[J'ai fait ce rêve cette nuit et je me souviens m'être réveillé avec la furieuse envie de tout noter tellement il me semblait cohérent, scénaristiquement parlant, avec des unités de lieu et de temps relativement respectées, un début, une fin, etc. Malheureusement, je me suis rendormi et ne restent plus à cette heure-ci que quelques bribes de ce qu'était cette belle histoire.]Tout commence dans un petit quartier résidentiel plutôt coquet.
Aurélie (mon amoureuse) m'a invité chez ses parents.
L'ambiance est un peu à la teen-movie américains. La maison ressemble d'ailleurs à toutes les maisons de films avec des ados dans la banlieue chic d'une grande ville américaine et de plus, il semble que les parents d'Aurélie hébergent temporairement une Américaine et ses deux enfants. Peut-être une sorte de jumelage, quelque chose comme ça.
Les parents ne sont pas au courant de ma présence, et je me fais plutôt discret.
Pourtant, il faut bien que je les rencontre et ça se produit dans la cuisine (américaine) où le plus petit des deux enfants américains est en train de dîner.
En signe de bonne volonté et de désir d'intégration, j'engage donc la conversation avec la mère américaine (en anglais) et je traduis ce qu'elle dit aux parents d'Aurélie.
Bizarement, je m'aperçois que la mère américaine ne comprend pas ce que lui dit son enfant, et du coup, je traduis aussi.
Si toute cette bonne volonté est appréciée, je sens quand même que l'ambiance est un peu lourde, que d'une certaine manière, je dérange, alors je préfère m'excuser et je sors.
Il fait nuit. Je n'habite pas loin, alors je rentre en courant.
Sur le chemin du retour, la route passe sous une sorte de pont, pas très long, sous lequel des clochards ont élu domicile (si je puis m'exprimer ainsi).
Mais il y a une grande agitation, et pendant que quelques clochards restent allongés sous leurs couvertures, d'autres poussent des cris et semblent chercher quelque chose sur la chaussée. Des passants et des voisins les ont rejoint et je comprends rapidement qu'il vient de se produire un accident. Un clochard a été renversé par une voiture et le pauvre homme a presque été pulverisé.
Une dame, surement une voisine, a pris les choses en main et demande à tout le monde de s'occuper du clochard très très très grièvement blessé (je vous épargne la description) et à toutes les personnes présentes de chercher sur la chaussée la moindre parcelle du monsieur (membre, peau, chair, os, etc.).
Pour ce faire, elle nous distribue des petits gobelets en plastique qu'il nous faudra donner aux secouristes quand ils arriveront avec l'espoir qu'ils réussiront peut-être à recoudre sur la victime le morceau qu'on aura retrouvé.
Il y a un sérieux litige sur l'origine de l'accident et des clochards un peu éméchés commencent à s'énerver après les non-clochards en leur disant qu'ils sont responsables.
Du coup, un peu plus tard, en plus des ambulances, ce sont des policiers qui arrivent et qui commencent à embarquer les fauteurs de trouble.
Je ne sais pas comment ça se passe, ça va très vite, mais je me retrouve emporté par le mouvement, on me prend pour un clochard et je suis expédié dans le fourgon avec les autres.
Pendant le trajet, je reconnais un policier. C'est VDB (pour ceux qui connaissent), un gars qui était à l'école avec moi. Un type toujours marginal, qui se faisait virer du collège tous les quatre matins parce qu'il se battait et insultait les profs. Il me reconnaît aussi, me salue. J'essaie de lui dire que je suis innocent, mais il ne me croit pas, ou fait semblant de ne pas me croire. Au fond de moi, je pense qu'il est trop content de se venger de toutes ces années où il a été le paria et moi le bon élève. Il paraît évident qu'il ne lèvera pas le petit doigts pour me faire libérer.
On arrive dans une sorte de prison préventive à ciel ouvert où des tas de gens attendent qu'on les interroge.
Ca ressemble à un jardin de club de vacances et je suis assez surpris de retrouver là plusieurs de mes amis d'enfance en train de fumer des joints, allongés sur la pelouse. Certains font la sieste, d'autres discutent, et j'ai beau dire que je suis innocent, que je ne faisais que filer un coup de main à des gens pour sauver ce SDF, ça ne semble pas vraiment le problème ici.
Comme la circulation dans cette prison semble assez libre, je décide donc de me rendre à un bâtiment de plusieurs étages où je sais que je pourrai trouver des policiers qui m'écouteront.
Je monte plusieurs escaliers et j'arrive à l'étage des interrogatoires.
Comme chez le dentiste, je découvre qu'il y a une salle d'attente car les policiers semblent très occupés.
A ma grande surprise, je vois aussi mon père dans la salle d'attente qui regarde en bas par la fenêtre ouverte. On discute un peu et il me demande si ça me paraît compliqué d'escalader cette façade. Pour lui montrer que non, je m'engage sur le rebord de la fenêtre et commence à descendre en m'accrochant à une gouttière.
Après quelques mètres de descente, je me dis que les policiers n'ont pas pris mon nom, donc si je m'échappe, personne n'en saura rien, et je ne serai même pas recherché.
Je descends un peu plus vite et j'arrive en bas.
J'essaie de paraître naturel mais je hâte quand même le pas parce que désormais, je suis un fugitif. Une fois tourné au coin de la rue, je me mets à courir pour trouver une cachette.
Il fait maintenant jour.
J'arrive dans un parc, style parc des Buttes Chaumont, avec lac artificiel et grandes haies d'arbres.
Il y a en particulier une longue haie de sapins très grands qui me paraît idéale pour trouver refuge et souffler quelques instants.
Je pénètre dans la haie et je commence à escalader un sapin, pour avoir une meilleure vue et vérifier si on m'a suivi ou si on me recherche.
Je ne vois pas de policiers, mais de l'autre côté du lac artificiel, je vois des familles avec des poussettes qui semblent faire leur balade du dimanche dans le parc.
Des haut-parleurs diffusent un morceau de musique classique
[Note : que j'avais identifié en me réveillant cette nuit mais que j'ai maintenant oublié].
Je commence à m'inquiéter au moment où je m'aperçois que des tas de gens sont en train de me montrer du doigt un peu partout dans le parc. En fait, ils ne me voient pas mais ont remarqué que la cîme des sapins bougeait du fait de ma présence.
Pas paniqué, je me mets donc à faire bouger les sapins en rythme avec la musique classique. Des gens sortent leur camescope pour filmer ça. Ils pensent que c'est un spectacle, ou bien un phénomène naturel particulièrement étonnant.
A la fin du morceau, je descends des arbres et rencontre quelqu'un au pied, qui semble habiter dans cette haie.
[Note : Même remarque. J'en savais un peu plus sur cette personne cette nuit, mais j'ai maintenant oublié.]Je me rends dans le parc et je demande à l'une des personnes qui a filmé la danse des sapins de me donner la cassette en prétendant qu'il s'agissait d'une performance d'art contemporain.
Le temps passe et je réussis à faire éditer cette performance en DVD, ce qui me rapporte argent et notoriété.
Pourtant, un jour, je repasse près du pont où le clochard avait été renversé, et je tombe nez-à-nez avec VDB, le policier qui m'avait attrapé et qui était le seul à connaître mon nom, et donc à savoir que j'étais un fugitif.
Il m'arrête et m'emmène dans son bureau pour interrogatoire.
Là, je craque et lui raconte toute l'histoire, cette histoire que je viens de raconter, et mon argument principal, c'est de dire que me faire arrêter maintenant, au moment même où ma vie commence à être normale (?), où je ne suis justement plus hors-la-loi (??), c'est ne pas me laisser la chance que j'ai méritée (???).
VDB semble comprendre, et pour me faire une faveur, décide de ne pas m'inculper, mais seulement de me donner une contravention.
Je suis rassuré, mais avec un sourire en coin, VDB m'annonce tout de même que toutes les fautes de mon passé, même si elles n'entraînent pas de sanction, seront malgré tout inscrites sur mon casier judiciaire.
Et au même moment, derrière lui, des écrans de télévision s'allument, et sur toutes les chaînes, des flashs spéciaux annoncent, listes officielles à l'appui, les conneries que j'ai faites au cours de ma vie.
Je me réveille.
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