Troudair

19 avril 2004
 
décollage
je suis actuellement dans l'avion.
je pourrais écrire quelques mots sur cette sensation, mais vous savez comme sont les gens qui écrivent... incapables de trouver du neuf à l'endroit où ils sont, et toujours à ressasser les mêmes obsessions, légerement maquillées.
alors plutôt que de faire semblant, je vous conseille plutôt de (re)lire ma nouvelle KELLY (dans "Deux Puritaines", la deuxième partie du Triptyque). elle vous en apprendra bien plus que je ne pourrais en inventer maintenant.

extrait :
"Les roues ne touchent plus le sol et je n’ai encore rien entendu.
Le papier plié attend dans la soute à bagages que je le découvre, alors que je n’ai d’yeux que pour l’hôtesse stoïque cramponnée à ses accoudoirs.
Les vibrations de l’appareil font vaciller son chignon sophistiqué.
Elle regarde droit devant elle / Pense aux cieux qu’elle rejoint à nouveau / Pense qu’elle n’est belle qu’à 3000 mètres d’altitude, quand 300 personnes sont figées par l’appréhension et qu’elle affiche le sourire bienveillant de l’ange qui nous accueille dans le hall cotonneux de l’Au-Dessus.
Je ne m’imaginais pas qu’on habillait si mal les anges. Et j’avais toujours cru qu’ils étaient asexués.
L’uniforme de cet ange-là le rend pourtant sexuellement sexué au-delà de toute mesure.
Je pense un moment que les secrets de la naissance, de la survie et de la mort sont noués dans les enchevêtrements de son chignon complexe.
Je le saurai bientôt.
Pendant toute la montée, nous sommes inclinés, forcés mécaniquement à fixer le plafond turquoise et scintillant. Le soleil se déplace dans le fuselage, mange un à un les passagers tremblants / Pompeï stylisée / Et à mes yeux, tous se cristallisent / Et à mes yeux, toute silhouette se carbonise instantanément / Et ne reste plus que moi, car même ébloui, on est là / Car même ébloui / Car même aveuglé par les ténèbres de la cellule / On est là."

17 avril 2004
 
pause
je sais que ce blog vient d'ouvrir, mais je suis néanmoins forcé de l'interrompre pour quelques jours.
vous l'aurez deviné, je pars en Italie. et je ne sais pas dans quelle mesure je pourrai avoir accès au net là bas.
donc n'essayez pas de m'envoyer des mails non plus, car à cause du spam sur mes différentes boites, il est plus que vraissemblable que celles-ci saturent au bout de deux jours. pour palier à ce problème, j'ai ouvert un forum très simple à cette adresse. ça permettra d'accueillir les messages urgents et j'irai le consulter autant que possible.
je serai de retour le 3 mai.
d'ici là, portez vous bien.

16 avril 2004
 
tommytommy, le 16 avril 2004

14 avril 2004
 
apologie de l'inutile
ce qu'il y a de proprement fabuleux avec la langue italienne et son apprentissage, c'est qu'excepté en Italie, elle ne sert strictement à rien.
apprenez l'anglais, l'espagnol, le français, et des dizaines de pays dans le monde deviennent des territoires de compréhension potentiels.
apprenez l'italien et à part aller en Italie et comprendre les blagues dans les films de Scorcese, ce sont des heures d'effort, des pages de conjugaisons et de grammaire pour un résultat limité à un morceau de terre qui s'avance dans la mer méditerranée.
cela permet aussi de se poser des questions sur l'emploi de son temps.
parce qu'au fond, qu'est-ce qui est vraiment utile ?

12 avril 2004
 
Mouvement.net hacké
screenshot

11 avril 2004
 
irréelle tv
sur le forum de Real TV France :
"G l'impression que tout ce qui s'est passé etait irréel, maintenant tout le monde est calme, Jessyca prépare du thé, les autres qui etait dans le jacuzzi, se sèche et se rabhille dans le calme... je pensent qu'ils commencent à réaliser..."

10 avril 2004
 
Dieci Canzoni (suite)
Il y a quelques chose d'étrange dans la composition et surtout l'écriture de ces chansons.
N'étant pas particulièrement doué dans le maniement de la langue italienne, je me contente donc d'utiliser le présent.
C'est là que je me suis aperçu à quel point je n'utilisais jamais ce temps en français.
Raconter ce que j'ai fait, imaginer ce que je vais faire, prévoir ce qu'il pourrait se passer, voila comment je m'exprime.
Cette constatation me fait beaucoup réfléchir sur la vision que j'ai de mon propre présent.
Et si finalement, je n'étais jamais ici et maintenant ?

 
mutations dans les rayons

 
Fotoblog in Italia
J'ai déjà parlé de ce blog de manière détournée sur Tourgueniev, ce héros (paix à son âme), sous le pseudonyme de Shioran, mais aujourd'hui il est temps de rendre hommage à la plus belle mine de photos jaunies que je connaisse en ligne.
Ca s'appelle Hello, Natalie et j'ai rarement vu une telle poésie au pixel carré.
A consommer sans modération.

09 avril 2004
 
Dans notre série...
... "télé-réalité et cinéma d'auteur"
voici :

Thérèse, de Alain Cavalier.

 
Dieci Canzoni
Les plus attentifs auront compris que mes relations avec l'Italie s'étaient subitement développées. La langue n'est pas simple, même pour un français, mais j'envisage malgré tout de m'atteler à l'écriture de 10 chansons. Cela fera partie des quelques productions confidentielles que je ne diffuserai probablement pas sur mon site, alors pourquoi pas ici ?

08 avril 2004
 
télévision réelle
Et si Warhol rencontrait Antonioni, est-ce qu'il colorierait ses films ?
Hier débutait la nouvelle émission "Les colocataires" sur M6.
Je vous épargne le principe, les règles du jeu, etc.
Première personne a entrer dans l'appartement concocté par l'équipe de production.
Filmée par 57 caméras, elle avance dans le jardin artificiel, sous la lumière artificielle.
En réunion de production, un peu plus tôt, il a dû se dire "il faut bien insister sur ses réactions, c'est elle la première, il ne faut rien louper de ce qu'elle dit". Alors la présentatrice arrête subitement de parler après avoir lancé "mais écoutons plutôt les commentaires de **** [je sais plus son nom]".
production d'images - images de productionS'en suit un silence d'environ une minute, quelques millions de téléspectateurs suspendus aux lèvres de cette gosse qui n'a évidement rien à dire et qui, par conséquent, ne dit rien. Une minute, à la télé, c'est long. Les caméras fixées en haut des murs de l'appartement pivotent sur leur axe, suivent cette petite silhouette perdue, et tout ça est excessivement dramatique, au sens théâtral du terme. Elle marche en silence et tout le monde profite de cet instant où le public écervelé se tait pour enfin regarder. Elle arrive devant un escalier qu'elle s'apprête à gravir... "Non !" crie la présentatrice, brisant le silence pesant, "vous n'avez pas le droit d'aller là !". Et c'est le comble du suspens. Là où tout est factice, préfabriqué, cerné par l'oeil de la France entière, une tonne d'épaisseur s'abat sur le téléspectateur. Et en une minute, on lui a raconté une histoire, avec son timing, ses métaphores, ses mystères.
Quand le public se remet à hurler pour accueillir les candidats suivants, on entend faiblement la voix de la jeune fille, bardée de son micro HF, lointaine, déjà gobée par la tragédie : "Je peux monter maintenant ?".
On lui coupe son micro et on lance la suite mais déjà, il se passe quelque chose.

05 avril 2004
 
SANS COMMENTAIRE !
oué oué, j'arrive après la bataille mais j'ouvre mon blog aujourd'hui.
j'ai prévenu personne, j'ouvre pas le champagne.
mais bon, ça fait des mots en plus dans Google.
à toi qui déboule ici par hasard, salut.
aux autres, chapeau de m'avoir retrouvé !