pub, franchement, je comprends pas.
Déjà une bannière, c'est moche et chiant, mais bon, on s'y fait, c'est toujours mieux qu'une pop.
Mais alors deux bannières qui bougent, et la page devient carrément illisible.
Dans le genre "tuons le contenu pour gagner 2 € de plus", je pense qu'on tient notre vainqueur, bien loin devant BIBA...
Espérons que fluctuat.net ne tombera pas dans le même travers, mais allez savoir... depuis qu'ils ont été rachetés !

[Dans notre prochain épisode, je vous parlerai des pubs qui viennent se loger directement dans les mots d'un article. Oui, oui, ça existe.]

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21 février 2006

Vie locale

Oula... un grand moment comique hier dans notre quotidien régional préféré.
De la vraie politique qui n'en veut comme je croyais que ça n'existait plus.
Alors certes, on ne tire pas sur les ambulances, mais quand elle nous fonce dessus, l'ambulance, on fait quoi ?

Je résume un peu la situation politique locale pour ceux qui ne sont pas d'Auxerre :
Après 30 ans de domination sans partage de Jean-Pierre Soisson sur la ville, Guy Ferez devient maire PS à la tête d'une majorité "plurielle" lors des dernières élections. Cette victoire surprise est essentiellement dûe, d'après d'éminents analystes, à la candidature de Bernard Revest, freelance sans étiquette fixe qui sème le trouble dans les rangs de la droite.
Depuis, c'est un peu le bordel. La majorité, qui ne s'attendait pas vraiment au cadeau, tente de composer avec la machine de guerre magouillo-administrative que Soisson avait laissée derrière lui ainsi qu'avec des co-listiers encombrants mais qu'il fallait bien accepter pour gagner...

[Note : Sur commande, je peux causer un peu de l'affaire Safia Ottokoré et casser quelques préjugés et jugements hâtifs balancés dans la presse nationale au moment du présumé scandale, mais pas tout de suite, c'est pas le sujet.]

Bref, on a donc cette majorité pas toujours d'accord avec elle-même, et en face, une opposition emmenée par l'UMP Jean-Louis Hussonnois, quelques UDF et quelques représentants du groupe Revest.

Hussonnois donc, est un gars plutôt marrant, plutôt décontracté, et on entend même dire parfois dans les salons qu'il est plus à gauche que Ferez, ce qui, même si ça n'est pas un exploit, est un autre grand héritage des années Soisson.
Le brouillage des cartes politiques, à Auxerre, ça nous connaît.

Pour preuve, le dernier conseil municipal où Hussonnois, contre son propre groupe, vote pour le budget de la majorité. Ah oui, on se marre bien, nous, ici, je vous avais prévenu.

Mais voilà... ces écarts à gauche ne plaisent pas forcément aux pitits jeunes DL qui n'en veulent et voilà pas que surgit Thomas Krob, bien décidé à devenir le leader d'un parti qui gagne. Par voie de presse (c'est à dire une demi-page entre le chien de madame Michu écrasé par un poids lourd et l'annonce de la foire au boudin de Nitry), ce jeune loup annonce donc sa candidature pour les prochaines municipales.

L'interview publiée hier est un monument à montrer dans toutes les écoles.
A vrai dire, je ne sais même pas si je dois rire ou pleurer devant de tels propos.
Jean-Louis Hussonnois, a décidé d'en rire sur son blog. Je vais pour ma part me contenter de relever comme lui quelques phrases choc qui feraient passer Jean-Claude Vandamme pour Sartre.

Florilège :

"Je suis un candidat neuf, fédérateur, consensuel et volontaire."

Oui, nous sommes aux 21e siècle et il est encore possible de se définir comme "consensuel" sans avoir l'air con.

[Au sujet du vote de Hussonnois au conseil municipal.]
"Je ne comprends pas mais je condamne."

A croire que c'est le grand penseur du gouvernement en place !

[Son projet pour Auxerre.]
"Doit-on continuer à être aussi loin de Paris alors que nous en sommes si proches ?"

Chacun se souviendra ici de la superbe chanson de U2, "Stay" et du film de Wim Wenders... Faraway, so close.
Mais sans plaisanter, il faudrait que le jeune Krob essaie d'aller à Paris à 15h en train, juste pour voir à quel point on est proche...

"un budget équilibré n’est pas forcément un bon budget"

Attention, c'est le gestionnaire qui parle.
Et pour le contribuable qui avait peur que les politiques fassent n'importe quoi avec son pognon, au moins là, il est fixé !

"La gauche est arrivée au pouvoir de façon contre-nature. Elle a été surprise.
Du coup, on orchestre une politique de paillettes. On sort les pelleteuses, on ouvre des chantiers un peu partout, on crée des conseils de quartier. Bref, on veut montrer qu’on est là et qu’on existe. C’est de la gestion à la petite semaine."


Un chantier, c'est bien connu, ça s'ouvre en claquant des doigts et en deux semaines c'est plié.
Mais le passage le plus drôle c'est que l'individu a lui-même dirigé l'un des conseils de quartier pendant 4 ans !
Le journaliste, pas plus con qu'un autre, repère l'invraissemblance. Et Krob de répondre :
"J’avais envie de participer à la vie de la cité et je me suis engagé à 100 % pendant ces quatre années."

Heu... j'avoue ne pas tout comprendre, mais si quelqu'un peu m'expliquer s'il est pour ou contre la démocratie de proximité, je suis preneur.

Toujours sur le conseil de quartier, faudrait aussi éviter de tendre le bâton pour se faire battre... parce que l'affirmation "Nous avons d’ailleurs été assez novateurs (...) en organisant des (...) des visites du théâtre." Aïe... A nouveau, un beau plébiscite de l'équipe PS en place puisque les visites du Théâtre sont justement un service proposé dans le cadre de l'ouverture du Théâtre aux nouveaux publics, objectif d'inspiration gauchiste, moyennant la création d'un poste d'animateur chargé des relations publiques dont le Théâtre et la Ville, sous Soisson, n'avaient jamais trouvé utile de se dôter...

Enfin... la conclusion du vainqueur, incisif, teigneux, motivé, combattif :

"Je le dis avec beaucoup d’humilité mais je ne pars pas pour être numéro 2."

Cours Forrest ! Cours !

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15 février 2006

Diam's donne sa bénédiction au Lo-fi Covering Orchestra

Bon, c'est pas la première fois, mais il faut croire que Rebecca Manzoni aime beaucoup le Lo-Fi Covering Orchestra parce qu'à l'occasion de la venue de Diam's sur le plateau de l'émission Eclectik sur France Inter ce matin, on a pu entendre à nouveau la version "Olympia 69 Farewell" de la chanson "DJ".
Comme il existe désormais un podcast des émissions de France Inter, vous pouvez donc choper l'enregistrement et écouter les commentaires de Diam's sur cette superbe reprise (ça se passe autour de la 32e minute je crois).
Bon, par contre, ce qui m'embête un peu, c'est que je suis pas seul dans le Lo-fi Covering Orchestra, et il n'y a que moi de cité, alors quand même, hésitez pas, pour ceux qui connaissent pas, à écouter les autres versions concoctées par mes acolytes, Laurent et Kenny.
Autre problème posé par cette diffusion.... Cela fait bien longtemps que l'orchestre n'a pas sorti de Tribute !
Est-ce que les trompettes de la gloire vont nous faire nous remettre au boulot ?
Des bruits courent dans les studios d'enregistrement...
Le Lo-fi Covering Orchestra serait sur le point de se reformer...
Ah... et j'oubliais... Même Jérôme Laperruque nous rend un vibrant hommage dans son billet du 12 février, en mettant en écoute une des reprises de Lorie.
Si ça, c'est pas un plébiscite, bon dieu !

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22 janvier 2006

Hurler en 2006

Amateurs de bleuettes avec Meg Ryan et de drames égotistes franco-françois, passez votre chemin !
La liste de liens qui suit vous mènera à un excellent dossier (toujours en cours ?) de la rédaction online de Mad Movies faisant le récapitulatif quasi-exhaustif de tous les films les plus dégueus et les plus bourrins à venir en 2006.
Du slasher forestier, du gros gore qui tache, de la série Z au ketchup, des teens démembrées, des bestioles d'outre-tombe-espace-atlantique qui veulent rayer la Terre de la carte de l'espace, du mutant pas beau, des enfants fous, des légions de serviteurs de Belzebuth, tout, tout, tout, vous saurez tout sur ce qui nous attend au ciné dans les 12 prochains mois.
Avec toujours le ton décalé qui fait le charme du magazine depuis des années, cet alléchant panorama vous en apprendra plus sur les prochains projets (entre autres) de Brian De Palma, Rob Zombie, Hideo Nakata, Darren Aronofsky, Quentin Tarentino, M.Night Shyamalan, Tobe Hooper, Guillermo Del Toro, Danny Boyle, David Fincher ou encore Paul Verhoeven.
Bien entendu, les films les plus rigolos ne seront pas réalisés par les personnes sus-nommées mais par d'obscurs inconnus ajoutant année après année, consciencieusement et dans l'ombre, leur pierre sanguinolente au grand édifice du "film qu'on loue le samedi soir et qu'on commence à regarder à 2 heures du mat quand ya plus de pizza et que tout le monde est bourré", un style malheureusement inconnu au pays de Michel Drucker.

Mad Previews 2006 Part 1 / 2 / 3 / 4 / 5 / 6 / 7 / 8 / 9 / 10 / 11

Et pour finir sur une image, rappelons que le serial-killer n'a pas que des défauts puisqu'il permet souvent aux jeunes femmes de se contorsionner pendant toute une nuit afin de lui échapper, ce qui met avantageusement à profit toutes ces heures d'aérobic qui semblaient jusqu'alors inutiles (image extraite de The Texas Chainsaw Massacre : The Origin) :

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30 décembre 2005

Guy Debord - DVD 1 - Contre le cinéma

Malgré l'incroyable foisonnement de la pensée de Debord, et de la diversité des thèmes abordés, on peut reconnaître au coffret édité par Gaumont une qualité, c'est son didactisme. Cette publication dirigée par Olivier Assayas et Luc Barnier a en effet le grand mérite, par des choix quelque peu arbitraires certes, de diviser logiquement l'oeuvre cinématographique de Debord en époques, lesquelles sont définies par de grands thèmes :

DVD 1- Contre le cinéma
DVD 2- La Société du Spectacle
DVD 3- In girum imus nocte et consumimur igni

Au lieu de me lancer dans une étude thématique, et même si ces films le permettent parfaitement, c'est donc l'organisation du coffret que je vais conserver pour le commenter en détails.

Hurlements en faveur de Sade (1952)
On passera sur la légende qui raconte que la première projection de ce film a été coupée presqu'au début par les dirigeants du "ciné-club d'Avant-Garde" à Paris, en particulier parce que cette information nous vient d'un numéro de la revue "Internationale Situationniste" dont les rédacteurs, clairement en avance sur les idées marketing d'aujourd'hui, étaient toujours prompts à inventer leur propre histoire. Finalement, que ceci soit vrai ou non importe peu aujourd'hui.
Hurlements en faveur de Sade n'est pas à proprement parler un film situationniste, même s'il en comporte déjà tous les germes. C'est un film qui se revendique "lettriste" dès le générique, par sa bande son en forme de poème improvisé de Isidore Isou.
S'en suit une succession de plages entièrement blanches durant lesquelles cinq voix lisent des collages de textes tirés à la fois de publications de l'époque, d'articles de presse ou bien de créations originales de Debord, entrecoupées de plages totalement noires et silencieuses ("Les yeux fermés sur l'excès du désastre").

La première chose qui m'est venue à l'esprit à la vision de ce film a bizarrement été la déclaration à fort taux de pénétration de Patrick Le Lay il y a maintenant quelques années. Menager du "temps de cerveau disponible" est évidement le projet de ces longues plages noires et silencieuses, et retrospectivement, on peut voir Hurlements en faveur de Sade comme une véritable métaphore de l'art télévisuel contemporain, conçu lui-aussi de vide et de silence dans le seul but d'attirer le téléspectateur vers la publicité dont on aura préalablement augmenté le volume sonore. Bien sûr, il est important à la vision de ce film de ne pas faire d'avance rapide sur son lecteur DVD mais de rester assis dans le noir en attendant la prochaine intervention illuminatrice. Cette critique formelle et radicale, si je la rapproche ici de la télévision, ne s'arrête bien sûr pas là, mais peut être envisagée comme un vrai manifeste situationniste avant l'heure, tant on sait que ce mouvement possède comme ligne directrice la création de situations afin de lutter contre la marche incontrôlable des événements que plus personne n'est en mesure de diriger. Avant de poser les bases de la reprise de possession de nos existences, il faut donc, par l'expérience sensible, par ces films, mesurer à quel point elles nous échappent.
L'une des voix dira d'ailleurs "Guy Debord devait monter sur scène avant la projection de ce film et annoncer : Il n'y a pas de film. Le cinéma est mort. Il ne peut plus y avoir de films. Passons si vous le voulez bien au débat."

Après Hurlements en faveur de Sade, le deuil du cinéma est fait, dès la première oeuvre de Guy Debord, et le débat peut commencer.
Par ce premier film, tout est dit ou presque sur ce qui doit être fait avec de la pellicule, sur ce qui surtout ne doit pas être fait, sur le sens du rythme, le concept du montage (à voir à ce sujet les oeuvres de Peter Kubelka, auxquelles je n'ai pas pu m'empêcher de penser aussi), sur la vacuité de tout un art alors porté aux nues.

Pour finir, la chose qui m'a réllement frappé à la vision de ce film a été le rapprochement avec le cinéma et d'une manière générale avec l'oeuvre et le personnage d'Andy Warhol.
Je m'étais déjà exprimé sur la notion de performance dans le cinéma de Warhol mais jamais je n'aurais cru voir autant de points communs entre les radicaux révolutionnaires situationnistes et la figure même de l'opportunisme capitaliste qu'a été Warhol, même si c'était pour le dénoncer.
A de nombreuses reprises en effet, on voit dans Hurlements... les fondations de l'édidifice médiatique "Guy Debord" dont l'existence a été une vraie révélation pour moi. Répétitions du nom propre, indication de la date de naissance aux milieux d'une chronologie historique du cinéma, présence du "je", etc.
Alors que je m'imaginais à tort le situationnisme comme un groupuscule quasi anonyme retranché derrière son appellation, j'ai donc découvert l'utilisation de méthodes marketing on ne peut plus proches de celles mises au point par le pop-art quelques années plus tard.

Mais à bien y réfléchir, il fallait être un peu con pour ne pas saisir les points communs entre ces deux mouvements, des détournements de vignettes de BD aux happenings mondains en passant par une utilisation expérimentale du cinéma.
Je n'irai pas jusqu'à dire que ces milieux se sont côtoyés et influencés l'un l'autre, car c'est hautement improbable, mais je serais plutôt tenté de rapprocher ces rapprochements de la grande théorie d'Elie Faure sur l'histoire de l'art, développée dans son livre synthétique "L'Esprit des Formes", autrement dit proposer l'idée qu'une même réaction artistique puisse intervenir dans deux milieux géographiquement éloignés en réponse à un même mouvement général du monde.
Si ces réactions divergent sur quelques détails, comment ne pas ressentir, à la vision de Hurlements en faveur de Sade cette même impression d'attente de l'événement que devant Sleep de Warhol ?
Tous deux immergés dans une société courant toujours plus vers la grande quête du sensationnel, deux mouvements adoptent sans s'en rendre compte la même attitude, faite de critique par le détournement, avec comme toile de fond indispensable l'idée que la vie doit être reprise par ceux qui la possède. Du côté du pop-art, cela passera par l'art (reprendre possession de l'art pour reprendre possession de sa vie), du côté du situationniste, par les situations (reprendre possession de la vie afin de pouvoir engendrer un art libre qui ne sera que l'expression d'une vie libre).

Sur le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps (1959)
Critique de la Séparation (1961)
De la simplicité primitive de Hurlements..., il ne reste plus rien dans la suite de l'oeuvre de Debord, et avec Sur le passage... et Critique de la Séparation, on entre dans le vif du sujet situationniste, lequel passe par le brouillage des pistes et la multiplication des points de vue.
Certes, il est nécessaire d'affirmer avec précision sa pensée, mais sa pensée multiple, sans jamais laisser au spectateur le loisir de croire que l'auteur porte un jugement catégorique sur son sujet.
Le sujet est d'ailleurs un point important de la réflexion de Debord, définissant lui-même ces films comme documentaires, états de lieux d'une époque en délabrement.
Et comme il est dit dans Critique de la séparation, "la pauvreté des moyens est chargée d'exprimer sans fard la scandaleuse pauvreté du sujet".
Images volées aux actualités, dans la rue, images personnelles, groupes d'amis, équipe technique, plans sur Paris en prenant toujours soin d'éviter les monuments, ou bien en se mettant "à la place" du monument, tout est bon pour présenter l'instantanné de la société telle que l'auteur la traverse.
Cette banalité de l'image, du sujet, concourt dans ces deux films à la démonstration accablante de la banalité du monde, de la manière "scandaleuse" dont cette société spectaculaire nous prive de nos existences en nous exprimant une manière idéale de nous comporter, une vie idéale, et en nous forçant à orienter nos actes afin de tendre vers ce but ultime. En d'autres terme, une société qui érige une insaisissable "morale", puisqu'il "y a encore beaucoup de gens que le mot de morale ne fait ni rire ni crier" (in Hurlements en faveurs de Sade).
Le situationnisme est la réponse à cet état de fait, mais aucune vérité ne peut surgir du cinéma, films de Debord compris, car le cinéma, comme tout art, ne sera toujours que le reflet de la vie, fiction ou non, toujours un perpetuel documentaire sur ce dont la vie suinte. Ainsi il est inutile de tenter de fuir cette évidence et de présenter autre chose que le constat de la catastrophe. Pour Debord, la Nouvelle Vague est donc plus que n'importe qui à côté de la plaque et ne fait qu'exprimer un peu plus librement et de manière plus personnelle la condition d'esclave de l'artiste, comme de tout homme. Ainsi dans le n°1 de la revue Internationale Situationniste, et bien avant Deleuze et ses "vacuoles de solitude", les auteurs diront que "celui qui peut s'exprimer revendique moins". C'est en substance le procès qui est fait au cinéma dans ces deux films, de n'être finalement que du cinéma et de se rêver autre chose, de croire naïvement qu'un film peut changer le monde sans qu'aucun d'acte de la vie ne soit modifié au préalable.

Posées ces quelques bases, on apprécie donc mieux les films de Debord, et les expérimentant d'un angle documentaire, on peut se laisser aller à louper une réflexion écrite ou à faire dériver notre pensée vers les contrées où nous a porté la précédente phrase en oubliant au passage d'écouter la suivante. A ce titre, "Critique de la Séparation" pousse le phénomène encore plus loin en accumulant par superposition les idées (une phrase écrite à l'image + un commentaire audio + une ligne de sous-titres simultanés) afin de bien démontrer que la vérité n'existe pas dans le cinéma mais qu'il faut la chercher dans la vie, ou au pire, dans les livres.
On ne s'étonne pas, dans "Critique de la Séparation", de n'avoir donc qu'un aperçu très épuré du concept de "séparation", de la même manière que les "Hurlements en faveur de Sade" ne parlaient à aucun moment de Sade. Et si évidement, le principe de non-communication entre les hommes et d'aliénation par l'art, la politique, l'économie et l'urbanisme est présent, il n'est que perdu au milieu d'autres considérations où l'on retrouve l'amour (les femmes et les discours amoureux sont très présents chez Debord), l'ivresse, l'émeute, bref, les exemples concrets de créations de situations.

(à suivre)

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Guy Debord - Oeuvres cinématographiques complètes

Je n'ai pas vraiment eu le temps de me consacrer au prochain numéro de R>VIDEO>, dont la sortie était initialement prévue avant la fin de cette année (c'est à dire avant demain).
Mais j'ai une excuse, limpide : ma chérie m'a offert un cadeau de Noël qui me prend un peu de temps, le coffret de l'intégrale des oeuvres cinématographiques de Guy Debord.
C'est donc à l'étude de ce joyau que je me suis consacré ces derniers jours (ainsi, j'avoue qu'à d'interminables tournois de Pro Evolution Soccer 5 sur PS2, mais ça, il faut pas le dire).
Devant un tel monument situationniste, beaucoup de réflexions me viennent à l'esprit, et je me propose de les livrer sur ce blog au fur et à mesure que je visionnerai les films.
Je vois déjà vos têtes... "Merde. Il va nous saouler avec des trucs incompréhensibles pendant des semaines", vous vous dites.
Et bien à ça, je ne peux répondre qu'une chose : oui.

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24 décembre 2005

vu sur allocine.fr

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28 août 2005

Slither

Dans la catégorie du teaser le plus décomplexé, il y a peu de nominés, mais il y a un gagnant.
Ca s'appelle "Slither", c'est probablement pas très bon, mais qu'est-ce que la bande-annonce est drôle !
http://chud.com/news/4066

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27 août 2005

De la misère journalistique

Un petit extrait pour mettre l'eau à la bouche de ceux qui ne savent pas quoi lire en ce moment :

"Les blogs sont un signe de misère symbolique, un symptome de cette misère, et en même temps, ils témoignent de la vitalité dont fait toujours preuve, malgré sa misère et même depuis elle, le caractère non domesticable du désir humain - ce que j'appellerai bientôt sa sauvagerie."

Bernard Stiegler
"De la misère symbolique - 2. La catastrophè du sensible"

Bon, bien sûr, avant d'en arriver à ces réflexions, il faut se manger le premier tome. Mais faites l'effort, non seulement parce que c'est de la philo contemporaine pas trop trop hermétique, et deuxièmement parce que Stiegler est super tendance. Vous verrez, dès que vous connaitrez l'individu, vous allez entendre son nom partout, même parfois le voir cité pour tout et n'importe quoi dans les articles de Libé (ex: dans l'article sur Le Territoire des Morts, où seul le journaliste, et encore, doit saisir la raison impénétrable de sa présence dans ces colonnes).
Enfin bon, si vous lisez Stiegler uniquement à cette fin, je vous conseille plutôt "Mécréance et Discrédit", parce que visiblement, tout le monde se fout de "De la misère symbolique".
Mais comme beaucoup de lecteurs me l'ont demandé suite au post sur le journal tv de TF1, on reviendra bien sûr, et en détails, sur les qualités d'analyse des journalistes de presse écrite...
En attendant, faites vous la main là dessus => http://www.acrimed.org/

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20 août 2005

Paint it black

J'ai jamais été vraiment fan de musique metal.
Néanmoins, au fur et à mesure de mes expériences musicales, j'ai été souvent amené à me rendre compte que beaucoup de musiciens que j'appréciais étaient passés (et étaient donc toujours intimement liés) à ce type de musique. Cette constatation m'a fait m'intéresser de plus près aux riffs surpuissants, voix crépusculaires et double-pédales inhumaines qui sont les caractéristiques de cette musique. Sans compter bien sûr, la somme de théories satanistes, nihilistes ou plus généralement chaotiques que le mouvement véhicule.
Bref, il m'arrive maintenant régulièrement d'entendre ce genre de musique et de lire ce qu'on en dit.
C'est peut-être ce qui m'a amené à découvrir cette curiosité, qui certes ne présente pas un intérêt musical majeur, mais qui vous fera peut-être rire si vous êtes un fan du Lo-Fi Covering Orchestra.
Le groupe s'appelle Children of Bodom et ils reprennent "Oops I did it again" ici => http://s120908865.onlinehome.us/mp3s/bodom/i_did_it_again.mp3

ce lien est extrait du fabuleux forum du non moins fabuleux site Ruthless Reviews dont la baseline "When pornographers debate nihilists about pop culture" reste à mon avis indépassable.
Sur le même site d'ailleurs, et histoire de remettre les choses à leur place, le Top 10 des photos de Black Metal les plus ridicules : http://ruthlessreviews.com/top10/10blackmetal2.html

grandiose...

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11 août 2005

Google est-il toujours le meilleur moteur ?

D'après l'excellent blog de Jean Véronis (Technologies du Langage), c'est loin d'être certain, en particulier du fait du plafonnement de l'indexation des sites francophones.
Toujours d'après lui, Yahoo! a largement dépassé le jeune libertaire côté au NASDAQ depuis bien longtemps et si Google continue de régner en maître sur le marché anglophone, les français feraient mieux de s'intéresser de plus près aux autres moteurs pour ne pas courir le risque de passer à côté de la "bonne" information.
Bref, je vous laisse lire l'article en question sur ce blog mais aussi tous les autres articles, toujours aussi passionnants quand on s'intéresse à l'écrit, en particulier sur le web.

[bon, bien sûr, la question qu'on se pose, c'est "la taille de l'index a-t-elle un rapport direct avec la pertinence des réponses ?" or on sait bien que le succès de Google a reposé essentiellement sur son système de ranking mettant en valeur les sites "populaires" au détriment des sites importants mais que personne ne linkait. alors Google est-il plus ou moins performant que Yahoo ? la question restera à mon avis en suspens pendant longtemps. et du coup, pour une recherche un tant soit peu efficace, mieux vaut, comme moi, continuer à utiliser les deux.]

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08 août 2005

May

Non pas que ce film soit vraiment intéressant.
Même plutôt pas terrible en fait, probablement à cause de son idée de base pas super originale, pour ne pas dire éculée.
Bref, il y a quand même une scène à sauver, superbe.
May, l'héroïne s'occupe d'enfants aveugles, et elle leur apporte sa poupée préférée, qui est enfermée dans une boite en verre. Evidemment, les gosses demande à ce qu'elle la sorte, pour qu'ils puissent la "voir". Mais c'est tabou, impossible, interdit par sa mère depuis sa plus tendre enfance. Donc elle refuse, et les enfants s'excitent, l'aggrippent, et font tomber la boite qui explose en mille morceaux de verre coupant sur le sol. May hurle, se jette sur la poupée, et les enfants disent "elle est libérée, elle est par terre !" et ils se jettent tous sur le sol, au milieu des bouts de verre.
C'est une scène pleine de hurlements et de sang, mais je sais pas, ces petits enfants aveugles qui se jettent sur le sol pour toucher une hypothétique poupée et qui ne récoltent que des coupures sur les mains et les genoux, j'ai trouvé ça très parlant.
En fait, c'est la scène du film à sauver parce que c'est la seule qui soit pleine de sens...

la fiche IMDB du film : http://www.imdb.com/title/tt0303361/

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27 juillet 2005

Notre fin du monde


Pour ceux qui ne suivaient pas le blog de Jan Kurse, ça se passait il y a un an, presque jour pour jour. Un été bouillant pendant lequel je passais mon temps à louer des films selon une thématique simple : la fin du monde.
Cette anthologie des films de destruction globale est passée par Terminator 3, L'Armée des Morts, 28 jours plus tard, Le Jour d'après, Crash, Open Water, et bien entendu mes deux préférés, Donnie Darko et Signes.
Je peux ajouter aujourd'hui, et en très bonne place, "La Guerre des Mondes" de Spielberg, de loin son meilleur film depuis Minority Report.
Dans la droite lignée du Signes de Shyamalan, ce film est un pur objet métaphysique qui a bien plus le souci de décrypter les réflexs de survie face à la fatalité, beaucoup plus que la destruction effective et spectaculaire du monde.
La Guerre des Mondes est un film d'apocalypse, au premier sens du terme, un film de révélation, froid, implacable, faisant l'inventaire exhaustif de l'impuissance humaine.
Pas de héros, pas de contre-attaque, pas de résistance, pas de répit face à une extermination globale et définitive. Bien sûr, venant de Spielberg, le film fait aussi largement référence à l'holocauste, en particulier dans l'imagerie présentée (colonnes de réfugiés sur les routes, regards hagards des humains prisonniers attendant la mort, etc.), mais là où le soldat Ryan, ou encore la Liste de Schindler pouvait trouver une pointe d'humanité dans le monstre nazi, on a là un ennemi fatal et définitif, sans aucune pitié ni point faible.
Avec la Guerre des Mondes, Spielberg accomplit son objet de terreur ultime, image parfaite de la demi-seconde précédant la mort, comme si la fameuse scène finale de Jaws, où Quint lutte sur le pont glissant de son propre bateau avant d'être englouti par la gueule béante du requin, était étirée sur 116 minutes.
Pas d'échapatoire, pas d'espoir, juste des chaussures glissantes sur un pont humide, et les mâchoires acérées de la mort qui attend tranquillement en bas.

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14 juillet 2005

Le seigneur des anneaux anaux

bon... hey... on peut pas dire que je sois du genre nerveux... chu même plutôt calme comme garçon, dans mon genre... assez zen dans mes relations sociales et tout et tout... mais en fait, vous savez, il y a des moments, c'est pas souvent ok, mais ça arrive, ya des moments où j'ai envie de tout péter.
Oué, purement et simplement, point, tout péter.

[Alors là, je fais une parenthèse, parce qu'il se trouve qu'au moment où je commence ce post, qui était initialement consacré à cette putain de pub pour vendre le CD de La Chevauchée des Walkyries (voir illustration), il y a l'émission "Trafic" qui commence sur Fr2, et là, nan mais je sais pas mais là, faut pas déconner, mais là, puté, j'avais déjà envie de tout péter, mais là ! BORDEL LA ! je vais exploser mon bureau c'est pas possible ! Guillaume Durand qui me parle de rock, nan mais sans déconner je vais m'égorger tout seul la gorge, c'est quoi ces conneries nom de dieu ? putain ! déjà quand il chaussait ses lunettes de branleur qui est même pas capable d'etre pilote de chasse, le branleur, wouh la honte, déjà qu'il a des yeux de merde meme pas foutus de lire trois lignes sans fatiguer le pauvre chaton, puté, vla pas qu'il vient nous péter les couilles dans le monde de la musique ! bon, la littérature, pourquoi pas, admettons, interviewer des pisse-froid et des branleurs et des chiens de maisons d'éditions pourries, admettons, mais là ! parler MUSIQUE ! nan mais c'est pas croyable ! vous y croyez vous ? comment c'est possible que personne ne s'élève contre ça ? comment c'est possible que des gens paient une redevance pour 1- se manger ce gros poujadiste puant de merde de Patrick Sébastien et 2- enchaîner avec ce connard de fiotte de Guillaume Durand ? COMMENT C'EST POSSIBLE ? Comment le monde peut ingurgiter ça tranquillement, ou PIRE, se dire "bah... c'est pas grave", et éteindre la télé en se disant que le monde va bien ? COMMENT ?!? PUTAIN COMMENT !?!]

oué ! cette putain de pub, je m'en souviens même plus tellement je suis énervé ! C'était quoi déjà le pitch ? "Le CD qui fout le feu" ? Ah nan, voila ! "Le CD qui prend feu" !
Vous y croyez à ça ?
Vous y croyez qu'il y a un gars qui était dans son bureau, tranquillement, qui écoutait La Chevauchée des Walkyries tout en regardant Apocalypse Now, et qui "brainstormait", tu vois. Il brainstormait grave le gars pour trouver une phrase qui puisse faire vendre à mort du Wagner pendant l'été. Il se disait "puté, mais comment je vais faire pour refourguer cette merde de musique symphonique proto-nazie que tout le monde connait mais qu'en fait personne connait" ?

[bon alors deuxième parenthèse parce que c'est pas le tout, mais la télé continue de tourner pendant ce temps. Et on a droit à cette grosse pute de Camille à la télé. Bon alors Camille elle a l'air chou comme ça avec sa promo à 600%, oué, c'est sûr, elle a l'air sympa, sauf que le truc qu'il faut savoir, c'est que cette morue a rien trouvé d'autre à faire que d'annuler complètement sa tournée de la saison 2005-2006 parce que bon, tu comprends, la maison de disques elle trouvait que c'était pas cool de faire une tournée quand ya pas d'actualité à part les best-of des émissions de Guillaume Durand. Alors on annule tout, hein, oué, les gens veulent bien payer pour le concert, mais bon, nan merci, allez vous faire foutre, Camille elle va rester le cul dans son cottage à attendre que les droits SACEM tombent tranquillement au lieu de faire de la musique. Oué, elle préfère, messieurs dames. C'est son droit, elle préfère se péter la ruche avec votre fric au lieu de faire de la musique, c'est son droit nom de dieu, non ?]

Bref !
Tout ça pour dire que de voir du Wagner balancé comme ça, comme un vulgaire tube de l'été moisi, avec un gros black bodybuildé sur la couverture, et un slogan qui tue pondu par une grosse tache de créatif d'une agence de pub merdique en chemise blanche, autant vous dire que ça m'a fait dégueuler. Et alors là, c'est le vrai sujet de mon post, je ne fais pas dans la métaphore, ou dans l'image poétique. J'AI REELLEMENT DEGUEULE ! j'ai tout salopé mon futon à cause de cette pub qui m'a fait renvoyer tout les délicieux melon, jambon fumé, camembert, j'en passe et des meilleurs, qui se sont subitement retrouvé à l'air libre du fait de ce connard de créatif sans création, de cette grosse merde dont j'espère qu'il lira ce post et 1- cessera de bosser pour l'industrie nazie de la publicité et 2- mettra fin à ses jours en avalant du détérgent afin d'épargner au monde une autre de ses erreurs de faiblard foireux tout juste bon à dire lors de son procès de Nuremberg "mais monsieur, c'est pas ma faute, on m'a dit de le faire alors j'ai obéi".
Si tu m'entends, toi qui a pondu cette campagne de pub pour le CD de Wagner, meurs, grosse merde... meurs... meurs immédatiement car tu ne mérites rien de mieux. mais s'il te plait, avant de te jeter d'un pont quelconque avec un parpaing autour du cou ou de te trouer le crâne avec le flingue de ton beau-frère flic que tu auras volé pendant l'anniversaire de ton petit neveu qui vient d'avoir 8 ans - c'est long 8 ans, et déjà, tu sens que ta soeur ne trouve plus son compte avec ce flicard pisseux qui n'est pas foutu de dépasser un malheureux minimum de 10 réponses justes au grand test du QI de M6 et qui s'énerve tous les samedi soir sur "Le Maillon Faible" en gueulant que c'est vraiment une conne celle qui sait pas que c'est Johnatan Hart le gars qui a fait le tour du monde en 80 jours avec son singe Février, voilà, - voilà, toi, là, toi, précisement qui te reconnaît, n'oublie pas de m'envoyer un petit mail afin que je puisse au moins vivre, MOI, VIVRE (et non pas attendre comme toi la mort qui ne vient pas assez vite), MOI, VIVRE, dis moi que tu es mort et que j'ai contribué à te désintégrer, à te jeter hors de ce monde que tu pollues, que tu pourris, et que ton attentisme merdeux ne cessera pas de tirer vers le plus bas du bas.
appelle moi, connard. voici mon numéro : 06-81-96-49-49
je veux t'entendre crever, agoniser, souffrir, chialer, tout ça grace à moi.
appelle moi. n'hésite pas.
merci.

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01 juillet 2005

La loi du casse-couilles

La première fois qu'on voit Koh Lanta, on se dit que la réunion sur une île déserte de quelques personnes d'origines et parfois de cultures différentes va nous renseigner sur les mécanismes de l'organisation sociale primitive, du moins dans les premiers jours... un bon test finalement pour se rendre compte de la conscience politique des gens "normaux" qui nous entourent, de leur souci de se fier à tel ou tel modèle d'organisation des communautés.
Cette année, le choc est étonnant. Cette nouvelle saison qui a commencé ce soir va en effet beaucoup plus vite en besogne. Et toutes les préoccupations primaires (avoir chaud la nuit, manger, boire) sont totalemnt évacuées d'emblée. Peu importe la vie en groupe, on se rentre dans le lard d'entrée de jeu. Car c'est un jeu. Et maintenant, tout le monde le sait et ne s'embarasse même pas de conventions basiques.
Loi de la jungle ? Même pas !
Les reflexes qui surgissent sont au contraire para-darwiniens. On n'élimine plus le plus faible, mais comme dans tous les groupes contemporains, celui qui fait le plus chier.
Le processus est logique, imparable, quoique totalement décalé dans un environnement hostile comme l'ile déserte sur laquelle sont balancés nos amis candidats.
Certes l'un d'entre eux fait obligatoirement plus chier qu'un autre, mais quand autrefois, les survivants avaient l'intelligence de garder celui qui savait pecher, ou celui qui possèdait une condition physique qui peut faire gagner l'équipe lors des jeux, aujourd'hui négatif. C'est celui qui fait chier qui dégage. Point final.
Toutes les considérations de survie passent à la trappe immédiatement et ne restent que les affinités culturelles, morales, et bien entendu sexuelles.
Est-ce que la faim et le froid vont pousser nos petits camarades a réfléchir un peu plus sérieusement à l'organisation politique de leur groupe (et je ne parle même pas de démocratie...) ? Ou alors est-ce que le chaos va définitivement s'abattre sur l'émission, laissant aux monteurs de TF1 le loisir de nous raconter n'importe quelle histoire ? Un suspens insoutenable, je sais...
Rendez-vous la semaine prochaine.

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30 juin 2005

Où trouvez des fringues pour cet été ? (1)

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toute la musique que j'aime

Ce matin, dans mon quotidien régional préféré (comment ça, le seul ?), une sublime interview du délégué départemental de la SACEM/SACD dans l'Yonne.
Outre l'absence totale de pertinence dans les questions du journaliste, le sujet du piratage (sans autre précision - il s'agit du P2P ? de la copie privée ? de l'attaque des bateaux du Roi ?) se retrouve relégué en dernière ligne avec cette étonnante réplique :

Ces piratages a-t-il induit une baisse du marché du disque (sic) ?
Oui, une baisse très forte, de l’ordre de 30 %. Du coup, les droits d’auteurs ont considérablement baissé.

Bon, c'est sûr, je savais que ce journal ne brillait pas forcément pour ses qualités d'analyse ou de maitrise de la grammaire, mais à l'heure où Pascal Nègre fait des déclarations surréalistes suite au jugement rendu par la Cour Supreme des USA condamnant les sociétés éditrices des logiciels de P2P, j'attendais un minimum de discernement.
Perdu.

L'interview complète (en ligne je sais pas combien de temps) :
http://www.lyonne-republicaine.fr/danslyonne/20050629.YON1031.html

La phrase qui tue de Pascal Nègre :
« Non seulement les fichiers illégaux seront bannis, mais aussi les internautes pourront, via les réseaux peer-to-peer, devenir des acteurs de la distribution légale de musique en ligne, avec la possibilité de se voir récompensés par un album gratuit, ou d"autres éléments, un peu à la manière des réunions Tupperware des ménagères autrefois »

Un autre entretien, du Nouvel Obs cette fois, sur le même sujet :
http://permanent.nouvelobs.com/multimedia/20050628.OBS1736.html

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27 juin 2005

FORWARDED (suite)

---------- Forwarded message ----------
From: support.ppw@wanadoo.fr
Date: 27 juin 2005 16:46
Subject: Re: outil de statistiques
To: troudair

Bonjour,

Nous avons bien pris note de votre mécontentement.
Nous souhaitons vous assurer que Wanadoo attache la plus grande importance à l'amélioration constante de la qualité de ses services.
Votre remarque sera transmise à notre équipe marketing/technique en vue d'améliorer notre service.

Merci de votre confiance et bonne navigation avec Wanadoo.
Envie d'un site plus dynamique ? Avec Page Perso Premium, c'est possible sur http://r.wanadoo.fr/r/WGpersos

L'équipe Wanadoo Pages perso.
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A très bientôt sur Wanadoo.fr
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