Troudair Revolutions

Fil d'info en continu sur les conséquences de la fin du monde qui a eu lieu le 15 décembre 1999.

27 août 2007

Salopes - Dennis Cooper

Comme souvent pendant les vacances, le temps, les ombres et les corps s'allongent, la chaleur empêche tout mouvement, et l'absence d'impératif me permet de lire pas mal.
J'avais prévu de faire des petits compte-rendus de tout ce que j'ai lu cet été, mais comme du temps est passé, et que très peu de choses, finalement, ont passé l'épreuve, je vais tout simplement zapper les trucs de merde (le dernier Dantec, entre autre) et aller directement dans le vif du sujet, à savoir le roman magistral que je me suis enfilé en quelques heures : "Salopes" de Dennis Cooper.

J'ai découvert Dennis Cooper avec "Guide", en 2000 je crois, et déjà à l'époque, j'avais été assez scotché par le brio de ce type. Premièrement par son écriture, d'une limpidité démoniaque, et deuxièmement par les thématiques abordées, tellement violentes (pédophilie, sexe extrême, soumission, etc.) qu'elles portaient en elles une autre grande question : la frontière entre fantasme et réalité en littérature. Parce qu'on n'est peut-être que des petits bourgeois propres sur nous, mais lire un bouquin où des gosses de 10 ans font le tapin et parlent comme s'ils avaient vécu 5 vies de plus que nous, on a franchement du mal à trouver ça crédible.

"Guide" était donc cet objet curieux, entre lard et extrême cochon, dont on n'osait pas vraiment s'avouer qu'il était carrément réaliste.
Et si je n'ai pas lu tous les bouquins que Cooper a écrit entre temps, il faut pourtant croire que son projet artistique intégrait déjà totalement cette idée, puisque le dernier en date, "Salopes" ("The sluts" en VO), est une immense réflexion posée sur cette frontière.

Imaginez que vous tombez, au hasard de votre surf, sur un forum de discussion, et qu'au fur et à mesure de votre lecture, une histoire se met en place, vous vous prenez de passsion pour elle, et vous commencer à réagir à votre tour, donner votre avis, émettre vos hypothèses, jusqu'à parfois oublier que vous êtes sur internet, et que tout ce qui se raconte pourrait n'être qu'un gros flan. Ajouter à ça le fait que la scène se déroule sur un forum de discussion dédié aux "escort-boy" de la côte ouest des USA, et vous obtenez en plus la grosse dose de fantasme sexuel qui aurait pu manquer à un forum traditionnel.

"Salopes" est un roman épistolaire du 21e siècle, où Merteuil et Valmont sont tous les deux des mecs aux penchants sado-maso poussés à l'extrême, et où le lecteur, paumé entre le vrai et le faux, lutte contre sa propre morale pour se protéger des horreurs qui sont peut-être en train de se passser sous ses yeux.

Alors évidement, tout comme les intervenants incrédules du forum, nous qui lisons ces lignes sommes aussi sujets à ce grave trouble voyeuriste, ce sentiment mêlant l'interdit et la honte refoulée, bien protégés (pour nous) derrière l'épaisseur du papier ou (pour les protagonistes) derrière un écran d'ordinateur.

Et "Salopes" continue son entreprise de perversion, dépeignant un monde sans pitié, sans amour et baigné dans d'insondables profondeurs pathétiques, où tout est marchandise, à commencer par les hommes et leur cul.

Je ne vous raconterai pas en détails toutes les ramifications de l'histoire car au-delà du concept, très bien maîtrisé, il est très facile de vite se prendre de passion pour le récit, comme un bon feuilleton dont on attend avec impatience le prochain épisode, tout en espérant et redoutant à la fois qu'il sera encore plus dégueulasse que le précédent.

Au final, "Salopes" est un roman qui répond à toutes ses promesses, et quand on traite de fantasme, de sexualité, de perversion et d'internet, il offre la solution la plus juste qu'on pouvait trouver à l'intersection de ces problématiques : l'incertitude et le malaise le plus absolu.

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Now playing: Molasses - Saint Christopher's blues
via FoxyTunes

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26 août 2007

Troudair live in Laroche-Migennes


Troudair - Live in Laroche-Migennes
Nous sommes le 22 juillet 2007, et il est environ 4h30 du matin.

La foule est chaude comme une braise sous un sèche-cheveux et l'artiste s'avançe sur scène, son foie digérant péniblement les 8 litres de champagne qu'il vient d'ingurgiter sous la lumière blafarde des néons de la salle des fêtes de Laroche Saint Cydroine.

Du récital de chansons d'amour donné ce matin-là, seules quelques images furent prises, les nombreux photographes présents étant eux-mêmes dans l'état second caractéristique des victimes du syndrôme de Korsakoff.

Et d'un concert désormais culte, seule une vidéo subsistera, témoin hagard errant sur la frise tordue de l'Histoire de la chanson française.

En exclusivité pour les lecteurs de ce blog, voici donc "Je t'aime" de Lara Fabian, interprété par votre serviteur (Note : la qualité de la vidéo ne permet de voir que les projectiles les plus gros jetés en direction du chanteur, mais un peu d'imagination vous fera entrevoir l'ambiance électrique de ce concert).

Et en bonus, voici l'intégralité de la setlist du concert :
- On va s'aimer (Gilbert Montagné)
- Je t'aime (Lara Fabian)
- Que je t'aime (Johnny Halliday)
- J'te l'dis quand même (Patrick Bruel)
- L'hymne à l'amour (Edith Piaf)
- Quand on n'a que l'amour (Jacques Brel)

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22 août 2007

Hollywood #3 - Winchester '73

Troisième épisode - Winchester '73
Parce que c'est un film-patron qui invente un genre, un moyen de rémunérer ses acteurs, un système financier, et finalement, un pays.

"Winchester '73 est de loin l'un des meilleurs films de l'histoire du cinéma.
Winchester '73 est un film de mort, sur la mort,
qui a répandu la mort et continuera de la répandre."


Texte intégral

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tommytommy

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10 août 2007

tommytommy

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