Rêve #7
C'était une représentation de "L'Echange", de Claudel (je sais pas quelle version).
Elle avait lieu dans une sorte d'école désaffectée et les comédiens bougeaient de salles en salles, suivis par le public.
Il y avait aussi des danseuses dans le spectacles, genre petits rats de l'opéra en tutu.
Moi, je jouais le rôle de Charlie (qui n'existe pas dans la pièce de Claudel, d'ailleurs, mais bon, c'est un rêve).
Sur le programme de salle, toute la partie consacrée à Charlie était intitulée "Charlie et ses deux vies".
Je ne me souviens pas très bien de ma prestation, seulement d'une scène où je lancais un couteau sur un ami, et ce couteau se plantait dans son abdomen. Il fallait ensuite que j'explique en anglais à un médecin que la situation était urgente, tandis que celui-ci semblait s'en foutre. Le principal problème était que je ne savais pas dire "abdomen" en anglais.
Finalement, je pense que Charlie devait se faire lyncher, ou quelque chose comme ça, parce que je me souviens être étendu par terre en me disant que "ouf, c'est fini" pendant que le public déambulait autour de mon supposé cadavre.
La pièce s'est achevée et il y a eu beaucoup d'applaudissements.
C'est là que je me suis mis à pleurer à chaudes larmes, sans trop savoir pourquoi. Peut-être la pression qui retombait d'un coup après une prestation aussi longue et éprouvante.
En partant après la représentation, j'ai croisé des spectateurs qui m'ont demandé pourquoi ma partie s'appelait "Charlie et ses deux vies". J'étais un peu déconcerté parce que cela me paraissait évident. Et j'ai alors retrouvé le metteur en scène de la pièce, mais au lieu de me féliciter, il m'a engueulé parce que j'avais zappé une bonne partie du texte, et que cela n'avait pas seulement affecté le rôle de Charlie, empêchant au public de comprendre pourquoi il avait deux vies, mais j'avais surtout oublié un passage qui introduisait une nouvelle salle où devait continuer l'action.
En gros, j'avais à moi tout seul sucré la moitié de la pièce, la rendant parfaitement incompréhensible.
Il y avait ma famille, et des amis, mais j'ai préféré partir seul, à pieds, et un peu dépité.
Je ne parvenais pas à me souvenir de ce que j'avais fait. Tous les souvenirs liés à la représentation avaient disparu.
J'ai erré dans une sorte de zone industrielle pendant un moment, avant de me rendre compte que la décision de rentrer à pieds était complètement débile car j'habitais vraiment très loin d'ici.
Néanmoins, personne ne m'en avait empêché, car à ce moment-là, je crois que personne n'avait envie de ma compagnie.
J'errais encore dans la zone industrielle quand je me suis réveillé.
[Bon, ceci est un rêve. Mais pour rassurer ceux qui se demandent et qui n'étaient pas là le 23 mars lors de la représentation que j'ai donnée à Auxerre, elle s'est très bien passée, et je n'ai rien oublié. En revanche, il n'y avait pas de petits rats de l'opéra, et je n'ai pas pleuré.]
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