Spin - Robert Charles Wilson
Trouver aujourd'hui un dispositif apocalyptique original n'est déjà pas donné à tout le monde, mais faire en sorte que celui-ci se révèle être la brillante analogie de notre époque livrée au néant des siècles, harcelée de la connaissance de ceux-ci et pétrifiée devant les dangers que recèlent ceux à venir, relève carrément de l'exploit littéraire qui vaut à lui-seul la lecture de Spin.
Partant d'une situation extraordinaire (une nuit, les étoiles disparaissent), Robert Charles Wilson trouve les ressources et le souffle nécessaire pour nous conter l'histoire de trois enfants traversant une vie où l'espoir s'est changé en une bête mystérieuse, floue et rachitique, un écran noir et impalpable qui fait tomber les satellites et laisse l'Humanité face à sa propre vacuité.
Là où, de mon point de vue, Gibson avait échoué à se mettre au diapason du 21e siècle avec son "Identification des schémas", Wilson frappe juste, sans jamais perdre de vue sa famille littéraire, la science-fiction, se permettant même de développer quelques belles anticipations scientifiques.
Spin est ainsi un roman de genre, dans la plus pure lignée des anciens (Asimov ou K. Dick), mais cette forme traditionnelle, au détour d'un système solaire, aura croisé le nihilisme, la désespérance et aussi le fanatisme qui sont les valeurs dominantes de notre époque.
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