Un point sur la fin du monde
Le monde court à sa perte, nos jours sont comptés, inutile de trop réfléchir à des solutions qui pourraient aider nos enfants puisque de toute manière, tout est déjà foutu d'avance, etc., etc.
Bon, tout ça, on le sait.
Néanmoins, ce que nous ignorons, plongés que nous sommes au coeur du catastrophisme le plus désespéré depuis les grandes pandémies de grippe espagnole, c'est comment cette fameuse fin du monde annoncée va se produire.
Les plus fidèles d'entre vous savent que j'ai déjà commencé à recenser bon nombre de films apocalyptiques et que je suis un lecteur assidu d'Exit Mundi, le site ultime des fins du monde les plus (im)probables (le site est coupé aujourd'hui... étrange...). Tout ceci afin de comprendre, au travers de la fiction et de l'imaginaire collectif, ce qui fait encore peur à l'homme moderne, ce qui réellement éveille en lui la détresse et le nihilisme le plus total.
Voici donc deux nouvelles pierres à cet édifice de terreur sourde proposées par les cerveaux malades de nos amis américains.
The Plague
Belle découverte que ce petit film d'horreur co-produit par Clive Barker.
Un beau matin comme les autres, tous les parents du monde découvrent que leurs enfants sont plongés dans une sorte de catatonie persistante, yeux révulsés et bave aux lèvres. Tout bambin de moins de 9 ans est touché par ce mystérieux mal.
A ce moment-là, on s'attend à une explication extra-terrestre quelconque et à un nouveau remake du "Village des Damnés", mais pas du tout.
Là où le traitement de cette histoire devient proprement génial, c'est que rien n'est expliqué, et qu'on retrouve tout simplement ce même-monde... 10 ans plus tard. Les gosses sont toujours dans le cirage, les enfants naissent comateux et la dernière génération éveillée quitte le lycée qui ne sert désormais plus à rien. La description, pendant la première demi-heure, de ce monde sans enfant, peuplés de parents livides complètement paumés et parfaitement conscients qu'ils sont les derniers humains sur Terre est excellente et rattrappe à elle-seule la suite du film, qui passe vite en mode "survival" et peine à éviter quelques poncifs du genre.
Que laissons-nous à nos enfants ? Et si jamais ils se mettaient à nous défoncer la gueule à coup de pioche, n'auraient-ils pas au fond un peu raison ?
Je n'en dit pas plus pour ne pas vous gâcher la surprise, mais sachez simplement que les thèmes abordés par ce scénario en apparence anodins sont vraiment pertinents, à défaut d'être toujours bien traités.
Et puis franchement, découvrir James Van Der Beek, l'ancien héros de la série Dawson, mal rasé, la trentaine passée, sortant de tôle, quoi de plus symbolique pour un film sur la honte et la décrépitude de l'âge adulte...?
[Pas de sortie prévue en France, mais le DVD sera probablement dispo et surtout, les versions qui circulent sous le manteau possèdent des sous-titres FR impeccables.]
Jericho
Nouvelle série diffusée sur CBS à partir de la rentrée, je ne peux pas encore en dire grand chose pour le moment car seul le pilote est pour l'instant visible.
Néanmoins, on voit déjà un potentiel intéressant dans cette histoire nombriliste à souhait comme seuls les américains savent en inventer. Imaginez, un village paumé au milieu du Kansas, avec ses rednecks pouilleux, son institutrice gentille et son maire paternaliste. Tout pourrait bien se passer dans les jolies petites maisons dans la prairie sauf que tout à coup, les télés et les radios s'arrêtent, le téléphone est coupé, et tout le monde peut aperçevoir, au loin, la silhouette imposante d'un champignon atomique.
Par une très chouette subtilité de scénario, on apprend rapidement que l'événement n'est pas isolé mais qu'au moins deux villes américaines se sont prises une petite bombe H sur le coin du crâne.
Alors est-ce que ce sont les seules ? Qui attaque au juste ? Les Arabes ? Les Russes ? Les extra-terrestres (ce qui au fond, revient au même) ? Est-ce que Jericho (Kansas), est désormais la dernière ville du monde, après que Jericho (Cisjordanie) ait été la première ? Autant de questions auxquelles la série se devra de répondre, en plus de faire face à l'inévitable chaos et au retour à la sauvagerie que les habitants ne manqueront pas de découvrir. D'ailleurs, l'un des personnages, fraîchement immigré de Saint Louis après la dévastation de l'ouragan Katrina, est là pour bien nous faire comprendre que tout ça risque de partir en quenouille sous peu. Si vraiment c'est le cas, on tiendra là une excellente série politique à l'échelle microscopique, mais j'ai quand même le désagréable pressentiment que l'histoire risque de sombrer assez vite dans un traitement de surface pas du tout à la hauteur de son ambition. La réalisation écoeurante du pilote n'est d'ailleurs pas de très bonne augure pour la suite (comment on fait pour virer la musique d'une série ? Yark !).
Bref, série à suivre au début, mais sans garantie.
Anecdote amusante, M6 n'a visiblement pas les mêmes réserves que moi puisque, fait rarissime dans l'histoire de la TV, la chaîne a acheté les droits de diffusion française avant même la diffusion du pilote aux USA...
[Sur CBS les mercredi ou jeudi à partir du 20 septembre, et bientôt sur M6 donc.]
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