Troudair Revolutions

Fil d'info en continu sur les conséquences de la fin du monde qui a eu lieu le 15 décembre 1999.

20 octobre 2008

Assis ! Debout ! Couché ! (vidéo)

Oui, je sais, c'est pas trop tôt...
Mais l'incrustation du texte m'a pris un peu de temps (quelque chose comme... 50 heures), et je ne vous cacherai pas que je suis très content d'avoir fini.
Un petit conseil, si vous avez une bonne connexion, activez le bouton HQ pour voir la vidéo. La résolution sera largement meilleure et la lecture plus facile.



Le texte en .pdf est ici :
Assis ! Debout ! Couché !

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9 commentaires:

À 20 octobre, 2008 21:57 , Blogger klu a dit...

Attendre que quelqu’un d’autre rompe le silence. Attendre que quelqu’un fasse le premier pas, ou faux pas, le premier acte de courage, de colère…le grain de sable qui enrayera la machine.

Combien d’escrocs déjà se sont livrés à la manœuvre consistant à se lever et gueuler plus fort que les autres des tas de conneries, travestis dans la fausse décadence, la pseudo irrévérence et au final confortant tout le monde dans la position « assise ».

La difficulté de toucher et d’atteindre un public d’ores et déjà façonné et hermétique, gavé et distrait devant n’importe quel discours composé ou radical, enjoignant alors corrélativement au preneur de parole à se taire ou à se restreindre à la surenchère futile et à l’amusement, au bavardage conciliant, à la distraction commune et conventionnelle.

La chute est la résultante nécessaire, le solde d’un combat perdu d’avance, où la mitraillette des mots s’enraye et se retourne contre son auteur, qui n’en est plus maître, plus propriétaire. La terrible rançon de l’homme debout et de "sa prise de parole en public", c’est donc cette chute.

 
À 20 octobre, 2008 22:54 , Blogger Troudair a dit...

Ce commentaire, cher klu, me fait très plaisir, parce que je me dis que si au moins une personne a vu où je voulais en venir, c'est que je ne me suis pas totalement mal exprimé.

Sinon, pour la petite histoire, le texte original ne stipule pas que le personnage couché doive s'assoir à nouveau à la fin. C'est un détail que j'ai ajouté à la dernière minute car finir couché me paraissait finalement un peu trop romantique. Mais tu as peut-être raison. La clé de récit n'a peut-être rien à voir avec son aspect cyclique ou non. Car dans le fait de tomber une seule fois, pour de bon, ou tomber mille fois, c'est toujours la chute inévitable le plus important.

 
À 21 octobre, 2008 11:44 , Anonymous Anonyme a dit...

Formidable leçon ! Et quelle claque !
Bravo Troud'
Graal

 
À 21 octobre, 2008 22:48 , Blogger klu a dit...

Par delà les interprétations subjectives, et la lecture de la lecture, ce que j'ai apprécié et ressenti même physiquement, en assistant à ta prestation: la sincérité du propos, la multiplicité des points de vues et contre points, le réalisme conscient qui ne sombre pas pour autant dans le repli et l'apathie. Cette hargne est constante, parfois prend-t-elle les atours du sermon, mais est érodée aussi par de l'auto dérision discrète.

 
À 25 octobre, 2008 01:45 , Anonymous ctoileblog a dit...

C'est la chute de Camus
" Il est trop tard, maintenant, il sera toujours trop tard. Heureusement ! "

 
À 26 octobre, 2008 18:32 , Anonymous mutants anachroniques a dit...

J'étais justement en train de me dire en revoyant cette lecture dans sa version enregistrée que tu étais très "camusien" par certains côtés - apparemment je ne suis pas le seul, même si je n'avais pas spécifiquement "La Chute" en tête, n'y avais pas pensé. La Chute, bien sûr, c'est aussi un thème de la Bible, et en l'occurrence je crois que ce n'est pas non plus hors sujet. L'idée que l'homme chute à partir du moment où il devient capable de faire un "retour sur lui-même". Pas besoin d'être "New Born Christian" pour ne pas trouver ridicule cette idée que l'homme ne supporte pas de se voir nu. Il y a ce passage clé dans ton texte, quand l'orateur dégouté se tourne le dos à lui-même, responsable de sa chute parce qu'il n'a pas voulu y assister, ou juste pas voulu continuer à se voir - ou plutôt, ici, s'écouter.

Fred.

 
À 27 octobre, 2008 10:32 , Blogger Troudair a dit...

Étranges et étonnantes ces références à Camus, qui est un auteur que je ne connais que très superficiellement. Et dommage aussi que je ne découvre ces commentaires que maintenant. J'étais dans une bourse aux livres géantes hier, et j'aurais pu récupérer l'intégrale de Camus pour 10 euros, à coup sûr.
Ca m'aurait permis de comprendre ce dont parle mes lecteurs !

 
À 31 octobre, 2008 19:30 , Blogger llo a dit...

Du coup je me replonge dans la lecture de LA CHUTE et pour ma part je suis frappé par quelques similitudes avec le texte LE SAUT DANS LE VIDE. A confirmer au fil de la lecture.
Florent

 
À 01 novembre, 2008 08:41 , Blogger Troudair a dit...

Bien vu, pour le "Saut dans le vide". Ça c'est une vieille pratique que j'utilise depuis toujours : replacer des phrases entières prises à d'autres de mes textes, ou bien faire des références directes à des personnages en espérant que quelqu'un s'en aperçoive.
Un jour, si j'ai le temps, je ferai l'inventaire des phrases récurrentes qu'on retrouve un peu partout dans ce que j'écris.
Je pense qu'à l'origine, ce tic vient de "L'artiste désespéré devant la grandeur des ruines antiques", dont la construction était élaborée selon le principe du larsen et de la boucle, des thèmes que j'étudiais sur beaucoup de supports à l'époque, pas seulement en écriture. En gros, dans cette nouvelle, un chapitre "matrice" revenait constamment jusqu'à la fin, avec de légères variations. Et alimenté par lui-même, il finissait par se désagréger et presque changer de sens, tandis que des morceaux entiers disparaissaient dans le bruit et que seules quelques phrases éparses subsistaient de l'original.
Ensuite, quand je me suis mis à la rédaction d'autres textes, j'ai donc toujours pris soin de garder une ou deux phrases telles qu'elles du ou des textes précédents. C'est particulièrement flagrant dans les trois textes du "triptyque pictural", qui était censé intégrer à l'origine de l'hypertexte, un peu moins dans mon travail postérieur.
Pour "Assis ! Debout ! Couché !", je ne pensais pas avoir fait de lien direct, mais maintenant que tu le dis, le tic semble en effet toujours présent.

 

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