Troudair Revolutions

Fil d'info en continu sur les conséquences de la fin du monde qui a eu lieu le 15 décembre 1999.

31 janvier 2006

La presse mobilisée

Quelle ironie du sort...
Alors que le monde apprend dans la douleur la mort du pionnier de l'art vidéo, l'actualité nous démontre à quel point ce média s'est éloigné de son rôle créatif pour devenir le moyen de pression de groupes sans scrupules...
Heureusement, la presse commence à réagir :

Plus d'informations sur la page du comité de soutien à Grégoire Courtois

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30 janvier 2006

VIDEO = ESPOIR

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29 janvier 2006

tommytommy

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Grégoire Courtois, otage

Une dépêche vient de tomber sur les téléscripteurs.
Dans l'indifférence la plus complète, et le silence éloquent des médias nationaux et internationaux, Grégoire Courtois, citoyen français, vient d'être pris en otage par un groupe radical inconnu.
Les revendications des kidnappeurs étant toujours floues, ses proches ne peuvent qu'attendre dans la peur que parvienne son prochain signe de vie.
Grégoire Courtois, otage

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24 janvier 2006

Lundi

Hier soir, nouvelle édition du café littéraire du Capricorne.
J'avais préparé quelque chose mais je n'ai pas pu le lire moi-même pour des raisons personnelles (c'est drôle de faire des secrets sur un blog où on est théoriquement censé étaler sa vie privée en ligne sans vergogne).
Des secrets justement, c'était le thème de la soirée.
J'avoue que mon texte était un peu baclé, mais j'aimais bien quand même cette petite dose d'absurdité kafkaïenne qui monte en puissance.
Comme d'habitude avec le Capricorne, on peut se permettre des expériences et je dois bien avouer que sans ce laboratoire de lecture publique, je ne m'aventurerai probablement pas sur ces territoires littéraires plutôt inconnus pour moi.
Comme je disais à Aurélie, produire un texte tous les deux mois, en sachant qu'il sera obligatoirement lu devant un public, c'est une véritable hygiène d'écriture, plutôt salutaire pour quelqu'un comme moi qui prend l'habitude de faire traîner des projets pendant des années avant de présenter des versions finales.
Comme le café commence à vieillir et donc que j'accumule beaucoup de textes conçus pour l'occasion, j'ai décidé en plus de faire une petite page où on peut les retrouver plus facilement sans avoir à farfouiller dans les archives du blog.
Ca se passe ici => Le Capricorne

[Note : Au passage merci à René-Jean et à Marc qui se sont partagés la lecture de mon dernier texte en mon absence, ce qui d'après les témoins, n'était pas de la tarte.]

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22 janvier 2006

Rêve #6

[J'ai fait ce rêve cette nuit et je me souviens m'être réveillé avec la furieuse envie de tout noter tellement il me semblait cohérent, scénaristiquement parlant, avec des unités de lieu et de temps relativement respectées, un début, une fin, etc. Malheureusement, je me suis rendormi et ne restent plus à cette heure-ci que quelques bribes de ce qu'était cette belle histoire.]

Tout commence dans un petit quartier résidentiel plutôt coquet.
Aurélie (mon amoureuse) m'a invité chez ses parents.
L'ambiance est un peu à la teen-movie américains. La maison ressemble d'ailleurs à toutes les maisons de films avec des ados dans la banlieue chic d'une grande ville américaine et de plus, il semble que les parents d'Aurélie hébergent temporairement une Américaine et ses deux enfants. Peut-être une sorte de jumelage, quelque chose comme ça.
Les parents ne sont pas au courant de ma présence, et je me fais plutôt discret.
Pourtant, il faut bien que je les rencontre et ça se produit dans la cuisine (américaine) où le plus petit des deux enfants américains est en train de dîner.
En signe de bonne volonté et de désir d'intégration, j'engage donc la conversation avec la mère américaine (en anglais) et je traduis ce qu'elle dit aux parents d'Aurélie.
Bizarement, je m'aperçois que la mère américaine ne comprend pas ce que lui dit son enfant, et du coup, je traduis aussi.
Si toute cette bonne volonté est appréciée, je sens quand même que l'ambiance est un peu lourde, que d'une certaine manière, je dérange, alors je préfère m'excuser et je sors.

Il fait nuit. Je n'habite pas loin, alors je rentre en courant.
Sur le chemin du retour, la route passe sous une sorte de pont, pas très long, sous lequel des clochards ont élu domicile (si je puis m'exprimer ainsi).
Mais il y a une grande agitation, et pendant que quelques clochards restent allongés sous leurs couvertures, d'autres poussent des cris et semblent chercher quelque chose sur la chaussée. Des passants et des voisins les ont rejoint et je comprends rapidement qu'il vient de se produire un accident. Un clochard a été renversé par une voiture et le pauvre homme a presque été pulverisé.
Une dame, surement une voisine, a pris les choses en main et demande à tout le monde de s'occuper du clochard très très très grièvement blessé (je vous épargne la description) et à toutes les personnes présentes de chercher sur la chaussée la moindre parcelle du monsieur (membre, peau, chair, os, etc.).
Pour ce faire, elle nous distribue des petits gobelets en plastique qu'il nous faudra donner aux secouristes quand ils arriveront avec l'espoir qu'ils réussiront peut-être à recoudre sur la victime le morceau qu'on aura retrouvé.
Il y a un sérieux litige sur l'origine de l'accident et des clochards un peu éméchés commencent à s'énerver après les non-clochards en leur disant qu'ils sont responsables.
Du coup, un peu plus tard, en plus des ambulances, ce sont des policiers qui arrivent et qui commencent à embarquer les fauteurs de trouble.
Je ne sais pas comment ça se passe, ça va très vite, mais je me retrouve emporté par le mouvement, on me prend pour un clochard et je suis expédié dans le fourgon avec les autres.

Pendant le trajet, je reconnais un policier. C'est VDB (pour ceux qui connaissent), un gars qui était à l'école avec moi. Un type toujours marginal, qui se faisait virer du collège tous les quatre matins parce qu'il se battait et insultait les profs. Il me reconnaît aussi, me salue. J'essaie de lui dire que je suis innocent, mais il ne me croit pas, ou fait semblant de ne pas me croire. Au fond de moi, je pense qu'il est trop content de se venger de toutes ces années où il a été le paria et moi le bon élève. Il paraît évident qu'il ne lèvera pas le petit doigts pour me faire libérer.

On arrive dans une sorte de prison préventive à ciel ouvert où des tas de gens attendent qu'on les interroge.
Ca ressemble à un jardin de club de vacances et je suis assez surpris de retrouver là plusieurs de mes amis d'enfance en train de fumer des joints, allongés sur la pelouse. Certains font la sieste, d'autres discutent, et j'ai beau dire que je suis innocent, que je ne faisais que filer un coup de main à des gens pour sauver ce SDF, ça ne semble pas vraiment le problème ici.

Comme la circulation dans cette prison semble assez libre, je décide donc de me rendre à un bâtiment de plusieurs étages où je sais que je pourrai trouver des policiers qui m'écouteront.
Je monte plusieurs escaliers et j'arrive à l'étage des interrogatoires.
Comme chez le dentiste, je découvre qu'il y a une salle d'attente car les policiers semblent très occupés.
A ma grande surprise, je vois aussi mon père dans la salle d'attente qui regarde en bas par la fenêtre ouverte. On discute un peu et il me demande si ça me paraît compliqué d'escalader cette façade. Pour lui montrer que non, je m'engage sur le rebord de la fenêtre et commence à descendre en m'accrochant à une gouttière.
Après quelques mètres de descente, je me dis que les policiers n'ont pas pris mon nom, donc si je m'échappe, personne n'en saura rien, et je ne serai même pas recherché.
Je descends un peu plus vite et j'arrive en bas.
J'essaie de paraître naturel mais je hâte quand même le pas parce que désormais, je suis un fugitif. Une fois tourné au coin de la rue, je me mets à courir pour trouver une cachette.

Il fait maintenant jour.
J'arrive dans un parc, style parc des Buttes Chaumont, avec lac artificiel et grandes haies d'arbres.
Il y a en particulier une longue haie de sapins très grands qui me paraît idéale pour trouver refuge et souffler quelques instants.
Je pénètre dans la haie et je commence à escalader un sapin, pour avoir une meilleure vue et vérifier si on m'a suivi ou si on me recherche.
Je ne vois pas de policiers, mais de l'autre côté du lac artificiel, je vois des familles avec des poussettes qui semblent faire leur balade du dimanche dans le parc.
Des haut-parleurs diffusent un morceau de musique classique [Note : que j'avais identifié en me réveillant cette nuit mais que j'ai maintenant oublié].
Je commence à m'inquiéter au moment où je m'aperçois que des tas de gens sont en train de me montrer du doigt un peu partout dans le parc. En fait, ils ne me voient pas mais ont remarqué que la cîme des sapins bougeait du fait de ma présence.
Pas paniqué, je me mets donc à faire bouger les sapins en rythme avec la musique classique. Des gens sortent leur camescope pour filmer ça. Ils pensent que c'est un spectacle, ou bien un phénomène naturel particulièrement étonnant.
A la fin du morceau, je descends des arbres et rencontre quelqu'un au pied, qui semble habiter dans cette haie. [Note : Même remarque. J'en savais un peu plus sur cette personne cette nuit, mais j'ai maintenant oublié.]
Je me rends dans le parc et je demande à l'une des personnes qui a filmé la danse des sapins de me donner la cassette en prétendant qu'il s'agissait d'une performance d'art contemporain.

Le temps passe et je réussis à faire éditer cette performance en DVD, ce qui me rapporte argent et notoriété.
Pourtant, un jour, je repasse près du pont où le clochard avait été renversé, et je tombe nez-à-nez avec VDB, le policier qui m'avait attrapé et qui était le seul à connaître mon nom, et donc à savoir que j'étais un fugitif.
Il m'arrête et m'emmène dans son bureau pour interrogatoire.
Là, je craque et lui raconte toute l'histoire, cette histoire que je viens de raconter, et mon argument principal, c'est de dire que me faire arrêter maintenant, au moment même où ma vie commence à être normale (?), où je ne suis justement plus hors-la-loi (??), c'est ne pas me laisser la chance que j'ai méritée (???).
VDB semble comprendre, et pour me faire une faveur, décide de ne pas m'inculper, mais seulement de me donner une contravention.
Je suis rassuré, mais avec un sourire en coin, VDB m'annonce tout de même que toutes les fautes de mon passé, même si elles n'entraînent pas de sanction, seront malgré tout inscrites sur mon casier judiciaire.
Et au même moment, derrière lui, des écrans de télévision s'allument, et sur toutes les chaînes, des flashs spéciaux annoncent, listes officielles à l'appui, les conneries que j'ai faites au cours de ma vie.
Je me réveille.

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Hurler en 2006

Amateurs de bleuettes avec Meg Ryan et de drames égotistes franco-françois, passez votre chemin !
La liste de liens qui suit vous mènera à un excellent dossier (toujours en cours ?) de la rédaction online de Mad Movies faisant le récapitulatif quasi-exhaustif de tous les films les plus dégueus et les plus bourrins à venir en 2006.
Du slasher forestier, du gros gore qui tache, de la série Z au ketchup, des teens démembrées, des bestioles d'outre-tombe-espace-atlantique qui veulent rayer la Terre de la carte de l'espace, du mutant pas beau, des enfants fous, des légions de serviteurs de Belzebuth, tout, tout, tout, vous saurez tout sur ce qui nous attend au ciné dans les 12 prochains mois.
Avec toujours le ton décalé qui fait le charme du magazine depuis des années, cet alléchant panorama vous en apprendra plus sur les prochains projets (entre autres) de Brian De Palma, Rob Zombie, Hideo Nakata, Darren Aronofsky, Quentin Tarentino, M.Night Shyamalan, Tobe Hooper, Guillermo Del Toro, Danny Boyle, David Fincher ou encore Paul Verhoeven.
Bien entendu, les films les plus rigolos ne seront pas réalisés par les personnes sus-nommées mais par d'obscurs inconnus ajoutant année après année, consciencieusement et dans l'ombre, leur pierre sanguinolente au grand édifice du "film qu'on loue le samedi soir et qu'on commence à regarder à 2 heures du mat quand ya plus de pizza et que tout le monde est bourré", un style malheureusement inconnu au pays de Michel Drucker.

Mad Previews 2006 Part 1 / 2 / 3 / 4 / 5 / 6 / 7 / 8 / 9 / 10 / 11

Et pour finir sur une image, rappelons que le serial-killer n'a pas que des défauts puisqu'il permet souvent aux jeunes femmes de se contorsionner pendant toute une nuit afin de lui échapper, ce qui met avantageusement à profit toutes ces heures d'aérobic qui semblaient jusqu'alors inutiles (image extraite de The Texas Chainsaw Massacre : The Origin) :

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14 janvier 2006

Podcasters

J'avoue que je ne me suis pas du tout renseigné.
Ca ne me ressemble pas. D'habitude, je cherche vraiment la signification des choses, leur origine, etc., mais là franchement, je dois bien avouer que je m'en fous un peu.
Donc malgré mon manque de recherche théorique et seulement du fait de ma connaissance empirique du procédé, je ne vois vraiment pas ce que signifie le mot "podcast".
J'en vois traîner un peu partout, sur tous les sites, ça ok.
Je vois bien qu'il s'agit de musique, ou de son plus généralement, disponible en ligne, mais je dois être con, je vois vraiment pas en quoi ça devrait s'appeler "podcast" maintenant alors qu'auparavant, on pouvait trouver le même type de contenu et que c'était simplement un fichier .mp3 à télécharger.
Est-ce que c'est l'apparition du ipod de Apple qui a transformé le nom de ces contenus ?
Est-ce que c'est un système spécifique de lecture en ligne ?
Je suis de mauvaise foi, certes, mais bon, j'en sais rien.

Bref, passées ces considérations terminologiques, le fait est qu'il y a quelques podcasts qui sont apparus et que je vous recommande chaudement.
Le premier, appendice de la revue Critical Secret, propose plusieurs interventions poétiques, reflexives ou simplement sonores. Il est appelé, si j'ai bien compris, à être mis à jour toutes les semaines, donc ça promet.
C'est ici => http://criticalsecret.com/n15/index.php

Ensuite l'excellent et ancestral mini-mag Vital Weekly consacré à la musique tordue de manière générale, et qui émet depuis maintenant presque dix ans sur le web (ça nous rajeunit pas), vient lui aussi de passer au podcast.
Dans les faits, c'est simplement un fichier .mp3 à télécharger chaque semaine et qui contient un mix de certains des disques chroniqués. Ca fait du bien, parce que dans le genre "on chronique des disques introuvables et que vous entendrez jamais", c'était un peu les leaders du secteur.
Ca se passe ici => http://www.vitalweekly.net/podcast.html

Et pour finir, notule copinage, comme diraient mes camarades de AEIOU, avec le très attendu podcast conçu par xavier cahen et sumoto.iki et pour lequel je suis censé me bouger un peu les fesses rapidement. Je donne pas l'adresse pour le moment, car l'ouverture officielle n'a pas encore été programmée, mais j'en reparlerai rapidement.

Voilà.
Avec ça, vous devriez avoir assez de choses à écouter pour oublier définitivement la bande FM.

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11 janvier 2006

Soldes

PARIS - La police ferroviaire, dont Nicolas Sarkozy a annoncé la création après les violences commises dans un train lors des fêtes de fin d'année, regroupera 2500 policiers et gendarmes, annonce le ministère de l'Intérieur.

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10 janvier 2006

tommytommy

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09 janvier 2006

L'art de la guerre

Comme Bobig m'a promis cette somptueuse toile, je me suis dit que je ne pouvais pas la prendre sans lui transmettre à mon tour une petite création originale.
Alors voilà, ça s'appelle "Nos fautes sont toujours stratégiques". C'est un triptyque photographique et j'ai quand même eu le temps de le prendre en photo avant de l'envoyer.

Pour ceux qui souhaiteraient en faire une impression eux-mêmes (on peut toujours rêver), voici les trois photos réunies dans un zip : fautes.zip

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27

On peut pas dire que Gus Van Sant soit de ma génération.
Il a l'age de mes parents.
Quand il avait 16 ans, à la radio, c'était les Doors, les Rolling Stones, les Beatles.
S'il avait des potes assez éveillés pour ramener des vinyls d'Outre-Manche, ou d'Outre-Atlantique, ça pouvait être le Velvet Underground, ce genre de trucs, mais sûrement pas Nirvana.
Quand Bleach sort, il a 37 ans. Un vieillard quoi...

Moi, mes 16 ans, je les ai eu en 1994.
C'est l'année où Kurt Cobain ne trouve rien de mieux à faire que se mettre quelques grammes de chevrotine dans le crâne.
Comme Hendrix, comme Morrison, comme une floppée d'autres, il avait 27 ans.
1994, 16 ans, 37 ans, 27 ans... Tout ça, ce sont des chiffres, bien sûr, et aux chiffres on peut donner le sens qu'on veut.
A l'age de 16 ans, je me souviens, j'écrivais déjà des choses, des tas de choses. En cours la plupart du temps, au lycée, dans les marges de mes cahiers, ou bien carrément à la place des leçons. Quand "tout le monde" grattait des formules mathématiques ou des verbes irréguliers d'anglais, je me souviens, je faisais un grand trait sur la page, j'écrivais un long poème lyrique et désespéré, je refaisais un autre grand trait, et je continuais la leçon.
A l'age de 16 ans aussi, j'avais fait une série de vidéos, aujourd'hui disparues.
J'étais alors persuadé d'avoir atteint une forme de pensée indépassable, qui à partir de ce moment commencerait à se dégrader, du fait des responsabilités qui allaient s'accumuler dans ma vie, des contingences matérielles qu'impose le statut d'adulte.
Alors à la manière d'un Hari Seldon de Fondation, j'avais conçu des messages vidéo qui devaient être vus par le Troudair du futur, chaque année, à son anniversaire, afin de le guider dans sa vie, dans ses choix, puisqu'il était plus que probable que toute trace de ma révolte d'alors aurait été dévorée ou anesthésiée par le formol du temps.
Il y avait 11 vidéos, à voir de 17 à 27 ans.
Après, je ne savais plus.
Qu'est-ce qui pouvait bien se passer après 27 ans ?
Aucun des modèles que j'adulais à l'époque n'avait dépassé cet âge canonique.

Alors pour moi, qu'on marche sur ses deux jambes ou bien qu'on soit enterré à 6 pieds sous terre, ça ne changeait rien : après 27 ans, on était mort, un point c'est tout.
Aujourd'hui, même si je me souviens de l'existence de ces vidéos, je mentirais si j'affirmais savoir ce qu'elles contenaient. Comme prévu, tout a vraiment disparu de ma mémoire. Mais malgré ça, je sais que toutes ces années, j'ai quand même gardé au fond de moi le pressentiment que ma 27e année devait être la dernière.
Comme un cataclysme sourd et inévitable, cette année-là allait tout ravager de qui j'étais et me laisser pour mort, puisque tout ce qui devait être accompli l'avait déjà été et que rien ne pousse plus sur une terre exsangue.

Last Days de Gus Van Sant, c'est un long travelling final qui exprime cette idée, celle que cette période de la vie, c'est un peu les arrêts de jeu d'un match qu'on sait déjà plié.
Je ne crois pas faire de rapprochement tiré par les cheveux en citant le Dead Man de Jim Jarmusch, puisque je soupçonne Van Sant d'avoir nommé son héros Blake en référence directe au rôle qu'interprète Johnny Depp (William Blake). De la même manière, dans les deux films, on va suivre le parcours final de deux hommes morts, l'un blessé par balle et le second en bout de course (un impressionnant Michael Pitt qui lui avait 13 ans à la mort de Cobain), parvenu à l'accomplissement de tout ce qui devait être accompli et ne trouvant plus ni la force ni l'envie de continuer plus avant.

Le quotidien pesant de ces derniers jours devient alors la grande métaphore métaphysique (ça fait beaucoup de "méta") qu'on attendait de la part de l'auteur de Elephant. Murmures inaudibles, plans de dos, sons anachroniques et récit elliptyque, tout est agencé pour ne faire qu'effleurer le mystère d'une mort annoncée... sans jamais en pointer les raisons, ou alors des raisons qui pourraient aussi bien en être pour chacun de nous.
Dans "Hurlements en faveur de Sade", Debord dit que "La perfection du suicide, c'est l'équivoque". Ainsi, avec Last Days, malgré l'évidence, tout l'art de Gus Van Sant consiste a explorer cette équivoque. Non pas l'équivoque du suicide, mais l'équivoque de la vie. Bien plus que "pourquoi se tuer ?", il pose la question "pourquoi vivre ?", et pas seulement pour une rock-star parvenue au bout de son parcours artistique, parce qu'à aucun moment, le Blake de Last Days n'est décrit comme tel, se permettant même des moments de fulgurance musicale à faire serrer la gorge, dont une chanson interprétée à la guitare acoustique par Michael Pitt et qui résonne comme les plus beaux moments de l'Unplugged, l'album-testament de Nirvana.
De la même manière, l'intervention du VRP des Pages Jaunes, tout comme celle des jumeaux de l'Eglise réformiste de Je-Ne-Sais-Quoi ou encore celle du joueur frénétique de Donjons & Dragons, nous conforte dans l'idée que le statut de rock-star et la vie en apparence déjantée qui va avec ne sont pas forcément les manifestations les plus évidentes de la folie aujourd'hui.

Et toujours reste en suspens la question primordiale que je me posais à 16 ans : que faire après 27 ans ?
Moi j'ai trouvé ma réponse, Gus Van Sant aussi... ainsi d'ailleurs que Kurt Cobain.
Alors oui, de mon côté, j'ai 27 ans pendant encore 11 jours, et oui, j'aimerais vraiment pouvoir regarder les 11 vidéos que j'avais faites à l'époque, une par soir, en prime time, histoire d'en prendre de la graine, mais puisque tout ça n'est plus possible, restent les murmures de nos fulgurances, et le sentiment finalement optimiste que depuis le début, et jusqu'à la fin, nous avons eu et aurons toujours éternellement 27 ans...

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06 janvier 2006

Rêve #5

Il faisait beau. L'herbe était verte.
Ca ressemblait un peu à un concert en plein air, avec une foule colorée réunie devant une scène, des regisseurs en débardeur tripotant des boutons sur une console à ciel ouvert.
Une femme s'est avancée sur la scène jusqu'à une sorte de pupitre, genre pupitre de discours politique. Bon, j'ai jamais vu sa tête nulle part à cette dame, mais je savais bien qui c'était quand même, parce que dans les rêves, quand une réalité varie, ça n'en est pas moins LA réalité, acceptée par tous, à commencer par le rêveur [exemple : si dans un rêve, se promener avec un chat mort sur la tête est à la mode, ça ne choquera personne. - Oh, il est trop classe ton siamois ! Tu l'as eu où ?].
Cette femme était donc la présidente de la république, ou bien une haute responsable politique, mais enfin, quelque chose dans le genre. Elle s'approche du micro et s'apprête à parler. Etrangement, je sais aussi ce qu'elle va dire. Je dois être proche de l'organisation, ou du pouvoir, ce qui revient au même.
En fait, elle s'apprête à annoncer à la foule réunie ici que le monde touche à sa fin, qu'il ne nous reste plus beaucoup de temps à vivre, et qu'il n'y a rien à faire contre ça. Je ne connais pas exactement les détails. Epidemie, hiver nucléaire, météorite géante, invasion extraterrestre, je ne sais pas de quel scénario il s'agit, mais le fait est que c'est cuit, et qu'il lui faut l'annoncer.
L'herbe verte, du coup, l'est beaucoup moins, et toute cette légère décontraction ambiante prend une saveur différente, car chacun sait que c'est le calme avant la tempête et que les émeutes, les pillages et les suicides collectifs ne manqueront pas d'éclater dans les secondes qui suivront le discours.
Alors la dame ouvre la bouche pour parler, et l'ingénieur du son monte le volume du micro. Mais là, on entend un gros buzz tout moche. Brrrrzzzzzz... Ca bouffe tout, les gens se bouchent les oreilles.
Merde, je me dis. Il doit y avoir un faux-contact quelque part, un cable qui passe sur un fil électrique, quelque chose comme ça. Alors je fais un signe à l'ingénieur du son pour lui faire comprendre que je vais chercher la panne, et je m'engouffre sous une table où passent tous les cables. Je vérifie les branchements et hop, je trouve la prise mal branchée, que j'arrange.
Je reviens ensuite vers l'ingénieur du son, il remet le volume, et voilà, plus de buzz. La dame nous sourit, elle est rassurée. Elle peut faire son discours et nous dire qu'on va tous crever.
Au moment où elle commence, l'ingénieur du son se retourne vers moi et me dit : "Merci Troudair. Tu nous as sauvé la vie."
Hum... Y'a pas de quoi.
Et je me réveille.

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05 janvier 2006

La séduction dans les bulles

Personne n'a posé la question mais j'y réponds quand même.
La photo qui m'a servi pour ma carte de voeux 2006 est une pub pour Perrier extraite du numéro de mars 1969 du magazine Lui.
A ceux qui se demandent dans quel état était la France après mai 1968 et surtout dans quelle mesure les révoltes urbaines avaient modifié la manière de penser du pays, voici donc la réponse...
Ci-dessous la légende orginale, éloquente.
Je n'ai fait que rajouter les bulles...

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03 janvier 2006

Le lièvre et le gorille

En plus d'être un excellent artiste (peintre et vidéaste), Pascal Lièvre vient d'ouvrir son blog.
Un petit lien donc vers cette intéressante analyse du King Kong de Peter Jackson.
Et dire que je l'ai pas encore vu...
King Kong sauveur de Darwin ?

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01 janvier 2006

Voeux officiels

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