Troudair Revolutions

Fil d'info en continu sur les conséquences de la fin du monde qui a eu lieu le 15 décembre 1999.

11 octobre 2005

Thread up !

Il y a deux choses.
La première, c'est que je ne suis pas souvent d'accord avec Libé, alors quand je le suis, il est utile de le dire.
La seconde, c'est qu'être d'accord avec Libé aujourd'hui, et ce papier sur Guillaume Dustan qui est mort la semaine dernière, ça veut dire être d'accord avec la belle dernière phrase d'Eric Loret. "Avec sa disparition, la littérature de l'avenir est déjà du passé."
Tourné comme il est tourné, cet article nous parle de toute une période, quelque part dans le passé, une période dont on se doutait qu'elle était achevée, mais pas vraiment certains non plus.
Aujourd'hui, on est sûrs. Ces années d'effervescence nihiliste, où on était même capable de trouver un sens, aussi dérisoire soit-il, à la collision des paillettes et de l'encre, du champagne et de la lutte des classes...
J'aurais dû m'en douter, d'ailleurs, au moment où Thierry s'est décidé à sortir son bouquin, et du bois numérique par la même occasion. J'aurais dû sentir que quelque chose s'achevait. Mais souvent il faut que quelqu'un meurt pour vraiment tourner la page.
Bien sûr, je ne connaissais pas personnellement Dustan. Mais comme pour Eric Loret, il représentait quelque chose. Une icône non, mais en tout cas un type dont tous les écarts, toutes les exubérances, tous les doutes et tous les coups d'éclat étaient complètement en phase avec ce qu'on pensait alors.
Il me revient des images, sur le toit du Loft, un jour d'été, où je lisais "Nicolas Pages" à haute voix (ceux qui étaient là doivent se souvenir de ce jour), et ce journal auto-fictionnel avait quelque chose de privé, de confidentiel. C'était pas un livre que je lisais. Encore moins un livre acheté à la FNAC. C'était le journal d'un copain. Et il aurait pu être là que ça n'aurait choqué personne.
A quand remonte cette image ? 2000 ? 2001 ? Je venais de fuir Paris, mais Paris était encore là, partout, ce Paris-là (P.A.R.I.S. dirait Thierry) qui s'est désagrégé petit à petit, au fur et à mesure que mon exil durait, jusqu'à ce que ce ne soit plus un exil. Parce que d'un exil, on revient.
Il y a quelques jours donc, quand Nicolas (celui de Tourgueniev, pas Pages) m'a dit que Dustan était mort, ça m'a fait bizarre, sûrement cette même impression que ressentent les vieux qui voient un par un tomber leurs copains d'armée en feuilletant la rubrique nécrologique du canard du coin. Et cette impression encore en ouvrant libe.fr ce matin. Au cas où j'aurais eu un doute, maintenant c'est sûr. Tout ça, c'est terminé. L'exil n'est plus un exil. Je ne reviendrai plus à Paris. Il n'y a plus ni de lieu, ni d'époque à laquelle je puisse m'accrocher pour avoir l'impression d'appartenir à quelque chose. Il n'y plus que le présent, le futur, et toutes les responsabilités qui vont avec.
Avant ça, j'aurais pu encore dire que voilà, ça y est, la page est tournée. Mais aujourd'hui, il n'y a même plus de page. Et Guillaume Dustan, Paris, la littérature, le champagne, la lutte des classes, c'est plus du papier.
C'est juste un post qui vient de disparaitre dans les archives.
Et je sais même pas si c'est triste.

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2 commentaires:

À 15 octobre, 2005 00:50 , Anonymous k/lu a dit...

tiens quelques extraits d'un avis de "consommateur":
"A mon avis , Guillaume Dustan est le personnage gay public le plus dangereux en France ... Non seulement par ce qu'il tue des personnes en leur cachant qu'il est séropo , quoique maintenant à Paris , tout le monde doit le savoir .. Mais surtout par ce qu'il donne une image hyper malsaine de l'homosexualité ..."


"Je ne vais pas du tout lui faire d'éloges .. Je n'ouvrirai plus jamais un de ces bouquins .. Je me suis arrêté à la page 56 de celui-ci qui en contient pourtant 600 ...

L'avantage c'est que du coup , je suis retourné à la Fnac et j'ai acheté le premier tome de la superbe saga préhistorique d' Auel ...
C'est parti pour 6 tomes de 600 pages .... Vous avez le temps pour mon avis sur cette saga ..."

http://www.ciao.fr/Nicolas_Pages_Guillaume_Dustan__Avis_702367

Comme quoi après Dustan, reste la préhistoire.

 
À 09 mars, 2010 01:28 , Anonymous Anonyme a dit...

lo que yo queria, gracias

 

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