Troudair Revolutions

Fil d'info en continu sur les conséquences de la fin du monde qui a eu lieu le 15 décembre 1999.

02 février 2010

Presse travaillante

Étrangement, la plupart des habitants de ce pays n'ont pas encore acheté mon livre "Les Travaillants".
Afin de les convaincre, voici donc les liens vers deux articles publiés sur fluctuat.net et rédigés par Benjamin Berton.

Critique : Ne travaillez plus !
Entretien : N'oubliez pas votre arme !

Et si ça ne vous suffit pas, rendez-vous sur le site de l'éditeur Presque Lune pour la revue de presse presque complète.

Après vous être frottés à ce concert de louanges (hum), il est évident que plus rien ne vous retiendra d'acheter un ou plusieurs exemplaires des Travaillants et par conséquent de faire ma fortune. Merci d'avance.

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18 décembre 2009

Descendre

Deux mois après sa sortie, le livre "Les Travaillants" vient de récolter sa première critique, disons "hard-core".

Pas positive, mais pas franchement négative non plus, le débat fait rage entre mon éditeur et moi pour savoir si celle-ci doit figurer dans la rubrique "presse" du site.
Moi, je suis partisan du "oui", car malgré tout, derrière la prose ampoulée, le titre vraiment foireux et le fond franchement hargneux, je suis plutôt séduit par la description radicale du livre.

Après tout, "Les Travaillants", c'est pas de la limonade, ou du moins, j'ai essayé de faire en sorte de provoquer ce type de réaction, alors j'aurais plutôt tendance à me réjouir d'avoir réussi à obtenir l'effet voulu.

Là où le texte n'atteint pas son objectif pourtant, c'est que l'horreur dépeinte est censée nous faire haïr ce monde des Travaillants... mais pas le livre lui-même.

Quoi qu'il en soit, et comme de toute manière, on ne cherche pas vraiment à se départager, Presque Lune et moi, j'ai décidé de soumettre cet article à l'avis populaire. La question que je vous pose est donc simple, amis lecteurs : "après avoir lu ça, avez-vous envie d'acheter le livre ?"



Moi, franchement, oui.

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29 novembre 2009

Samedi on signe gratis

Samedi 5 décembre à partir de 15 heures
à l'Auxerroise de librairie (ex-RUC)
Grégoire Courtois signe TOUT

(photo non-contractuelle)

Outre son roman "Les Travaillants",

et grâce à une large gamme de stylos, marqueurs et autres plumes de volatiles,
Grégoire Courtois signera aussi tout ce qu'on lui présentera,
comme par exemple les objets personnels (vêtements, sous-vêtements, mobilier ancien, petite amie, etc.)
ou encore la peau de ses fans (toute partie du corps sans distinction).

De plus, Grégoire Courtois étant particulièrement doué dans l'imitation de la signature d'un grand nombre d'écrivains célèbres (Victor Hugo, Baudelaire, Emile Zola, Marc Levy, etc.), il pourra aussi vous signer des livres qu'il n'a pas écrit.
A l'approche des fêtes, quelle meilleure idée-cadeau qu'un livre ancien dédicacé par l'auteur ?

Alors n'hésitez plus et
rendez-vous samedi 5 décembre dès 15 heures
à l'Auxerroise de librairie,
rue de la Draperie à Auxerre.

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08 novembre 2009

Mise à jour

Les éditions Presque Lune viennent de mettre à jour leur liste de librairies, et miracle, vous pouvez désormais acheter les Travaillants à Paris, à la librairie du 104 (19e) et à la Fnac Saint-Lazare (9e).

Listes complètes zone nord et zone sud.

Si malgré tout, ça fait trop loin pour vous, je rappelle qu'on peut commander directement sur le site de l'éditeur, ce qui est le plus rapide et le plus avantageux pour tout le monde.

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02 octobre 2009

Les Travaillants en librairie

C'est désormais officiel.
Le livre "Les Travaillants" vient de sortir aux Éditions Presque Lune.

Quatrième de couverture :
Ici, nous sommes dans le royaume du travailler plus, mais à une époque située dans un futur post apocalyptique où les êtres humains en sont réduits à vivre dans des bureaux cloisonnés dans de grandes tours de verre d'un autre siècle. Ce ne sont plus des êtres humains mais des travaillants.
Dans leur box, prostrés sur leur écran, ces travaillants ne peuvent se défaire de la paranoïa qui les tenaille à longueur de journée, celle qui les maintient dans la crainte d'un système occulte qui peut à tout moment et au moindre écart les affecter à la rue, châtiment bien plus terrible que la mort.
Enfermés dehors, ce ne sont plus des travaillants mais des chats.
Une métaphore acérée du monde du travail qui se vide de son humanité, un monde que dépeint l'auteur avec un cynisme rigoureux et parfois chirurgical particulièrement dérangeant.

Comment se procurer le livre ?
- Le meilleur moyen reste de le demander à votre libraire, muni des références suivantes : "Les Travaillants" de Grégoire Courtois, éditions Presque Lune, ISBN : 978-2-917897-01-0
Non seulement, vous ferez marcher une librairie, mais en plus, vous ferez connaître une toute jeune maison d'édition à ce libraire.
- Si vraiment vous ne pouvez pas faire autrement, vous pouvez dès aujourd'hui commander le livre en ligne sur chapitre.com et très prochainement sur fnac.com, etc.

Note sur les différentes versions des Travaillants :
Ce texte a été diffusé en version pdf sur ce site en octobre 2008 et proposé en auto-édition. Cinq exemplaires ont été vendus par ce biais et le pdf a été téléchargé (pas toujours pour être lu) plus de 1000 fois.
La présente édition, disponible en librairie a fait l'objet de nombreuses modifications, y compris au niveau du récit. La fin du livre, en particulier, a été changée. Aujourd'hui, cette première version n'est plus disponible et c'est la version publiée par Presque Lune qui devient officielle.

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18 juin 2009

Katalin Molnár

Préface de "quant à je (Kantaje)" de Katalin Molnár. Editions P.O.L (1996)



Je reviendrai sur cette auteure un peu plus tard. Des projets en cours dont je ne suis pas certain qu'ils se réalisent, mais en attendant, cette douce préface fera office d'entrée en matière colorée.

PS : Terminées les dernières corrections sur les Travaillants, dont la sortie imminente aux éditions Presque Lune nécessitera quelques nombreux autres messages et communiqués.

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02 avril 2009

Les Travaillants sur papier

Petite mise à jour sur la page consacrée aux Travaillants.
Il ne vous est plus possible, désormais, de commander un exemplaire papier via le site lulu.com
La raison en est très simple : le texte intégral, dans une version légèrement remaniée, paraîtra dans le courant 2009 aux Éditions Presque Lune.

Copyright Move Lachine
[Vue de Hong Kong par Move Lachine]

Et je profite de ce petit passage sur ce blog pour préciser que je suis quelque peu absent ces temps-ci, que la plupart de mes projets sont en pause, mais que j'ai une bonne excuse, puisque dans quelques jours maintenant, je ferai la connaissance de quelqu'un qui m'appellera "Papa" (enfin... dès qu'elle saura parler).

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19 octobre 2008

Les Travaillants

Enfin en ligne, le roman indispensable de l'automne.
Possibilité de commander un exemplaire papier via Lulu.com

Bonne lecture.
http://troudair.free.fr/lestravaillants/

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12 mai 2008

Bande-son toute faite

Comme je l'ai dit, j'ai demandé à plusieurs musiciens de concevoir la bande-son imaginaire des "Travaillants".
Pourtant, j'aurais pu me contenter de musique déjà existante.
Et je pense en particulier à 1h50 de musique instrumentale que j'écoute en ce moment, et qui ferait une très bonne ambiance aux évocations nihilistes du monde moderne des Travaillants.
C'est l'avant-dernier Nine Inch Nails, qui est sorti de manière un peu confidentielle, juste avant "The Slip", mais qui n'en est pas moins bon.



Ca s'appelle "Ghosts I-IV" et cet album a été conçu en 10 semaines par Trent Reznor et sa bande, en improvisation quasi-totale.
Ce qui devait être un petit EP de 5 titres s'est transformé en titanesque bande-son organique d'une incroyable puissance évocatrice, bien plus à mon avis, que les albums très travaillés du groupe.
Sur son site, Reznor affirme que cet album instrumental n'est qu'un premier pas, et qu'il y aura d'autres Ghosts. J'ai hâte.

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08 mai 2008

Vision du futur

« Car qui aujourd'hui parle encore de RTT, de diminution du temps de travail, de partage du travail comme une solution aux problèmes de l'économie française ? »
François Fillon, Premier Ministre, le 6 mai 2008

"Les Travaillants" est un texte désormais achevé.
Restent quelques corrections à apporter, orthographiques principalement, et le .pdf sera en ligne sur ce site, je pense dans le courant du mois de juin.

Pourquoi si tard ?
Parce que je ne voulais pas mettre en ligne "Les Travaillants" sans y ajouter du matériel supplémentaire. D'abord, mon idée consistait à adjoindre de nombreux articles et liens qui précisent comment j'en suis arrivé à élaborer ce texte, quelles étaient les réflexions, scientifiques et politiques, qui m'avaient inspiré pour sa conception.
Ensuite, je me suis souvenu du projet "Ne faites pas attention", dont la création était très liée à celle des Travaillants. Initialement, je comptais même sortir les deux en même temps.

Donc m'est venue l'idée de sortir le texte en même temps que sa bande-son imaginaire.
Pour ce faire, j'ai donc contacté un grand nombre de musiciens. Certains sont des amis, d'autres sont des gens dont j'admire le travail musical mais que je ne connais pas personnellement.
Je ne sais pas vraiment qui acceptera de réaliser un morceau pour ce projet un peu étrange, mais j''espère qu'au moins quelques uns seront intéressés pour participer.

Si tout se passe bien, donc, le mois de juin verra la mise en ligne du .pdf des Travaillants, assorti d'une compilation musicale, en mp3.

En attendant, c'est le silence.
Le manuscrit circule dans mon cercle d'amis, mais personne ne l'a encore lu.
C'est le moment du ravissement, où je suis satisfait du travail accompli, et pas encore bouleversé par les commentaires négatifs de ceux qui n'aimeront pas.

J'ai des centaines d'idées.
D'autres textes, ou performances, dont les embryons grossissent lentement sur mon carnet de gestation.
Et se dessine un futur créatif. Au moins en ce qui me concerne.
Ce qui est déjà pas mal.

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01 mai 2008

Hibernation

Peu de commentaires ou d'interventions sur ce blog ces derniers temps...
Je dois avouer que j'ai un peu tout laissé tomber pour me consacrer entièrement aux Travaillants.
Le peu de temps libre que j'ai, je le consacre donc à la rédaction, et comme je le disais il y a quelques semaines, le projet est définitivement lourd.
Mais complètement plongé dans ce monde d'anticipation, je reconnais être incapable de faire ou de réfléchir à autre chose.
La bonne nouvelle, c'est que la troisième partie avance bien, et que si mes calculs sont bons, une version achevée devrait faire son apparition en ligne d'ici la fin du mois.
Faites donc chauffer vos imprimantes, pendant que moi, je consulte en ligne les dernières collections automne/hiver pour savoir comment je m'habillerai pour recevoir les nombreux prix littéraires qui m'attendent.

[Note orthographique : j'ai découvert hier que le terme "travaillant" était très utilisé au Québec. Une série documentaire a même été réalisée dans les années 80 avec le même titre que le mien. Espérons que je ne sois pas obligé de changer de titre uniquement pour de bêtes questions de droit. Parce que ce titre, il est quand même très classe. L'autre problème, c'est qu'un lecteur québécois ne pourra donc pas avoir la même impression de variation de sens qu'un lecteur français, pour qui "travaillant" est seulement un participe présent... Dans tous les cas, vu l'avancement du projet, il est clair que je ne toucherai pas à une donnée aussi cruciale du récit. Alea jacta est.]

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07 avril 2008

Work in progress : le papier

Plus j'avance dans la rédaction des "Travaillants", et plus se pose un problème auquel je pensais avoir répondu depuis longtemps, et qui est celui de l'édition.

Parce que d'ordinaire, la question ne se pose pas.
Adepte des formats courts, mes diffusions en .pdf sont parfaitement appropriées aux types de textes que j'écris. Soit très courts, donc lisibles sur écran, soit moyennement courts, donc facilement imprimables sur quelques pages A4 de la photocopieuse du bureau, mes textes, jusqu'à présent, n'avaient aucunement besoin de la technique, relationnelle et artisanale, d'une quelconque maison d'édition.

Pourtant cette fois, "Les Travaillants" prend de l'ampleur, et du volume, et l'hypothèse de le diffuser uniquement en .pdf sur ce site m'apparaît de plus en plus comme l'équivalent de le jeter purement et simplement par la fenêtre.
Qui ira imprimer les quelques 300 000 signes (disons environ 150 pages sous Word) de ce texte ? Et pour commencer, qui a imprimé et lu la totalité de "Monochrome IKB n°3" déjà présenté en .pdf ici même, et de volume, disons, moyen ?
A ma connaissance, strictement personne.

Faire le mariole avec la diffusion en ligne, c'est bien mignon, mais encore faut-il que les textes soient adaptés à cette diffusion. Et si le propos exige qu'un texte dépasse le seuil de tolérance de lecture sur écran, il faut fatalement y trouver des aleternatives acceptables d'un point de vue éthique.

Car je suis en train d'écrire cette histoire, et par conséquent, je souhaite qu'on en prenne connaissance, si possible, dès qu'elle sera achevée. Je n'écris pas pour écrire, j'écris pour dire quelque chose qui me paraît important, et urgent. En tant que tels, "Les Travaillants" doivent donc, de mon point de vue, être diffusés le plus largement possible, le plus librement possible et offrir un moyen de les lire le plus confortable possible.

C'est une catastrophe éthique, en ce qui me concerne, et à laquelle je m'efforcerai de remédier dans mes textes à venir, en faisant en sorte qu'ils n'aient plus besoin de passer par cette case, mais cette catastrophe est inévitable et doit être affrontée ouvertement, et non pas niée. Je sais aujourd'hui, à ce stade d'écriture (un peu plus de la moitié du projet), que Les Travaillants devront faire l'objet d'une édition papier, un travail que je ne peux décemment pas demander à mes lecteurs. Et "édition papier" signifie toutes sortes de concessions aux intermédiaires qui mèneront à bien cette édition, à commencer par l'abominable aveu d'impuissance, le lamentable parcours rampant qu'est celui de la recherche d'un éditeur.

Je reste traumatisé par ce genre d'expériences, vécues dans une autre vie, à cette époque où armé de scénarios de courts ou longs métrages, je courais les boites de production pour mendier quelques francs qui me permettent de réaliser n'importe lequel de ces films. Ecoeuré, humilié, recouvert de dizaines de lettres de refus, et de dizaines d'entretiens négatifs, je me suis alors rendu compte qu'écrire un scénario n'était au fond qu'écrire sur le vent, et que tout le travail accompli n'était rien si le film n'était jamais réalisé.

C'est réellement ce qui m'a poussé, d'un côté à faire de la vidéo, c'est à dire des films, tout seul, sans l'aide de personne, et de l'autre à écrire des textes qui, de par eux même, pouvaient être diffusés et compris.

Cette attitude et cette politique artistique autonome, je l'ai depuis maintenant plus de 10 ans, sans jamais envoyer un manuscrit à une maison d'édition, ni une vidéo à quelconque festival, et le simple fait de m'imaginer que dans quelques mois, quand les Travaillants sera un texte achevé, j'aurais à démarcher pour le faire éditer, à me vendre, à mendier, à tendre ma petite main rachitique devant le regard d'éditeurs blasés voyant chaque jour des centaines de penauds comme moi, cette simple idée déjà me révulse et m'écoeure.

Et au fond, la seule consolation que je peux trouver dans cette perspective inévitable, c'est l'idée que le seul texte pour lequel j'aurais à me traîner sur le sol devant les lois du marché, ses apôtres et ses prêtres, c'est le texte qui, le plus profondément de tous ceux que j'ai écrit, parle de cette horreur qu'est la compétition commerciale entre les intimités des hommes, le jugement péremptoire du mieux sur le bon, du médiocre sur le mauvais, et enfin le désespoir profond et le nihilisme le plus sublime qui nous habite tous.

Peut-être que pour ça, la souillure en vaudra la peine.

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15 février 2008

Debriefing lancinant

Lancinant parce que la route était longue, et brumeuse, et qu'après une lecture, on aime fermer les yeux et se remémorer, au moins quelques minutes, ce qui vient de se passer, ces quelques instants partagés entre un texte qu'on porte et sa découverte par un public consentant.
Et l'autoroute encourage le procédé. Rien d'autre à faire que laisser appuyé son pied sur une pédale et bouger subtilement le volant pour épouser les courbes lentes de la route.

Alors le retour était dur, et lancinant, à mi-chemin entre la rêverie confortable et la peur de vraiment s'endormir pour finir encastré dans le pare-choc arrière d'un 38 tonnes espagnol dont la seule inquiétude au moment du crash aurait été la crainte d'arriver en retard.

Et ce matin, le jour est froid, même si le thermomètre dit le contraire, et brumeux, et lancinant lui-aussi, à cause de cette fatigue accumulée et de la perspective de reprendre la route ce soir pour une autre lecture.

D'hier, il ne reste que des bribes réjouissantes. Des images et des idées.
Les images, ce sont celles de tous les autres lecteurs, leur courage face au public, leur assurance et leur confiance en ce qu'ils disaient, parce qu'une fois dépouillés de leur trac, il restait cette immense prise de risque qu'on voyait se manifester dans les regards passionnés qu'ils nous jetaient parfois, et qui chacuns voulaient dire "croyez-moi ! Il faut me croire !". Et ça a marché. On les a cru. Et on a plongé avec eux dans l'intimité de ces textes pour la plupart inédits, rédigés dans la solitude de leur bureau, comme postés par dessus leur épaule au moment de leur conception.

Les idées, c'étaient les paysages baroques des Mutants Anachroniques, en roue libre et en mode "guide touristique d'un monde décrépi et sublime", la voix unique de Nina qui avait le même timbre quand elle devenait Catherine [et ça, c'était tellement évident qu'on n'aurait jamais pu le sentir aussi clairement en le lisant sur du papier], le ton sombre et juste de Clément qui n'était plus la même personne que celle que j'avais croisée, tremblante, juste avant la lecture, comme s'il s'était changé entre-temps, laissant au vestiaire son habit de peur et d'incertitude pour enfiler une longue tunique de tact suprême. Les idées enfin, c'était les mains de Nicolas, qui rythmaient ses mots comme s'ils n'avaient pas pu sortir sans l'ordre d'un chef d'orchestre, qui seraient restés en coulisse de peur de gâcher la symphonie en arrivant au mauvais moment, mais qui sont arrivés pile où il fallait, et dans l'ordre qu'il fallait.

Et puis pour finir, il y avait les regards du public pendant que je le lisais, spectateurs assis par terre un sourire aux lèvres, si bien que parfois, je me suis un peu senti comme un instituteur qui lisait une histoire à des élèves curieux de connaître la fin.

Et ça c'était bien, parce que le choix de ce texte (j'ai lu trois chapitres des Travaillants) avait deux objectifs. Le premier, c'était de confronter cette écriture à des juges, pour savoir si ce truc dans lequel je m'embarque vaut le coup, tout simplement. Il y a tellement de choses qui ne font rire que moi...
Et le second objectif, c'était me donner une bonne raison de continuer. Parce que les habitués de ce blog, et de mon travail en général, savent bien que j'ai mis en chantier un nombre incalculable de projets, depuis toutes ces années, et que bien peu ont été menés à terme...
Pour les Travaillants, il ne fait aucun doute que dans un futur proche, avant même la fin de la rédaction, quelqu'un d'autre, ailleurs, aura eu la même idée, et l'aura publié, et que je l'aurais vu s'en expliquer sur un plateau de télé. Et que, de dépit, j'aurais rangé tout ça dans un tiroir numérique pour passer à une autre idée dont la probabilité qu'elle aboutisse à quelque chose sera tout aussi faible.

Mais maintenant que j'ai lu ces quelques chapitres des Travaillants, publiquement, c'est la force de la politesse qui devrait me guider. Parce qu'on ne donne pas un teaser à des gens pour ensuite faire étalage de son abandon. Et cette espèce de somnolence qui me saisit quand j'arrive à la moitié d'un texte, bien blotti dans le confort d'être arrivé jusque là, sur la route brumeuse, dans le souvenir des mots accumulés idéalement, cette somnolence doit être contrée.

C'est à ça que m'a servi cette lecture d'hier, et je remercie chaleureusement Chloé pour ça, pour m'avoir pincé à ce moment de l'écriture où la route devenait floue, le chemin lancinant, et qu'à tout moment je risquais de bel et bien fermer les yeux... pour finir encastré dans le pare-choc arrière d'un 38 tonnes espagnol qui lui non plus, comme le reste du monde, n'en aurait eu définitivement rien à foutre.

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10 février 2008

Lecture à Mycroft

Aaaaah, la Saint Valentin !
Ses bouquets de roses d'un rouge incandescent, ses soirées aux chandelles dans des restaurants bondés, ses déclarations enflammées, l'oeil tremblant, entre la poire et le fromage... tout un imaginaire bétonné par des générations d'amoureux transis de désir et de peur.

Mais la Saint Valentin, ce sont aussi des expériences artistiques ultimes, et pour moi le souvenir, il y a quatre ans, d'un lovE.shoW superbe, illuminé des performances du gratin du lumpen-ground artistique français.

Alors c'est pas fait exprès, mais cette année, on remet ça, à Paris cette fois.
Ce sera juste un peu plus studieux, mais l'esprit est là.

Dans le cadre du cycle "J'invite qui je veux chez Mycroft", Chloé Delaume donne cette fois-ci carte blanche à des auteurs pas édités.

Au programme : Nina Yargekov, Nicolas Jalageas, Clément Ribes, fm + emd et moi-même.

Quinze minutes de lecture chacun, et surtout une bonne occasion de découvrir des textes et des auteurs inédits au lieu de se battre pour avoir une table dans un resto japonais complet depuis trois mois.

Je ne sais pas encore ce que je vais lire, mais pour le moment, j'hésite entre des extraits de "Peu de risques d'inondation ce printemps au Manitoba" et le début des "Travaillants".
En fait, très clairement, j'hésite entre le passé que je maitrise (je connais des passages de "Manitoba" par choeur pour l'avoir joué sur scène plusieurs fois) et le futur dont je ne suis pas sûr ("Les Travaillants" est un texte même pas terminé).

Réponse à ce dilemme, ce jeudi 14 février à 19H30 à la galerie Mycroft, 13 rue Ternaux, Paris 11e.

Pour rappel à ceux qui sont passés à côté, allez savoir pourquoi, tous mes textes au format .pdf sont téléchargeables ici : http://troudair.free.fr/txt.html

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05 janvier 2008

Voeux 2008

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01 janvier 2008

Plan de travail 2008

J'ai remarqué que plus je rends publiques mes projets, plus j'ai tendance à les mener à bien.
Bon... Ca marche pas à tous les coups, mais c'est quand même un bon coup d'accélérateur.
Donc histoire de me mettre la pression, voici mes chantiers 2008 :

1- Les Travaillants
Court roman sur le monde du travail. Récit de science-social-fiction dans la lignée de "1984" d'Orwell ou du "Meilleur des mondes" de Huxley. Parce qu'il est temps remettre au goût du jour l'art de l'anticipation allégorique.
[Texte rédigé au tiers environ, donc probabilité d'achèvement élevé.]

2- Hugo
Toujours sur le tapis, bien que laissé de côté pendant quelques mois. Hugo, c'est l'histoire d'un enfant qui catalyse tous les problèmes du monde. Un bouc émissaire universel âgé de 5 ans.
[Texte bien entamé, mais qui promet d'être plus long et complexe, donc pas de certitude sur la sortie en 2008.]

3- Précis de botanique (titre provisoire)
Un projet qui s'est matérialisé il y a peu, depuis que je me suis mis à la culture des plantes (carnivores) et des arbres, et que j'ai commencé à écrire ce que tout ça m'inspirait. Comment les règles de la nature sont comparables à nos moteurs psychologiques et sociaux. Comment nous poussons dans des directions que nous ne décidons pas.
[Texte commencé, mais pas ma priorité. Peut-être qu'il fera l'objet d'une publication au fur et à mesure sur ce blog, en section botanique, pour ensuite tout regrouper.]

4- Ne faites pas attention
Les paroles existent. La musique est en cours d'élaboration. Il suffit maintenant de trouver une ou plusieurs dates pour jouer cette longue plainte travaillante.
[Projet achevé à 80%. Probabilités de concerts qui ne dépendent que de ma lutte interne entre l'envie de jouer et le dégoût de demander quoi que ce soit à quiconque.]

5- La route
Gros projet, dont rien encore n'existe, seulement l'idée. Ce sera un cycle protéiforme incluant tout ce que je maîtrise. Du texte d'abord, mais aussi de la musique, de la photo et de la vidéo. Avec pourquoi pas des collaborations diverses avec d'autres artistes intervenant dans ces domaines. Le fil conducteur sera une série de performances publiques (texte + ?).
L'idée de base, c'était d'adapter à la scène (entre autres) plusieurs romans et films qui me tiennent à coeur : "Mad Max 2" de Miller, "Marche ou crève" de Stephen King, et "Christine", du même Stephen King. Le cycle comprendrait aussi une pièce de théâtre (ou pièce radiophonique), dont j'ai commencé l'écriture, et qui s'appelle "Limousine".
[Pas ou peu de choses pour le moment, donc en 2008 si je parviens à mener à bien les premières priorités ci-dessus, ou bien si je m'en lasse prématurément.]

6- Nouvelles
J'ai des dizaines de carnets de notes, sur lesquels traînent des centaines d'idées. J'ai regroupé certaines d'entre elles, qui pourraient faire l'objet de textes courts. Ces nouvelles feront donc peut-être leur apparition au cours de l'année, si une ou deux semaines de vacances me laissent un horizon de liberté acceptable.
[Probabilité de publication faible. Mais allez savoir.]

7- Hollywood
Ma série pour le podcast Radiolist continue, après une petite pause. J'ai déjà une liste de films assez copieuse. Ne reste plus qu'à déblatérer sur leur prétendue malfaisance, ce qui ne devrait pas être trop dur.

Et voilà. Plusieurs occasions de ne pas trouver le temps de m'ennuyer en 2008, de rester le nez dans le guidon, afin de peut-être ne pas penser au fait que je vais avoir 30 ans...

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