A partir d'un événement de mon adolescence, j'ai construit ce récit épique et nostalgique, où le jeu vidéo se révèle être bien plus qu'un simple amusement : une vraie philosophie de vie.
C'était un temps où internet n'existait pas, où ça sentait la cigarette partout et où on cherchait à comprendre ce qu'on faisait là.
Combattant des rues est un texte plein d'aventures, de rebondissements, de guest-stars et de coups de latte dans le nez.
C'est un texte sur l'adolescence, sur l'ambition, sur les concessions qu'on se doit de faire à la vie. C'est aussi un texte sur l'amour des vieux jeux vidéos, peut-être parce qu'ils étaient meilleurs que ceux d'aujourd'hui, peut-être parce que c'est avec ceux là qu'on a grandi.
Diffusée d'abord en ligne, cette confession m'a paru tout à fait adaptée à la scène. J'ai eu envie de la faire entendre, de vous raconter, de vous convaincre.
1h25 environ
Seul en scène
Technique : Un pupitre (système de sonorisation uniquement si la salle le nécessite)
Coût net selon la charte du CNL 2020 : 376,19 €
Galerie disponible sur Facebook en
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© Pascal Arnac-Pautrel
Saisir le moment juste, faire preuve de clairvoyance pour repérer la cible, de calme et de rigueur pour exécuter le mouvement adapté à cette situation particulière.
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Savoir placer la bonne prise au bon moment, je le comprenais un peu plus chaque jour, en cette succession de saisons ingrates qu'est l'adolescence, c'était la base de tout. C’était ce qui me faisait réussir un devoir de maths ou non; c’était ce qui avait poussé Justine à me rejoindre dans l’abribus au milieu de la nuit parce que j'avais dit exactement ce qu'il fallait; c'était ce qui me permettait de monter l'escalier en bois de ma chambre sans faire grincer les marches quand je rentrais trop tard; c'était également la force incompréhensible qui avait brusquement tourné le guidon de mon vélo alors qu'un semi-remorque allait couper ma trajectoire.
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Ce pouvoir, cette prescience, ne nous permettait pas seulement de gagner aux jeux vidéo. Savoir placer la bonne prise au bon moment, c'était le mode d'emploi de l’adolescence. En jouant, nous l’apprenions. Nous le répétions. Ainsi, les yeux sur nos écrans, les mains sur nos manettes, nous n’étions pas de grands enfants. Au contraire, sans nous en rendre compte, nous devenions à chaque partie un peu plus adultes.