Troudair Revolutions

Fil d'info en continu sur les conséquences de la fin du monde qui a eu lieu le 15 décembre 1999.

13 août 2005

Dans le bruit blanc

Je dois avouer que je ne fais pas grand chose en ce moment.
Enfin, disons que je ne produis pas grand chose, mais ça ne m'empêche pas de réfléchir... et à ce niveau, beaucoup de sujets progressent, en particulier pour ce qui est du fond, de la raison d'être de HUGO, que je suis en train d'écrire.
Parfois, c'est étrange, mais j'ai l'impression que beaucoup de films que je loue, de sujets auxquels je m'intéresse, de sites web que je visitent, sont tous liés par une trame inconsciente dont ils sont chacun des pièces permettant d'affiner une théorie plus globale.
Ca peut paraître flou, expliqué comme ça, et au risque de dévoiler le vrai sujet de "HUGO", je vais quand même développer.

WHITE NOISE

Exemple d'EVPHier, j'ai loué un film qui s'appelle "White Noise", salement traduit en français "La voix des morts" (pfff). Film fantastique lambda, quelques scènes efficaces, un final décevant, bref, les commentaires classiques de tout film fantastique occidental qui se respecte.
Là où j'ai été interpelé, c'est dans les bonus, où on nous présente ces fameux enregistrements venus, soit disant, de l'au-delà, sans s'embarasser de l'alibi de la fiction. Le principe est expliqué par A+B, avec une petite vidéo du genre "vous aussi enregistrez les morts chez vous". L'une des conditions principale à la captation de messages d'outre-tombe est la production d'un bruit de fond (ventilateur, robinet ouvert, etc), autrement dit, si on se contente d'enregistrer le silence, il ne se passera jamais rien.
Après avoir fixé sur bande magnétique ce "bruit de fond" (absurdité technique pour qui s'y connait un peu en son - TOUT enregistrement possède un bruit de fond, et ce sans s'embarasser d'un ventilateur), il suffit donc de se munir d'un bon logiciel d'édition du son et de déceler dans certaines variations du signal d'éventuelles voix, sur lesquelles on appliquera divers filtres, mettant en évidence les fameux mots tant attendus.
Et en effet, force est de constater que les résultats qu'on nous présente sont très convainquants.

HAUTE TENSION

A un moment du "documentaire", je remarque que ces chasseurs de voix utilisent le même logicel que moi, Cool Edit Pro en l'occurence, dont je me sers pour mes compositions électroniques. Et me revient en tête un mini-album que j'avais composé pour arsonore.net sous le pseudonyme d'anDre.
Ca s'appelle "Haute Tension" (http://www.arsonore.net/arsodisk005.html) et toutes les pistes ont été conçues de la même manière, en partant d'un bruit blanc généré automatiquement auquel j'ai appliqué des filtres qui le transforment petit à petit en musique.
[Avant de continuer, une précision. Qu'est-ce qu'on appelle un bruit blanc ? Tout simplement la production de toutes les fréquences existantes en même temps selon la même amplitude. Vous avez probablement déjà entendu un bruit blanc, par exemple lorsque votre radio FM ne capte pas de station, ou quand votre télé produit de la "neige" (l'équivalent du bruit blanc en images).]
Qu'est-ce qu'on peut dès lors conclure ?
Moi, en utilisant un bruit blanc dans le but de faire de la musique, j'y parviens à force de travail.
Ces personnes, dont la totalité est en deuil d'un être proche, en quête d'un message qui pourrait les aider à comprendre ou admettre une disparition, parviennent, à partir de la même matière brute, à "entendre" (je dirais plutôt "générer") ces voix qu'ils attentend si ardemment.
Oui, vous commencez à voir où je veux en venir.
A partir d'un spectre de fréquences, on peut sans aucun mal produire n'importe quoi, pourvu qu'on cherche à le produire. Et il en va de même, à mon avis, sans aucune aide de la technologie moderne. A mon avis, et c'est là le coeur de la problématique de HUGO, nous ne cessons de produire ce sens à toute chose, en dirigeant notre attention, consciente ou inconsciente, vers une partie bien précise de la somme d'informations qui nous parviennent chaque jour, que ces informations soient auditives, visuelles, ou de manière plus complexe, symboliques.

Mystère de la création, création du mystère

Image extraite du film St Ange, loué hier aussi, mais que je ne vous conseille pas - très très très bofVous êtes seul, la nuit, dans une demeure du XIXe siècle, perdue au milieu d'un bois, lui-même perdu au milieu d'une campagne inconnue.
Que celui qui ne devient pas, au cours de cette nuit, particulièrement attentif au moindre craquement du bois, au moindre grincement de porte, bruissement de feuilles ou lueur au fond du couloir, lève le doigt.
L'attente de l'événement, dans ce cas, "produit" l'événement.
Ces grincements, craquements, lueurs, s'ils avaient été expérimentés dans un immeuble plein de monde, à 14 heures à Paris, n'auraient pas eus le même sens. Il y a même fort à parier que même si vos oreilles les avaient entendus, ou vos yeux vus, votre cerveau les auraient tout simplement évacués, à la manière des filtres de Cool Edit qui nettoient purement et simplement les fréquences qui ne sont pas utiles au résultat qu'on veut obtenir.
On parle ici des mécanismes de la peur, mais en élargissant encore notre réflexion, on peut s'aperçevoir que strictement tout ce que nous analysons comme les informations qui nous parviennent procède du même mécanisme.
Jung appelle ça, dans les cas les plus extrèmes, la synchronicité, avec la dose de mysticisme qu'on lui connait, mais qui n'est même pas nécessaire dans la majeure partie des cas. En résumé, et sans faire intervenir la peur, ou la coïncidence, on peut tout simplement dire qu'on voit ce qu'on veut voir, on entend ce qu'on veut entendre et par voie de conséquence, on comprend uniquement ce qu'on voulait déjà comprendre.

C'est là tout le thème de la deuxième partie de HUGO et j'espère franchement réussir à retranscrire clairement le fond de ma pensée avec cette fiction, parce que tout ça est tellement vaste que c'est un peu anesthésiant.
Bref, on en revient à ce que je disais au début de ce petit post... :
Je dois avouer que je ne fais pas grand chose en ce moment.

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