Troudair Revolutions

Fil d'info en continu sur les conséquences de la fin du monde qui a eu lieu le 15 décembre 1999.

08 février 2006

Tribord toute, capitaine !

Et vogue la galère...
Dans la suite logique des récentes études et décisions de réglementation de tout et n'importe quoi par nos élus de la République Qui Gagne, voici leur dernière trouvaille, qui serait probablement passée totalement inaperçue si le festival des Inattendus à Lyon, n'avait tiré la sonnette d'alarme et publié cet appel.
A l'origine de la consternation, le rapport Berthod, et une série de propositions qui entendent réglementer la diffusion des oeuvres audiovisuelles.
Bien entendu, comme le projet de loi DADVSI, tout ceci est dicté par les majors et autres fédérations de multiplex à pop-corn.

Le résultat, si jamais un projet de loi venait à éclore de ce rapport qui n'a à aucun moment consulté toutes les structures de diffusion alternatives : la plongée dans l'illégalité de la grande majorité des festivals de cinéma/vidéo indépendants.
Entre autres joyeusetés administratives, Berthod préconise en effet l'attribution d'autorisations dérogatoires pour les diffuseurs indépendants délivrées par une autorité nationale (le CNC ?), ou encore l'obligation d'inscription de toute oeuvre audiovisuelle au registre public du cinéma.

Faire un film chez soi, le faire diffuser dans un micro-festival, comme c'est le cas de la majorité des productions utiles aujourd'hui, sera donc hors-la-loi.

Cette info me touche plus particulièrement car je me replonge dans le passé et imagine l'horreur qu'aurait été l'organisation de feu le festival "Résistance Vidéo" si un tel cadre légal avait bridé à ce point à la fois la production des vidéos et leur diffusion...

A terme, si ces conclusions scandaleuses sont écoutées et mises en pratique, il ne fait aucun doute que cela signe l'arrêt de mort de plusieurs festivals et lieux de diffusion indépendants. De plus, le contrôle permanent par une autorité nationale de ce qui est diffusé et par qui n'est rien moins, de mon point de vue, que la première étape vers une censure par défaut des festivals et/ou des productions dérangeantes.
Avec un tel outil de réglementation, dont le pouvoir ira jusqu'à provoquer l'interdiction de diffusion par refus de dérogation, qu'est-ce qui empêchera en effet une administration de tuer tout un pan de la création sur des critères tout à fait arbitraires (moraux, politiques, etc.) sans avoir à s'embarasser de les juger contraires à la loi ?

N'hésitez pas à diffuser largement l'appel du festival Les Inattendus et à signer la pétition qui va avec.

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2 commentaires:

À 13 février, 2006 22:17 , Blogger klu a dit...

Toute interstice, toute faille, est une fenêtre de tir potentielle. Il convient de la combler avant même qu'elle ne soit remarquée. L'étouffer vite fait, la soumettre, la discréditer, la noyer dans le blabla dominant, l'asservir au tamis de l'autorisation, de l'agrément, du cachet, du filtre préalable des sachants, des mandarins responsables, de ceux qui savent ce qui montrable, écoutable, diffusable.
Tant que tout cela craque, alors l'espoir est permis. Jusqu'à quand?

 
À 13 février, 2006 23:26 , Blogger Troudair a dit...

en effet...
et pour ce problème particulier, ce qui m'abat le plus est le mailing assez massif que j'ai fait à de nombreux sites "amis", lesquels n'ont pas jugé utile de relayer cet appel.
bon... certes, le texte, il faut se l'enfiler, mais tout de même, c'est pas "crime et chatiment"...
quoique...

 

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