Troudair Revolutions

Fil d'info en continu sur les conséquences de la fin du monde qui a eu lieu le 15 décembre 1999.

21 février 2006

Vie locale

Oula... un grand moment comique hier dans notre quotidien régional préféré.
De la vraie politique qui n'en veut comme je croyais que ça n'existait plus.
Alors certes, on ne tire pas sur les ambulances, mais quand elle nous fonce dessus, l'ambulance, on fait quoi ?

Je résume un peu la situation politique locale pour ceux qui ne sont pas d'Auxerre :
Après 30 ans de domination sans partage de Jean-Pierre Soisson sur la ville, Guy Ferez devient maire PS à la tête d'une majorité "plurielle" lors des dernières élections. Cette victoire surprise est essentiellement dûe, d'après d'éminents analystes, à la candidature de Bernard Revest, freelance sans étiquette fixe qui sème le trouble dans les rangs de la droite.
Depuis, c'est un peu le bordel. La majorité, qui ne s'attendait pas vraiment au cadeau, tente de composer avec la machine de guerre magouillo-administrative que Soisson avait laissée derrière lui ainsi qu'avec des co-listiers encombrants mais qu'il fallait bien accepter pour gagner...

[Note : Sur commande, je peux causer un peu de l'affaire Safia Ottokoré et casser quelques préjugés et jugements hâtifs balancés dans la presse nationale au moment du présumé scandale, mais pas tout de suite, c'est pas le sujet.]

Bref, on a donc cette majorité pas toujours d'accord avec elle-même, et en face, une opposition emmenée par l'UMP Jean-Louis Hussonnois, quelques UDF et quelques représentants du groupe Revest.

Hussonnois donc, est un gars plutôt marrant, plutôt décontracté, et on entend même dire parfois dans les salons qu'il est plus à gauche que Ferez, ce qui, même si ça n'est pas un exploit, est un autre grand héritage des années Soisson.
Le brouillage des cartes politiques, à Auxerre, ça nous connaît.

Pour preuve, le dernier conseil municipal où Hussonnois, contre son propre groupe, vote pour le budget de la majorité. Ah oui, on se marre bien, nous, ici, je vous avais prévenu.

Mais voilà... ces écarts à gauche ne plaisent pas forcément aux pitits jeunes DL qui n'en veulent et voilà pas que surgit Thomas Krob, bien décidé à devenir le leader d'un parti qui gagne. Par voie de presse (c'est à dire une demi-page entre le chien de madame Michu écrasé par un poids lourd et l'annonce de la foire au boudin de Nitry), ce jeune loup annonce donc sa candidature pour les prochaines municipales.

L'interview publiée hier est un monument à montrer dans toutes les écoles.
A vrai dire, je ne sais même pas si je dois rire ou pleurer devant de tels propos.
Jean-Louis Hussonnois, a décidé d'en rire sur son blog. Je vais pour ma part me contenter de relever comme lui quelques phrases choc qui feraient passer Jean-Claude Vandamme pour Sartre.

Florilège :

"Je suis un candidat neuf, fédérateur, consensuel et volontaire."

Oui, nous sommes aux 21e siècle et il est encore possible de se définir comme "consensuel" sans avoir l'air con.

[Au sujet du vote de Hussonnois au conseil municipal.]
"Je ne comprends pas mais je condamne."

A croire que c'est le grand penseur du gouvernement en place !

[Son projet pour Auxerre.]
"Doit-on continuer à être aussi loin de Paris alors que nous en sommes si proches ?"

Chacun se souviendra ici de la superbe chanson de U2, "Stay" et du film de Wim Wenders... Faraway, so close.
Mais sans plaisanter, il faudrait que le jeune Krob essaie d'aller à Paris à 15h en train, juste pour voir à quel point on est proche...

"un budget équilibré n’est pas forcément un bon budget"

Attention, c'est le gestionnaire qui parle.
Et pour le contribuable qui avait peur que les politiques fassent n'importe quoi avec son pognon, au moins là, il est fixé !

"La gauche est arrivée au pouvoir de façon contre-nature. Elle a été surprise.
Du coup, on orchestre une politique de paillettes. On sort les pelleteuses, on ouvre des chantiers un peu partout, on crée des conseils de quartier. Bref, on veut montrer qu’on est là et qu’on existe. C’est de la gestion à la petite semaine."


Un chantier, c'est bien connu, ça s'ouvre en claquant des doigts et en deux semaines c'est plié.
Mais le passage le plus drôle c'est que l'individu a lui-même dirigé l'un des conseils de quartier pendant 4 ans !
Le journaliste, pas plus con qu'un autre, repère l'invraissemblance. Et Krob de répondre :
"J’avais envie de participer à la vie de la cité et je me suis engagé à 100 % pendant ces quatre années."

Heu... j'avoue ne pas tout comprendre, mais si quelqu'un peu m'expliquer s'il est pour ou contre la démocratie de proximité, je suis preneur.

Toujours sur le conseil de quartier, faudrait aussi éviter de tendre le bâton pour se faire battre... parce que l'affirmation "Nous avons d’ailleurs été assez novateurs (...) en organisant des (...) des visites du théâtre." Aïe... A nouveau, un beau plébiscite de l'équipe PS en place puisque les visites du Théâtre sont justement un service proposé dans le cadre de l'ouverture du Théâtre aux nouveaux publics, objectif d'inspiration gauchiste, moyennant la création d'un poste d'animateur chargé des relations publiques dont le Théâtre et la Ville, sous Soisson, n'avaient jamais trouvé utile de se dôter...

Enfin... la conclusion du vainqueur, incisif, teigneux, motivé, combattif :

"Je le dis avec beaucoup d’humilité mais je ne pars pas pour être numéro 2."

Cours Forrest ! Cours !

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2 commentaires:

À 02 mars, 2006 18:35 , Anonymous Anonyme a dit...

Doit on être un savant pour faire de la politique ? Thomas n'en n'est pas un c'est certain , mais il a des C... ou de l'inconscience laisson le vivre.

 
À 02 mars, 2006 19:38 , Blogger Troudair a dit...

ooooh mais je le laisse vivre, pas de problème.
seulement c'est pour tout le monde pareil : quand on met le doigt dans la machine médiatico-politique, il faut s'attendre à du répondant.
j'espère que votre commentaire ne sous-entend pas qu'il faudrait laisser dire tout et n'importe quoi dans un journal local sous prétexte que c'est JUSTEMENT n'importe quoi...

 

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