Troudair Revolutions

Fil d'info en continu sur les conséquences de la fin du monde qui a eu lieu le 15 décembre 1999.

29 juillet 2005

Marche ou crève

1500 kilomètres en 24 heures.
une heure de sommeil à 35° à l'ombre sur une aire de l'autoroute A8.
une panne généralisée sur une autre aire paumée à la hauteur de Vienne.
le mécanicien me dit "c'est bon, elle roule, mais à partir de maintenant, il faut plus vous arrêter".
encore 5 heures de route sans pouvoir prendre un café et arrivée finale sous un torrent de pluie et un déferlement d'éclairs.
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à la fin de "Marche ou crève", le roman de Stephen King, il ne reste plus que deux candidats en course dans "La longue marche", une compétition où les candidats doivent marcher le plus longtemps possible. si leur vitesse descend en dessous de 7,5 kilomètres à l'heure, ils ont un avertissement. au bout de trois avertissements, les militaires qui escortent le cortège les abattent.
à la fin donc, ils ne sont plus que deux, tellement épuisés qu'ils ne savent même plus s'ils préfèrent gagner ou se faire descendre le plus vite possible pour que ça s'arrête. pourtant, dans les ultimes kilomètres, l'un des deux ralentit, incapable de parler, ou de continuer à avancer, et il s'écroule pendant que retentissent les avertissements. là, Stephen King écrit une phrase que j'aime beaucoup : "et les militaires tuèrent *Machin* qui était déjà mort".
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pourquoi je vous raconte ça ?
hier soir, après toute cette micro-aventure, je pensais à ce roman, aux derniers kilomètres et à l'épuisement extrème.
qu'est-ce qui fait qu'ils continuent ? qu'est-ce qui fait que moi, je continue ?
à la clé de la Longue Marche, il y a un truc qui s'appelle "Le Prix", dont même les candidats ne savent rien du tout.
pourquoi on participe ?
et pourquoi on continue ? au risque de notre vie ?
pour rien. pour le Prix, peu importe en quoi il consiste.
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hier, j'ai vu Aurélie un quart d'heure, comme prévu.
mais ce quart d'heure, seul moment de félicité de mes 48 dernières heures, ça n'était pas le Prix.
le Prix, je crois, comme pour beaucoup d'entre nous, c'était survivre, bouger, faire quelque chose, et continuer de marcher... pour ne pas crever.

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1 commentaires:

À 09 août, 2005 12:52 , Blogger Monsieur Ko a dit...

ça répond à ma question. merci.

 

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