T'es OK, t'es BAT, t'es IN
C'est les vacances, hein, alors on m'épargnera la peine de développer. Mais malgré tout, mini-compte-rendu de mon séjour à Avignon.
Les Barbares (de Gorki, mes : Eric Lacascade)
Gorki peut être passionnant, drôle, radical et sublime. La cour d'honneur et Lacascade l'ont anesthésié. On s'est sauvé à l'entracte.
Chaise (d'Edward Bond, mes : Alain Françon)
Pièce implaccable, comme la plupart de celles de Bond. Françon, en spécialiste du genre, la retranscrit parfaitement. Je regrette peut-être ce rendu un peu trop fidèle justement, un peu trop propret, un peu trop trop, quoi. Mais en assurant le minimum syndical, restent le texte, des comédiens efficaces et la possibilité d'entrevoir dans ce pesant pessimisme quelques larmes d'espoir.
Les Marchands (de Joël Pommerat)
On me le conseillait depuis un moment mais je n'avais jamais rien vu de Pommerat. C'est chose faite et ça valait la peine. Superbe texte et mise en scène suprenante qui, de mon point de vue, est un vrai geste militant. Huit comédiens sur scène dont très peu disent du texte, le tout étant essentiellement retransmis par voix-off ou par procédé de sonorisation. Autrement dit, les comédiens ne sont là que pour être là, à mille lieux des considérations économiques que vit aujourd'hui le spectacle vivant. Comme justement, le sujet de la pièce est le travail, et les concessions et sacrifice que tout un chacun peut endurer pour conserver "la fierté d'être employé", l'adéquation forme-fond est vraiment parfaite. Je me gourre peut-être, mais j'ai vu dans ces "Marchands" un vrai coup de latte libertaire dans la fourmillière CGTiste qui voudrait qu'on se batte pour bosser. Sublime.
Akosh S. & Joëlle Léandre
Du jazz pour souffler un peu. Tout est dans le titre. La plus grande contrebassiste actuelle et le saxophoniste hongrois qui n'en finit plus d'être tendance. Un grand moment de symbiose dans la fournaise du Gymnase St Joseph, non-climatisé.
Bud Blumenthal
On passe dans le OFF et dans la danse. Je connaissais déjà Bud Blumenthal donc c'est pas du jeu, mais ces deux nouvelles pièces (Po's Vague et DoWhileLoop) méritent vraiment le détour. Dans la première, le solo du belgo-américain équipé d'un haut parleur sur le dos sur fond d'images de synthèse est proprement hallucinatoire. Dans la seconde, son duo avec Hayo David répétant à l'infini la même chorégraphie sur une musique différente est une réflexion sur le spectacle que j'ai rarement vu aussi bien traitée. Le tout baigne dans la grace et la précision du geste.
[Note : Je ne parle pas des spectacles que j'ai trouvé vraiment vraiment nuls. Puisque je vous dis que je suis en vacances...]
Libellés : kapital
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