Troudair Revolutions

Fil d'info en continu sur les conséquences de la fin du monde qui a eu lieu le 15 décembre 1999.

17 avril 2007

Les coïncidences n'existent pas

Pas plus que les visions, ou les pressentiments, je reste convaincu que nous habitons un lieu clos, capitoné, à l'intérieur duquel nous sommes soumis au vacarme perpetuel du monde. Des voix nous parviennent, des images, des couleurs, des idées, qu'aucun d'entre nous ne peut saisir en totalité.
Pour comprendre, pour ne pas sombrer dans le fatalisme, l'impuissance et la pensée déstabilisante que trop nous est donné et que rien n'a de sens, nous sommes contraints d'organiser ces flux, de les ranger en des blocs synthétiques. Ces choix que nous faisons à chaque instant, garder ce qui nous semble utile et jeter tout le reste, est l'activité principale de notre cerveau. Aucune autre ne l'occupe autant.
Nous sommes des machines à évacuer l'inutile, en masse, à découper comme des bouchers les informations brutes qui nous traversent pour n'en garder que les parties comestibles qui viendront prendre place dans l'édifice logique que nous avons conçu pour permettre à notre raison de survivre.
Nous voyons dans les nuages des figures animales, car imaginer leurs exactes dimensions et l'affolante compléxité de leurs composants nous plongerait dans la folie.
Ainsi je n'imagine pas, aujourd'hui, le moindre rapport entre le fait d'avoir lu en public, vendredi dernier, le texte de Lars Norén, "Le 20 novembre", et le fait divers qui aujourd'hui endeuille l'Amérique.
Car cette information me paraît signifiante pour cette seule raison, et qu'au delà de l'effrayant bilan humain, j'en viens à douter d'y avoir prêté une quelconque attention si mon esprit ne s'était pas au préalable ouvert aux motivations de ces jeunes qui éprouvent le besoin de s'armer pour ouvrir le feu sur leurs camarades de classe.
J'ai une preuve pour coroborer ces propos étranges.
Avant de découvrir le texte de Lars Norén, je ne crois pas me souvenir d'avoir jamais entendu parler de Sebastian Bosse, qui le 20 novembre 2006, c'est à dire hier, a lui aussi perpétré sa tuerie cathartique dans un collège allemand. Je ne crois pas m'en souvenir, mais j'ai probablement vu passer cette information.
Nous sommes des machines à oublier.

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